Rapport sur les délibérations dans le cadre de l’échange Meilleurs Cerveaux : Renforcement des déterminants structurels de la santé après la COVID-19

Table des matières

Contexte

La pandémie de COVID-19 a des répercussions sans précédent sur la santé des Canadiens ainsi que sur la société et l'économie canadiennes. Les conséquences directes et indirectes de la COVID-19 et des mesures de santé publique connexes ont exacerbé les inégalités existantes en matière de santé. Ces conséquences sont déterminées et façonnées par les déterminants structurels et intermédiaires de la santé.

Les échanges Meilleurs Cerveaux des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont des réunions d'une journée, sur invitation seulement, qui réunissent des décideurs de haut niveau, des chercheurs et des spécialistes de la mise en œuvre pour discuter de sujets d'intérêt commun hautement prioritaires liés à la santé.

But et objectifs

Un échange Meilleurs Cerveaux (EMC) virtuel a eu lieu le 29 juillet 2020 dans le cadre d'un partenariat entre les IRSC et le Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada (BACSP) à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Pour plus de détails, veuillez consulter l'ordre du jour à l'annexe 1. Cet EMC avait pour but de réunir les responsables des politiques et les décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux, les chercheurs et les spécialistes de la mise en œuvre, les organisations non gouvernementales et d'autres intervenants clés pour alimenter le rapport annuel 2020 de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada (ACSP) sur la COVID-19. L'EMC visait à mieux comprendre les répercussions intersectionnelles de la COVID-19 sur la santé et le bien-être des groupes prioritaires au Canada, dans le but d'éclairer la conception de stratégies de protection à l'avenir.

Le présent EMC virtuel a porté principalement sur les objectifs suivants, axés sur l'action :

  • fournir des commentaires sur le cadre en matière d'équité de l'ACSP, en articulant les conséquences directes et indirectes de la COVID‑19 dans le contexte du rapport annuel 2020;
  • partager des conseils fondés sur des données probantes et des leçons apprises sur la façon d'adopter une approche intersectionnelle et intersectorielle afin de créer un changement structurel qui mène à des améliorations dans le domaine de la santé;
  • formuler des recommandations pour déterminer les priorités pour les futures mesures à court et à moyen terme contre la COVID‑19 traitées dans cet EMC.

Ce rapport résume les délibérations de l'EMC. Il donne un aperçu des présentations et des commentaires des participants à l'EMC. Le contenu de ce rapport ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'ACSP. Veuillez consulter l'annexe 2 pour la liste des participants et l'annexe 3 pour la biographie des présentateurs. Ce document sera utilisé comme contribution dans la préparation du rapport de l'ACSP qui sera publié à l'automne 2020.

Délibérations

Présentations

La séance débute par le mot d'ouverture de Dre Sarah Viehbeck, vice-présidente associée, Programmes de recherche – Stratégie, aux IRSC. Dre Viehbeck commence par la reconnaissance des terres. Elle souligne qu'il s'agit du premier EMC virtuel, puisqu'il est impossible de tenir des réunions en personne pendant la pandémie de COVID-19. Elle remercie les conférenciers et les participants de s'être joints à ce dialogue délibératif sur les déterminants structurels de la santé et la COVID-19. Ce dialogue servira à façonner le rapport annuel 2020 de l'ACSP, Dre Tam. Les participants ont été invités en raison de la diversité de leurs points de vue et de leurs parcours, jugés utiles pour orienter le dialogue.

Dre Viehbeck mentionne certains points d'ordre administratif, notamment le fait que la séance se déroule à huis clos pour encourager un échange honnête et libre dans un espace sûr. Elle ajoute qu'Elizabeth Dyke prendra des notes et rédigera le compte rendu des délibérations de cette séance, de manière à recueillir les conseils et les recommandations des participants, y compris ceux de la fonction de clavardage utilisée dans le logiciel de réunion virtuelle. Ces renseignements seront résumés, et aucun commentaire (commentaire verbal ou commentaire dans la fonction de clavardage) ne sera attribué à un participant en particulier. Les participants ont ensuite été invités à se présenter au moyen de la fonction de clavardage du logiciel.

Bonnie Hostrawser, directrice du BACSP à l'ASPC, souhaite la bienvenue à tous et remercie les participants pour leur présence. Elle mentionne que son bureau et l'ASPC sont heureux de travailler en partenariat avec les IRSC. Mme Hostrawser souligne que la réunion a pour objectif de donner aux participants l'occasion de formuler des commentaires clés en vue de la préparation du rapport annuel de l'ACSP sur l'état de la santé publique au Canada, rapport qui sera publié à l'automne 2020. Cette année, le rapport de l'ACSP portera sur les répercussions plus vastes de la COVID-19. Cet EMC sera l'un des intrants dans la préparation du rapport. Mme Hostrawser fait remarquer que les participants ont reçu des renseignements généraux pour la séance. Dans sa présentation, Dre Tam parlera d'un cadre fondé sur des données probantes qui décrit les répercussions plus vastes de la COVID-19 sur diverses populations. La pandémie a clairement mis en lumière les faiblesses de nos structures et de nos systèmes sanitaires, sociaux et économiques. Cette analyse décrira les possibilités, fondées sur des données probantes, d'aller de l'avant pour réduire les inégalités et soutenir tous les Canadiens alors que nous vivons avec cette pandémie. Les commentaires recueillis lors de la présente séance seront utilisés dans le cadre du processus d'élaboration du rapport de l'ACSP, ainsi que pour déterminer les mesures à mettre en évidence dans le rapport. Mme Hostrawser présente ensuite les deux animateurs de l'EMC : Anna Romano, vice-présidente de la Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques à l'ASPC, et Dr Steven Hoffman, directeur scientifique de l'Institut de la santé publique et des populations des IRSC.

Préparer le terrain : Façonner le rapport annuel 2020 de l'ACSP

Dre Theresa Tam, ACSP à l'ASPC, prépare le terrain et lance les présentations. Elle indique qu'elle ne pourra pas être présente durant toute la réunion compte tenu de ses autres engagements, mais elle remercie les organisateurs de l'EMC, y compris les IRSC et les participants. Elle ajoute être très impressionnée par l'expertise des présentateurs et des participants, et elle a hâte d'en apprendre davantage sur les constats de la journée.

Dre Tam présente ses diapositives pour la séance, en commençant par le mandat de l'ACSP, qui prévoit la présentation au ministre de la Santé, chaque année, d'un rapport indépendant sur la santé des Canadiens. Elle explique comment cette fonction de production de rapports s'inscrit dans l'objectif stratégique de son mandat de cinq ans à titre d'administratrice en chef de la santé publique du Canada. Son objectif est de contribuer à la réduction des iniquités en santé au Canada. Cela est conforme aux rapports précédents de l'ACSP – soit une approche globale des défis en santé publique pour décrire et traiter leurs déterminants sociaux et culturels et les inégalités qui en découlent.

Dre Tam affirme qu'elle n'a pas besoin de souligner de nouveau l'événement sans précédent qu'est la COVID-19, qui a entraîné énormément d'incertitude. La COVID-19 offre une illustration sans précédent des déterminants de la santé et de leur importance. La pandémie a mis au jour le meilleur et le pire de nos systèmes et de nos structures. La réponse du Canada a eu des répercussions importantes sur certaines populations en particulier, exposant les vulnérabilités de ces systèmes. Tout le monde doit être protégé. La collaboration entre les secteurs pour répondre à la crise a été impressionnante. Selon Dre Tam, en élargissant cette collaboration pour apporter des changements structurels durables, nous pouvons sortir de cette pandémie plus forts et dotés de protections fondamentales pour les populations à risque plus élevé de contracter des maladies infectieuses.

Dre Tam énonce les objectifs du rapport annuel, c'est-à-dire décrire ce que nous savons de l'ampleur des répercussions directes et indirectes de la COVID-19, en particulier les répercussions différentielles sur les groupes les plus à risque, les forces de notre intervention actuelle en cas de pandémie et la façon dont nous pouvons les renforcer. Le rapport s'adresse entre autres aux professionnels de la santé publique, aux chercheurs, aux praticiens et aux parlementaires. Les dirigeants et praticiens des secteurs social et économique ainsi que le grand public seront également intéressés par ce rapport.

Elle explique ensuite l'organisation du rapport, soit 1) la description de la pandémie, 2) la description de ce que nous savons sur les répercussions, puis 3) les recommandations sur la manière d'aller de l'avant. Pour ce qui est de la description de la pandémie, tous connaissent les statistiques, y compris les répercussions importantes sur les personnes âgées dans les établissements de soins de longue durée ainsi que sur les travailleurs de la santé, en particulier ceux qui occupent des postes moins bien rémunérés, comme les préposés aux services de soutien à la personne et les personnes qui s'occupent de l'entretien ménager dans les établissements. Il y a aussi eu des éclosions dans des lieux d'hébergement pour travailleurs étrangers temporaires, dans des milieux de travail, dans des établissements de services correctionnels et dans des foyers de groupe. L'analyse selon le genre a montré que les hommes ont tendance à être plus nombreux à être hospitalisés. Le rapport de l'ACSP comprendra une brève description des déterminants de la santé et des conséquences indirectes. Après la présentation et l'analyse des données, la dernière section portera sur la façon d'aller de l'avant et de tirer des leçons de ce qui a fonctionné. C'est là l'occasion de s'attaquer aux inégalités en santé et de renforcer nos structures et nos systèmes.

Le problème, c'est qu'il s'agit d'un sujet très vaste et que le rapport de l'ACSP ne pourra pas couvrir tous les enjeux. Par conséquent, un cadre général sera utilisé pour orienter le rapport, puis nous nous concentrerons sur des domaines concrets afin de stimuler la discussion et les mesures de collaboration dans certains domaines générant de fortes répercussions.

Dre Tam réitère que l'EMC d'aujourd'hui est une occasion d'entendre ce que les participants ont à dire et de recueillir leurs commentaires aux fins de la préparation du rapport. La lutte contre les inégalités en santé demeurera un thème récurrent tout au long de la pandémie. Elle fait remarquer que la présentation de Dre Margo Greenwood sera également essentielle pour fournir une perspective et des données probantes sur la COVID-19 et les peuples autochtones. Il est important que l'exposé de Dre Greenwood ait lieu à la séance d'ouverture de la réunion pour reconnaître et écouter le contexte de la santé des Autochtones au Canada, et reconnaître les déterminants structurels uniques de la santé pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis au Canada.

La santé autochtone et la COVID-19

Compte tenu de l'importance de disposer d'un point de vue de nation à nation sur les enjeux qui ont une incidence sur la création d'un avenir plus fort après la pandémie de la COVID-19, les exposés d'ouverture comprenaient également la présentation de Dre Margo Greenwood. Dre Greenwood, responsable universitaire du Centre de collaboration nationale (CCN) pour la santé des Autochtones, commence sa présentation par une reconnaissance des terres. Elle remercie les organisateurs des IRSC et de l'ASPC. Dre Greenwood indique qu'elle fera part de ses réflexions sur ce qu'elle a vu concernant la COVID-19 et les peuples des Premières Nations, les Inuits et les Métis, tout en notant qu'elle ne parlera pas au nom de tous les peuples, mais qu'en tant que personne des Premières Nations, elle parlera de sa propre expérience et de sa participation à la mise en place de changements structurels.

Dre Greenwood fait remarquer que les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis (PNIM) sont parmi les plus vulnérables à la COVID-19. La COVID-19 met en lumière les iniquités existantes, les rendant plus évidentes; la COVID-19 agit comme le « grand révélateur ». Cette pandémie nous offre également la possibilité de créer du changement. Dre Greenwood indique que sa présentation portera surtout sur deux éléments – l'un est l'examen rapide de la stigmatisation et l'autre est la planification opérationnelle dans le cadre de la COVID-19.

Elle fait remarquer que les participants connaissent bien sûr les principaux déterminants structurels de la santé, mais qu'ils sont essentiels pour comprendre le contexte général des répercussions de la COVID-19. L'un des déterminants structurels importants de la santé est le colonialisme et ses répercussions sur les peuples autochtones qui perdurent de nos jours. Nous observons les répercussions des personnes déplacées de leurs terres et placées dans des réserves, les décisions prises sur qui est « Indien » et qui ne l'est pas, et les répercussions des pensionnats. Tout cela a entraîné une perte de culture et de la langue, et des familles ont été déchirées. Aujourd'hui, nous constatons que ces répercussions se sont traduites par un fardeau plus lourd sur le plan de la santé pour les membres des PNIM, comparativement à l'ensemble du Canada, y compris pour ce qui est des maladies infectieuses, des infections transmissibles sexuellement et par le sang, des maladies chroniques et du diabète. Sans parler des problèmes de logements surpeuplés, de l'insécurité alimentaire, des enfants encore retirés de leur foyer, des taux d'incarcération plus élevés et des taux élevés de maladie mentale. Le racisme est un problème majeur au Canada, et de nombreux membres des PNIM ont intériorisé cette oppression. La COVID-19 met en lumière ces enjeux et soulève des questions, comme les suivantes : « Comment s'isoler dans une maison déjà surpeuplée, où il n'y a pas d'eau potable?  Qu'arrive-t-il si vous n'avez nulle part ailleurs où aller (ce qui est particulièrement préoccupant dans les régions du Nord)? ». La COVID-19 fait ressortir les problèmes de pauvreté, de manque de logements adéquats, de malnutrition et de chômage. Les traumatismes du passé ont aujourd'hui une incidence sur les personnes. Une certaine méfiance se transmet de génération en génération, qui peut être aggravée par la pandémie de COVID-19, y compris la méfiance vis-à-vis de l'accès aux services de santé, des tests de dépistage ou du recours à des soins. En raison de la COVID-19, la santé publique recommande de suspendre les cérémonies traditionnelles de la pipe et les huttes de sudation, compte tenu du potentiel accru de transmission du virus. Cela évoque brutalement les politiques coloniales antérieures qui interdisaient les événements culturels, suscitant la peur et la méfiance et rappelant les traumatismes passés de l'éradication et de l'assimilation des cultures autochtones.

Dre Greenwood explique que la stigmatisation demeure un problème important – et que toute transformation et tout changement au niveau structurel, en matière de santé, exigent que l'on s'y attaque. Elle parle d'un récent projet d'examen rapide de la stigmatisation réalisé par deux étudiants en médecine. Dans le cadre de cet examen, des approches universitaires traditionnelles ont été employées pour la rapidité de l'examen; toutefois, on y a aussi intégré des histoires en temps réel. L'examen, qui sera publié par le Centre de collaboration nationale, portait sur les traumatismes historiques et la COVID-19, ainsi que sur les leçons tirées des pandémies antérieures. La stigmatisation est complexe et nuancée, et il n'existe pas de définition unique. Parmi les recommandations visant à atténuer la stigmatisation, notons les stratégies propres au contexte et à la collectivité, car il n'y a pas de solution universelle. Il faut adopter une approche fondée sur les forces, en reconnaissant les relations de nation à nation et la façon d'inclure les membres des PNIM de façon significative et réelle pour que tous participent au travail. De multiples stratégies sont nécessaires et dans de multiples systèmes simultanément; les stratégies doivent évoluer au fil du temps, au fur et à mesure que nous détenons de nouveaux renseignements. Le travail des décideurs et des autres intervenants devrait être guidé par l'humilité. Une approche de partenariat doit être adoptée, tout en appliquant une rigueur méthodologique et en utilisant les reportages et les médias pour brosser un tableau complet.

Dre Greenwood décrit ensuite le cadre d'intervention COVID-19 des collectivités rurales et éloignées du nord de la Colombie-Britannique et des Premières Nations, élaboré en partenariat avec l'Autorité sanitaire des Premières Nations. Elle explique comment le cadre de partenariat a été créé conjointement pour s'attaquer à la COVID-19 dans 55 nations (22 collectivités rurales et éloignées comportant 17 groupes linguistiques). Ce cadre de 12 pages est constitué de quatre ensembles d'outils, comme suit :

  • un outil « Collectivités rurales et éloignées des Premières Nations », qui examine les atouts de la collectivité, l'information sur les soins de santé, comme la distance par rapport aux hôpitaux secondaires et tertiaires, et les services nécessaires pour aider les gens à faire des choix;
  • un outil de planification pour comprendre le transport et d'autres renseignements logistiques;
  • un outil de cheminement clinique avec des algorithmes pour tout scénario qui pourrait être anticipé;
  • un outil de regroupement en cohortes pour le soutien d'un choix individuel et communautaire éclairé, ainsi qu'un plan de transport.

Des principes directeurs ont été élaborés et appliqués dans le travail, y compris la collaboration (entre tous les ordres de gouvernement et les partenariats réels avec les Premières Nations), la prise de décision fondée sur des données probantes, le choix éclairé (ancré dans la reconnaissance des droits souverains des Premières Nations), la flexibilité (pour ce qui est du moment et de la pertinence pour la collectivité), la géographie (p. ex. les considérations relatives au transport), le contexte local (y compris la pertinence et l'efficacité des mesures de santé publique), les réseaux communautaires, les droits et les privilèges des Premières Nations.

Dre Greenwood termine ensuite sa séance en présentant une diapositive sur les leçons apprises. Elle souligne qu'il n'existe pas de solution unique – pour comprendre les complexités de la réalité, il est essentiel de savoir d'où nous venons, y compris d'être au courant des injustices historiques. Le travail est difficile, mais pas impossible. Toutefois, il faut y consacrer du temps et être prêt à s'engager. Des conversations difficiles devront être tenues. Les partenariats sont essentiels, et les choses changeront au fil du temps, car c'est ainsi que les changements structurels sont réalisés.

Discussion

Il a été déterminé que les personnes en situation de handicap constituaient un groupe important, nécessitant davantage de reconnaissance et de soutien. Au Canada, 22 % des personnes vivent avec un handicap, et ce pourcentage est plus élevé chez les Autochtones. Le problème est que les services sont réduits ou supprimés et les personnes en situation de handicap ont de la difficulté à accéder aux services, leurs conditions pourraient donc s'aggraver. Un participant demande de quelle manière a-t-on tenu compte des personnes en situation de handicap dans la planification. Dre Greenwood répond que le terme « personnes en situation de handicap » n'a pas été utilisé dans le cadre de ce travail, mais qu'il y a eu des conversations sur les mesures de soutien supplémentaires dont ces gens ont besoin, y compris sur le plan du transport. Deux participants ont offert de discuter avec Dre Greenwood hors ligne des questions relatives aux « personnes en situation de handicap ».

Quelques ressources concernant les répercussions économiques sur les Autochtones et la santé mentale ont été affichées dans la fonction de clavardageNote de bas de page 1Note de bas de page 2.

Un autre participant souligne l'importance des services de soutien adaptés à la culture pour régler les problèmes d'une manière culturellement sécuritaire et appropriée. D'autres mesures de soutien devraient comprendre l'application des connaissances, la détermination de la distanciation physique pour chaque collectivité et la résolution de la question des logements surpeuplés. Il est important d'intégrer la médecine traditionnelle et la médecine occidentale d'une façon qui fonctionne pour la collectivité. De plus, la consommation de substances peut être plus élevée dans les collectivités après la première vague de la pandémie, et il faudra s'y attaquer.

Une présentatrice, Dre Ricciardelli, fait remarquer qu'environ 30 % des personnes incarcérées sont des Autochtones, et que la désincarcération comporte des défis liés aux déterminants structurels auxquels il faudra s'attaquer. Quelques participants sont d'accord.

Facteurs économiques et possibilités d'emploi pour protéger la santé

Dr Steven Hoffman présente la prochaine séance, qui comprendra deux provocateurs (8 minutes chacun). Ces derniers fourniront de l'information fondée sur des données probantes et auront recours à des provocations pour stimuler la pensée originale.

Les 3 principales questions de discussion pour la journée sont les suivantes :

  • Quelle est la nature des déterminants structurels et intermédiaires de la santé et de quelle manière ont-ils été exacerbés par la pandémie?
  • Quelles mesures doivent être priorisées pour s'attaquer aux inégalités en santé à court terme (en moins de 12 mois)?
  • Comment pouvons-nous faciliter les changements structurels intersectoriels et intersectionnels à plus long terme (plus de 12 mois) qui mèneront à des améliorations de la santé pour tous les Canadiens?

Prestation de soins

Dre Naomi Lightman, professeure adjointe au département de sociologie de l'Université de Calgary, a été la première à parler de la prestation de soins durant la pandémie de COVID-19.

Dre Lightman présente le sujet en rappelant que la prestation de soins est un travail mal rémunéré, sale, difficile et dangereux, particulièrement en temps de pandémie. Les immigrantes et les femmes racialisées (Noires et Philippinoises) sont surreprésentées parmi les travailleurs qui dispensent des soins au Canada. Ces employés sont plus vulnérables en raison de la nature de leur travail, de leur genre, de leur statut de citoyen, de leur race ou de leur classe sociale. Dre Lightman fait savoir que les politiques et les pratiques actuelles dévalorisent systématiquement la contribution des prestataires de soins qui sont considérés comme « peu qualifiés ».

Quant aux mesures pouvant être prises, Dre Lightman indique qu'à court terme, nous devons investir dans l'infrastructure humaine des soins. Cela signifie protéger et améliorer le milieu de travail des prestataires de soins. Tant que les personnes de ce groupe sont personnellement à risque, elles ne seront pas en mesure de fournir des services de soins aux clients. Ce qu'il faut, ce sont des mesures de protection de l'emploi (congés de maladie payés, niveaux de dotation appropriés), une rémunération plus élevée (y compris les heures supplémentaires), la fourniture d'équipement de protection individuelle (EPI), un transport sécuritaire à destination et en provenance des établissements, un logement d'urgence pour l'isolement et l'accès à des services de garde d'enfants. La crise de la COVID-19 dans le contexte des soins de longue durée a servi de « déclencheur » à la réévaluation du travail de prestation de soins pendant et après la pandémie.

Se tournant vers l'avenir, Dre Lightman souligne qu'un réexamen fondamental des établissements de soins doit avoir lieu. Elle affirme que nous avons besoin d'une prestation universelle et publique de soins de longue durée et de services de garde d'enfants, de travailleurs syndiqués et de mécanismes de responsabilisation accrus, avec une pleine transparence des conditions de la prestation de soins (y compris les soins communautaires et tout le continuum), des résultats pour les clients et de tous les transferts fiscaux par l'État. Il faut examiner de nouvelles façons de financer les soins et de faire la transition entre les soins. Il y a aussi un manque de données claires sur le profil démographique et les résultats en matière de santé et d'emploi des travailleurs de la santé au cours de la vie, qui nous permettraient de comprendre qui sont ceux qui fournissent les soins. Il sera important de se tourner vers l'Europe et l'Asie-Pacifique pour découvrir leurs pratiques exemplaires en matière de planification en cas de pandémie et de prestation des programmes sociaux.

En terminant, Dre Lightman insiste sur le fait que les travailleurs les plus vulnérables fournissent les services les plus essentiels aux clients les plus vulnérables et dans les pires conditions de travail, elle ajoute que cela est inacceptable sur le plan moral et opérationnel. La prestation de soins est essentielle et nous la dévaluons socialement et économiquement (qu'elle soit rémunérée ou non). Le financement doit être lié aux résultats. Par conséquent, accorder plus de financement aux fournisseurs de soins de longue durée à but lucratif dans l'espoir que les résultats s'amélioreront pour les travailleurs et les résidents est la pire chose à faire. Elle ajoute que la meilleure chose à faire est d'investir dans les soins publics et universels aux enfants et aux personnes âgées, et de donner la priorité aux conditions d'emploi et à la rémunération des travailleurs sociaux marginalisés.

Conséquences à long terme de la COVID-19 et du confinement sur la santé

La prochaine provocation est offerte par Dre Audrey Laporte, professeure d'économie de la santé et directrice de l'Institute of Health Policy Management and évaluation de l'Université de Toronto, ainsi que directrice du Centre canadien pour l'économie de la santé. Cette présentation est axée sur les « conséquences à long terme de la COVID-19 et du confinement sur la santé ».

Dre Laporte commence par rappeler qu'entre février et avril 2020, 3 millions de personnes ont soudainement perdu leur emploi. En mai, le taux de chômage était de 13,7%, une hausse par rapport au taux de 5,6 % en février. De plus, 1,4 million de personnes ont cessé de chercher du travail, ce qui a conduit le taux de chômage ajusté à environ 20 %. La moitié des pertes d'emplois se situaient dans le quartile inférieur. Une réduction à long terme du revenu a ses propres conséquences sur la santé, qui s'étaleront sur les années à venir, alors que les décès causés par la COVID-19 surviennent maintenant. Les inégalités socioéconomiques sont liées aux inégalités en matière de santé, et les données probantes montrent que ces récessions exacerbent ces inégalités. Des données récentes du Royaume-Uni sur la crise financière de 2008 indiquent que pour chaque augmentation de 1 % du chômage, il y a eu une augmentation de 2 % de la prévalence des maladies chroniques, et les problèmes de santé mentale ont augmenté encore plus. Les effets à long terme sur la santé se sont poursuivis bien après la fin de la récession elle-même, et des données empiriques montrent qu'il peut falloir jusqu'à dix ans pour que le revenu d'une personne revienne au niveau où il aurait dû être. Cela touche particulièrement les jeunes, les femmes, les travailleurs non syndiqués, les travailleurs du secteur des services et les travailleurs à faible revenu.

Pour ce qui est de prendre des mesures à court terme, Dre Laporte laisse entendre qu'il y aura un rétablissement rapide et immédiat, suivi d'une reprise lente et à long terme. La reprise économique devra probablement se faire attendre, contrairement à d'autres récessions. Il faudra environ deux ans pour revenir au niveau précédent d'activité économique en l'absence d'une deuxième vague. Sur le plan de la demande, le commerce de détail pourrait se rétablir immédiatement, mais il pourrait stagner, et de nombreuses entreprises pourraient ne pas rouvrir du tout. Les gens hésitent à retourner dans les restaurants et d'autres endroits où ils sont en contact avec d'autres gens. Sur le plan de l'offre, les lieux de travail devront être sécuritaires, ce qui retardera la reprise. Les retards dans la réouverture des écoles et des garderies empêcheront les femmes de retourner sur le marché du travail et exacerberont les inégalités. Elle affirme qu'il faut soutenir les politiques qui protègent l'emploi, sinon les inégalités augmenteront, et les groupes marginalisés seront confrontés au chômage, à une augmentation des maladies chroniques et à une mortalité prématurée.

À l'avenir, les inégalités s'accentueront entre les personnes qui ont le luxe et le privilège de travailler à domicile et les personnes à faible revenu qui doivent aller travailler. Il faut investir dès maintenant pour assurer la sécurité des lieux de travail et des garderies, y compris en prévision de futures pandémies. Des allégements fiscaux pourraient être accordés aux employeurs pour les coûts liés à l'augmentation de la sécurité en cas de pandémie, et de l'EPI gratuit pourrait être distribué aux populations vulnérables, comme d'autres pays l'ont fait. Les interventions pourraient comprendre des programmes de soutien du revenu pour les personnes sans emploi (pendant la phase de reprise) et un impôt négatif sur le revenu pour préserver l'emploi, soutenir le niveau de revenu de base ou maintenir les subventions salariales. De plus, on pourrait envisager de réduire la taxe de vente au détail pour aider à stimuler ce secteur.

Dre Laporte conclut en notant que le type de récession dans lequel on se trouve est important. Il ne suffit pas de regarder uniquement du côté de la demande – les soutiens sur le plan de la demande étaient importants pour atténuer les dommages immédiats et réduire l'ampleur de la crise, y compris l'achat d'obligations de la Banque du Canada, les prêts sans intérêt offerts aux entreprises par la Banque de développement et autres mesures gouvernementales. Cependant, la reprise complète exige que les personnes les plus touchées réintègrent le marché du travail, y compris au niveau de l'entrée. Le soutien des politiques publiques visant à assurer la sécurité des lieux de travail permettra de contrer la tendance à remplacer la main-d'œuvre par des capitaux.

Discussion

La séance est ensuite ouverte aux questions et commentaires des participants.

Personnes en situation de handicap

Un participant a fait remarquer qu'il était important de tenir compte de l'opinion des personnes en situation de handicap pour assurer la reprise économique, car ces gens font face à des obstacles supplémentaires au retour au travail. Il est important d'inclure les personnes en situation de handicap dans les conversations. Un autre participant mentionne que les personnes en situation de handicap risquent de prendre encore plus de retard pendant la pandémie. Travailler est un droit de la personne, et il est essentiel de veiller à ce que ces personnes puissent continuer de participer au marché du travail. Un participant ajoute que les personnes en situation de handicap doivent déjà lutter contre des obstacles à l'emploi et suggère qu'il serait important de mettre en œuvre un revenu de base. Les personnes en situation de handicap reçoivent encore des montants mensuels beaucoup moins élevés que la Prestation canadienne d'urgence (PCU). Un participant affirme que nous avons besoin d'une définition normalisée de l'invalidité fondée sur les droits de la personne pour que ces programmes fonctionnent, car de nombreuses personnes ne sont pas admissibles au crédit d'impôt pour personnes en situation de handicap en raison de la définition actuelle de l'invalidité dans le cadre de ce programme.

Un autre participant note qu'il est également important d'inclure les prestataires de soins dans ces conversations.

Analyse comparative fondée sur le sexe et le genre plus et l'intersectionnalité

Un participant indique que l'outil d'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre plus (ACSG+) utilisé par le gouvernement fédéral pour effectuer une analyse féministe et intersectionnelle serait un outil utile pour déterminer les mesures qui pourraient être priorisées (p. ex., salaire minimum de base, garde d'enfants) et s'assurer que personne n'est laissé pour compte. Le participant insiste sur la nécessité d'accorder la priorité à l'analyse intersectionnelle et féministe dans tous les travaux effectués.

Un autre participant déclare que la compréhension intersectionnelle des enjeux est un défi constant.

Personnes sans statut de résident permanent

Un autre participant fait remarquer qu'il y a un million de personnes au Canada qui n'ont pas le statut de résident permanent. Cela comprend les travailleurs étrangers temporaires du secteur agricole. Il s'agit souvent de personnes racialisées à faible revenu, sans soins de santé ni soutien d'urgence. Des préoccupations ont été soulevées, notamment le fait que certaines femmes doivent emménager avec leurs agresseurs, ainsi que la stigmatisation des migrants en tant que « porteurs » de la COVID-19. Une autre préoccupation fondamentale soulevée par ce participant est celle des non-citoyens : plus d'un demi-million de résidents sans papiers, ainsi que de nombreux autres migrants (titulaires d'un permis de travail ou d'études) et de réfugiés n'ont pu accéder aux programmes de soutien du revenu.

Le participant a ajouté qu'il faut modifier la discussion sur le statut d'immigrant pour s'attaquer à ces problèmes. On a fourni un lien vers un reportage sur le manque d'accès aux soins de santé de base en Ontario (une province vantée comme ayant le meilleur accès aux soins de santé pour les clients non assurés)Note de bas de page 3. Un autre lien a été fourni pour une proposition de réforme de l'immigration, étant donné que le rôle des travailleurs migrants et sans papiers est essentiel à la survie de nos collectivitésNote de bas de page 4. Le National Migrants Rights Network est une organisation composée de membres représentant tous les travailleurs migrants, réfugiés et sans papiers, y compris les prestataires de soins migrants, qui sont présents dans neuf provinces. Les membres de ce groupe ont déterminé que la demande de statut de résident permanent pour les prestataires de soins migrants constituait une demande « prioritaire »Note de bas de page 5. De plus amples renseignements sur la COVID-19 et les migrants ont également été offertsNote de bas de page 6. D'autres participants étaient d'accord, et ils ont souligné le fait que les travailleurs de la santé sont confrontés à des coûts émotionnels, économiques et physiques importants, et que des solutions importantes doivent être adoptées.

Emploi, logement, autres populations vulnérables

L'emploi et le logement ont été considérés comme des préoccupations majeures par un autre participant, en particulier en ce qui concerne les autorisations d'expulsions. D'autres travailleurs en situation précaire (p. ex., les travailleurs des salons de massage et du sexe) ont été mentionnés comme étant exposés à des risques exacerbés et à une surveillance policière accrue.

Inégalités du marché

À la suite de l'exposé de Dre Laporte, un participant soulève la question des répercussions des deux dernières grandes récessions sur le marché du travail. Les premières indications de la COVID-19 montrent que les inégalités du marché pourraient augmenter en raison de la récession. Les répercussions de la COVID-19 ont été plus importantes pour les travailleurs à faible revenu et les travailleurs vulnérables. Ces inégalités du marché soulignent le rôle du gouvernement dans l'atténuation des inégalités au niveau de la population. La PCU a joué un rôle clé à court terme pour compenser les répercussions sur le revenu des gens. Selon une étude de la CIBC, les pertes de revenus moyennes ont été entièrement compensées, du moins à court terme. Mais les gens ont besoin de retourner au travail, car cela ne durera pas éternellement.

Réponses des provocateurs

Les provocateurs ont chacun eu le temps de répondre aux commentaires.

Dre Lightman a répondu en disant que plusieurs points importants ont été soulevés dans la discussion. La COVID-19 a mis en évidence le manque de services de garde d'enfants, le vieillissement de la population, les conditions de travail à distance et les responsabilités non rémunérées en matière de soins, qui font en sorte que les femmes assument un volume de travail disproportionné, ce qui a une incidence très réelle sur la population active et renforce les inégalités qui existent déjà sur le marché du travail. De plus, le travail essentiel effectué par des personnes qui n'ont pas le statut de résident permanent met en évidence l'intersection entre le travail précaire et le statut de citoyenneté précaire, ainsi que les inégalités qui en découlent. Elle affirme que la résolution de ces problèmes doit figurer en tête de liste dans les plans de reprise.

Dre Laporte est heureuse des nombreux commentaires formulés, et convient que l'ACFSG+ est un excellent modèle à étendre à d'autres groupes, y compris les groupes racialisés et les peuples autochtones. De plus, elle fait remarquer qu'il nous manque des données et que cela nous empêche de quantifier le degré de préjugés et de désavantages liés à nos structures. À son avis, sans ces données, nous sommes « aveugles ». Dre Laporte a également observé que nous passons trop de temps à nous soucier des petites sommes d'argent pour les personnes au bas de la répartition des revenus (p. ex.,50 $ supplémentaires pour les personnes qui reçoivent l'aide sociale) plutôt que de regarder le haut de la distribution des revenus et de supprimer les avantages structurels pour les générations futures. L'Union européenne impose une taxe sur la valeur ajoutée à l'achat d'articles, ce qui se traduit par une imposition progressive où les gens les plus riches sont davantage imposés. Avec l'impôt sur le revenu, plus votre revenu est élevé, plus vous pouvez le protéger et le cacher, ce qui n'égalise pas les chances. Les impôts sur les successions et la richesse peuvent uniformiser les règles du jeu.

Conditions de vie qui augmentent les risques et les possibilités de protéger la santé

Communautés

Dre Mulligan, professeure adjointe à la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto et directrice des politiques et des communications à l'Alliance pour des communautés en santé, a parlé dans le cadre de Rx : Communauté – La-prescription-sociale-en-Ontario.

Elle montre une carte des cas cumulatifs de COVID-19 à Toronto à la mi-juillet 2020, et indique à quel point cette carte est semblable aux cartes illustrant la ségrégation raciale, la pauvreté professionnelle, l'inégalité des revenus, la capacité piétonnière, le transport et le diabète. À son avis, il s'agit là du résultat d'années de discrimination intersectorielle. Les personnes les plus à risque sont celles qui vivent dans des endroits surpeuplés, qui utilisent les transports en commun, qui ont un accès inégal aux soins de santé et qui ont des espaces naturels et publics limités (ce qui est important pendant un confinement). Les structures de gouvernance ne sont pas inclusives, et les populations vulnérables ne sont pas présentes aux tables décisionnelles. Il y a aussi d'importantes capacités et des actifs inexploités dans les collectivités, y compris les centres de santé communautaire (CSC).

Dre Mulligan présente des mesures à prendre à court terme pour tirer parti de la capacité des collectivités les plus à risque, y compris l'expertise, et pour tenir compte des avertissements précoces des intervenants de première ligne dans les secteurs communautaire, social et des services de santé. Cela comprend les personnes en situation de handicap et les travailleurs migrants. Par exemple, on a veillé à ce que des tests fiables soient en place pour les collectivités marginalisées (p. ex., le centre communautaire de Black Creek), mais les délais de mise en œuvre de ces services étaient trop longs. Ils doivent être raccourcis. Une autre mesure est l'établissement d'une prescription sociale – en utilisant les visites à un centre de dépistage de la COVID-19 ou d'autres visites pour dépister d'autres besoins sociaux et aiguiller les patients vers les services de santé et les services sociaux, y compris l'insécurité alimentaire, l'isolement social et le logement. En outre, les messages sur la réouverture sont axés sur l'économie, mais les soutiens communautaires et sociaux devraient être considérés comme des éléments essentiels dans le cadre de la reprise et de la réouverture. La préparation à la deuxième vague devrait être axée sur la préparation des soins primaires, afin de tirer parti des relations de confiance entre les fournisseurs de soins et les communautés marginalisées. Enfin, la responsabilisation et les mesures du rendement concernant les données sur l'équité en santé communautaire et la gouvernance sont nécessaires si l'on veut que les données soient disponibles et que les voix de la collectivité soient entendues pour aider à ce que les politiques se traduisent en mesures prises.

En ce qui concerne l'avenir, Dre Mulligan affirme que les communautés (y compris les communautés noires, les personnes en situation de handicap, les Autochtones) doivent être incluses dans les structures de gouvernance dès le départ (p. ex., les tables de bioéthique). Les soins doivent être intégrés et la fragmentation réduite. Les données doivent circuler entre les systèmes, entre les fournisseurs de soins de santé et entre les ministères et les services. Les modèles de soins primaires qui sont gérés par la collectivité et qui sont complets doivent être mis à l'échelle, afin d'assurer des services sécuritaires et équitables, adaptés à la culture. De plus, nous devons veiller à ce que des systèmes et des mesures axées sur l'équité et le bien-être soient en place pour traiter les données, les décisions, le rendement et la responsabilisation.

Pour terminer, Dre Mulligan déclare que, dans la mesure où la COVID-19 est un essai pour les urgences futures, y compris les changements climatiques, nous devons tirer parti de l'énergie dont nous disposons. Pour de nombreuses raisons historiques et géographiques, il y a eu exclusion et perte d'expertise communautaire significative. Nous devons communiquer avec les collectivités et tirer parti de leur capacité. Les messages doivent tenir compte de leurs réalités. Mentionnons comme exemple le travail de communication qu'entreprend le Community Health Centre de Toronto (TAIBU) avec les communautés noires. Les déterminants sociaux de la santé doivent être pris en compte, l'équité en santé doit être intégrée au travail, et ce travail doit être transparent. Dre Mulligan a aussi partagé un certain nombre de liens tirés de ses diapositivesNote de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16.

Travail et vie dans les prisons canadiennes

Dre Rosemary Ricciardelli, professeure à l'Université Memorial de Terre-Neuve, présente sa provocation « Travailler et vivre dans les prisons canadiennes : défis actuels et recommandations » en son nom et au nom de Dre Sandra Bucerius, professeure agrégée, Université de l'Alberta.

Dre Ricciardelli commence par souligner que l'information présentée dans les diapositives a été préparée en collaboration avec un groupe de divers intervenants. Dre Ricciardelli décrit le paysage actuel des services correctionnels fédéraux, provinciaux et territoriaux, notamment le fait que les prisons soient des espaces clos, les maladies infectieuses comme l'hépatite C et le VIH sont toujours un problème, et les personnes incarcérées ont tendance à avoir un état de santé de base inférieur en raison des iniquités en santé. La nutrition peut être déficiente, l'exercice est limité, l'isolement physique est un problème et les personnes incarcérées sont souvent placées dans des cellules à occupation double (le plus souvent dans les systèmes provinciaux et territoriaux, mais aussi au niveau fédéral). Trop de personnes incarcérées ont souffert de traumatismes et de troubles liés à la consommation de substances, ce qui a une incidence négative sur leur santé. La COVID-19 ne fait pas de distinction entre le personnel et les personnes incarcérées; dans le système carcéral fédéral, au 17 juillet 2020, il y avait 146 cas confirmés parmi le personnel et 360 parmi les personnes incarcérées, et deux décès de personnes incarcérées. Le logement d'une personne qui vient d'être libérée peut-être précaire. Les personnes incarcérées ont tendance à être moins éduquées et à avoir des problèmes de santé mentale et des antécédents de troubles liés à la consommation de substances. Les Noirs et les Autochtones incarcérés doivent composer avec les séquelles du racisme et du colonialisme.

Pour ce qui est de prendre des mesures, Dre Ricciardelli recommande la désincarcération, qui se définit comme une solution de rechange à l'incarcération pour ceux qui sont sur le point d'être libérés, et qui est fondée sur les comportements, le dossier, la gravité de l'infraction et les problèmes de sécurité. La désincarcération profite aux personnes incarcérées, au personnel et aux êtres chers. Le personnel aura plus de temps à consacrer aux personnes qui restent dans les prisons, et les détenus auront un meilleur accès aux ressources et aux programmes. Pour assurer le succès de la désincarcération, il faut mettre en place des systèmes de soutien à la réinsertion sociale qui répondent aux besoins et aux circonstances de chaque détenu. Parmi les soutiens, notons les bénévoles communautaires et des ex-détenus agissant comme mentors, si possible. Après leur libération, les gens ont besoin d'un endroit sécuritaire où aller (logement) et d'un accès aux services de santé. Au départ, cela augmentera la charge de travail des bureaux de libération conditionnelle; cependant, il faut investir au niveau des services correctionnels communautaires pour faciliter la réinsertion sociale.

En songeant à l'avenir, Dre Ricciardelli formule plusieurs recommandations clés. Au moment de l'admission, les détenus et le personnel devraient subir un test de dépistage de la COVID-19. L'isolement cellulaire devrait être réduit au minimum afin que les personnes incarcérées puissent faire de l'exercice et communiquer avec les autres, ce qui réduira les altercations. Les visites et les programmes devraient se poursuivre (en ayant en place des mesures de distanciation physique). Les appels téléphoniques et les vidéos gratuits devraient être généralement permis afin de favoriser les relations entre les personnes incarcérées et leurs systèmes de soutien, qui sont essentiels à la réinsertion sociale. De plus, étant donné que la victimisation est très élevée chez les personnes incarcérées, qui ne déclarent généralement pas ce genre d'expériences, il faut offrir des services de counseling adaptés aux traumatismes pour aider les détenus à composer avec ce problème. En effet, le chevauchement inquiétant entre les victimes et les délinquants a un effet important sur la santé mentale des personnes incarcérées. Le counseling aurait probablement aussi une incidence sur la réduction de la consommation de substances en prison. Les personnes incarcérées ont besoin d'un soutien adéquat en santé mentale.

Le personnel, les entrepreneurs et la direction doivent suivre les règles pour se protéger contre la propagation de la COVID-19. Les employés n'ont pas cessé de travailler pendant la pandémie de COVID-19, et ils se soucient de ceux qui relèvent d'eux. Le niveau de maladie mentale au sein du personnel est élevé, et il augmentera durant la pandémie, surtout compte tenu de la maladie et des décès causés par la COVID-19. Il faut offrir au personnel du soutien en santé mentale.

En terminant, Dre Ricciardelli souligne que les systèmes de justice doivent être remaniés. La désincarcération aidera, et aide toujours, à gérer la COVID-19 et à améliorer le bien-être des personnes incarcérées, du personnel et des personnes libérées. Il faut assurer une continuité des soins de la prison à la collectivité. Avoir un logement est essentiel pour les détenus libérés. Dans certaines provinces (comme Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard et la Colombie‑Britannique), les personnes incarcérées qui sont libérées n'ont pas de carte d'assurance-maladie jusqu'à ce qu'elles soient physiquement dans la province et qu'elles puissent présenter une demande, ce qui rend la poursuite des soins presque impossible.

Dre Ricciardelli recommande que les personnes incarcérées puissent présenter une demande de carte au moins six mois avant leur mise en liberté afin que le Service correctionnel du Canada (SCC) puisse planifier leur sortie de manière efficace (p. ex., les rendez-vous avec un spécialiste) et faciliter les choses une fois qu'elles seront dans la collectivité. Les personnes hébergées dans des centres correctionnels communautaires doivent avoir une carte d'assurance-maladie – elles ne sont pas incarcérées et ne sont donc pas exclues de la Loi canadienne sur la santé. (De plus, les pièces d'identité des personnes incarcérées du SCC doivent être acceptées comme preuve d'identité valide pour obtenir une carte d'assurance-maladie; toutefois, certaines provinces n'acceptent pas les pièces d'identité du SCC, comme l'Alberta, la Nouvelle-Écosse et le Québec). Il y a des exemples d'excellentes pratiques partout au pays qui visent à faciliter la planification des libérations axées sur les clients et en temps opportun, mais il existe aussi des cas où des obstacles stratégiques rendent cela difficile sur le plan administratif. Il s'agit d'un obstacle majeur sur le plan des politiques. Des obstacles semblables s'appliquent aux personnes incarcérées qui demandent un régime de soutien pour personnes handicapées au moment de leur libération. Par conséquent, il faut adopter des mesures de soutien pour les personnes en situation de handicap, comme l'accès à des services de traitement des traumatismes et des troubles liés à la toxicomanie.

Il pourrait y avoir un équivalent 911 pour les urgences liées à la santé mentale et aux troubles liés à la toxicomanie, afin de faciliter les interventions en cas de crise en santé mentale et de régler les iniquités en santé. De telles pratiques aideront à soulager les prisons et à soutenir les personnes atteintes de maladie mentale.

Vieillir à la maison et les soins de longue durée

Dr Paul Williams, professeur émérite à l'Institute of Health Policy, Management and Evaluation de la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto, a parlé de la COVID et de la crise dans les établissements de soins de longue durée : qu'est-il advenu du vieillissement à la maison?

Dr Williams commence par aborder le sujet de la crise dans les établissements de soins de longue durée (ESLD) au Canada, où plus de 5 300 Canadiens âgés sont décédés de la COVID-19. Comme l'indique le rapport militaire, il s'agissait souvent de soins isolés, d'un manque de soins ou de soins de qualité inférieure. Au Canada, 81 % de tous les décès liés à la COVID-19 sont survenus en ESLD, soit le double de la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui est de 42 %. La solution a été de verser plus d'argent, d'avoir recours à plus de personnel et d'accroître la surveillance des ESLD, ainsi que d'ajouter des lits. Mais cela soulève la question suivante : « Qu'est-il advenu du vieillissement à la maison? » La plupart des Canadiens âgés (93 %) veulent vivre dans la collectivité le plus longtemps possible et de façon aussi indépendante que possible. Dans d'autres pays, comme le Japon, la situation est traitée différemment. Dans certains pays, c'est tout un processus aller vivre dans un ESLD, on aide les gens à continuer de vivre dans leur propre collectivité pour éviter ou retarder les soins en établissement. Mais au Canada, nous considérons les ESLD comme une destination lorsque la santé des gens diminue en raison de l'âge. Par conséquent, la provocation de M. Williams est la suivante : « Pourquoi ne pas planifier de manière à éviter que les gens aillent vivre dans les ESLD? » Les personnes dans les ESLD sont toujours plus vulnérables à la grippe et à d'autres pandémies.

Dr Williams explique que le Canada devrait se concentrer sur le vieillissement en santé, où le bien-être et la capacité fonctionnelle sont optimisés, même en présence de maladies chroniques et d'incapacités. Les soins de santé NE SONT PAS un déterminant clé du vieillissement en santé. L'accent devrait plutôt être mis sur le logement accessible et abordable, les technologies d'assistance (relier les personnes, l'information et les services), le transport (pour faire l'épicerie et consulter un médecin) et les installations sociales (pour lutter contre la solitude et l'isolement). Dr Williams fait savoir que ce qu'il faut faire, c'est relever la barre – assurer des soutiens proactifs et coordonnés pour la vie quotidienne des personnes âgées, des aidants naturels et des collectivités, en particulier pour ceux qui sont confrontés à la marginalisation et aux obstacles systémiques. Cela aidera à prévenir l'invalidité et à faire en sorte que les gens puissent conserver leur autonomie à mesure qu'ils vieillissent.

Dr Williams présente ensuite des recommandations sur ce qu'il faut faire à long terme, soit créer des systèmes communautaires intégrés de soins de longue durée, semblables à ce que le Japon a créé. Le Japon a adopté une vision cohérente – d'ici 2025, chaque municipalité du Japon sera dotée d'un système intégré de soins à long terme. Cela commence au niveau de la maison, où on offre du soutien aux personnes âgées, aux aidants naturels et aux familles. Ensuite, cela passe à la collectivité, un élément crucial, où il existe des clubs pour les aînés et des groupes de bénévoles. Il y a des équipes multidisciplinaires dans chaque collectivité, y compris des infirmières praticiennes et d'autres membres du personnel. Si nécessaire, il y a les hôpitaux et les centres d'hébergement et de soins de longue durée, mais les gens demeurent dans la collectivité le plus longtemps possible.

Pour ce qui est des mesures à prendre maintenant, Dr Williams souligne qu'il est difficile d'apporter des changements au système canadien. Même s'il soutient que nous avons maintenant à notre disposition d'excellents soins hospitaliers et médicaux au Canada, d'autres changements, y compris l'assurance-médicaments, ont été difficiles à mettre en œuvre. Dans de nombreux pays (Japon, Allemagne, Suède etc.), le financement pour les personnes âgées et les aidants naturels est attribué en fonction des besoins évalués, et non de l'endroit où les soins sont prodigués. Les utilisateurs, et pas seulement les fournisseurs, peuvent choisir les programmes et les services. Plutôt que de n'autoriser que les soins communautaires « traditionnels » (p. ex., les soins alimentaires, les tâches ménagères, le transport, les repas sur roues, le répit des aidants et les conseils à leur attention), d'autres pays comme le Danemark autorisent le soutien aux prestataires non traditionnels, notamment des voisins, des amis, des groupes communautaires, des entreprises locales, des organisations confessionnelles et des villes pour des services tels que la mobilité, l'entretien de la maison, le déneigement, l'épicerie, les services bancaires et les activités sociales.

En terminant, Dr Williams affirme que la COVID-19 n'a pas causé les problèmes fondamentaux survenus dans les ESLD, mais qu'elle a mis en lumière les conséquences de la voie menant à l'institutionnalisation par défaut, en particulier pour les personnes et les collectivités mal desservies. La question qu'il pose est la suivante : « Si nous, en tant que société, sommes prêts à dépenser des milliards de dollars pour placer   plus de Canadiens âgés dans des lits d'ESLD, pourquoi ne pas dépenser le même montant pour qu'ils n'y entrent pas? » À son avis, nous avons besoin d'une vision, ainsi que d'une planification à long terme pour des systèmes intégrés d'ESLD communautaires, et devons adopter dès maintenant des mesures pour accroître le financement autogéré pour les personnes âgées, les aidants naturels et les collectivités, afin de désengorger les établissements et de stimuler l'innovation pour faciliter le vieillissement à domicile.

Discussion

Vieillir en santé

Un participant signale que les soins de santé peuvent être la clé du vieillissement en santé dans la mesure où ils peuvent aider les gens à répondre à leurs besoins sociaux et à leurs déterminants sociaux de la santé (p. ex., prescription sociale, accès à des centres de santé communautaires). Un autre participant affirme que la création d'un plus grand nombre de lits dans les foyers de soins est tout à fait contraire à la voie que nous devrions prendre, et Dr Williams fournit des données probantes à cet égard en utilisant les taux de mortalité liés à la COVID-19. En ce qui concerne le vieillissement dans les établissements de soins, un participant déclare que l'on doit également tenir compte des personnes en situation de handicap, y compris les jeunes qui vivent dans des ESLD. Les données sur les décès dans les établissements de soins de longue durée devraient être ventilées selon l'âge. D'autres options de soins pour les personnes en situation de handicap devraient être envisagées.

Itinérance

Un participant souligne l'importance de faire la lumière sur l'itinérance, compte tenu du taux de mortalité plus élevé chez les personnes sans abri. Les sans-abri, parce qu'ils n'ont pas de logement, vivent dans des refuges ou dans la rue. Il faut adopter une approche fondée sur les droits; le logement est essentiel pour assurer la sécurité des gens et éliminer les inégalités. Un moratoire devrait être imposé sur les expulsions pendant la pandémie pour aider à lutter contre l'insécurité économique. Il faut accorder la priorité à la sécurité du logement. D'autres conviennent que l'itinérance est un grave problème, tout comme l'intersection avec d'autres vulnérabilités, y compris les handicaps. Un participant fait remarquer que les logements accessibles pour les personnes en situation de handicap sont limités. Il faut accorder la priorité aux logements accessibles si nous voulons que les gens demeurent dans la collectivité.

Travailleurs agricoles migrants et sans papiers

Un participant s'est aussi dit préoccupé par la question du logement en raison des éclosions chez les travailleurs agricoles migrants et chez les transformateurs d'aliments en Alberta. Les travailleurs agricoles temporaires qui vivent dans des logements fournis par l'employeur ou contrôlés par l'employeur sont aussi vulnérables. Il n'existe pas de norme nationale en matière de logement, ni de contrôle, ni d'application. Lorsqu'un travailleur est malade, il continue de travailler. Et c'est la même chose pour les personnes sans papiers, qui n'ont pas accès à la PCU et qui peuvent être expulsées. Il s'agit d'inégalités structurelles qui nécessitent une réforme de l'immigration (pour que tout le monde ait les mêmes droits) et des normes nationales en matière de logement pour les logements contrôlés par l'employeur.

LGBTQ2+

Misant sur la discussion sur l'itinérance, un participant mentionne qu'une population importante n'a pas été abordée jusqu'à maintenant, soit les personnes LGBTQ2+. Il y a une surreprésentation des jeunes LGBTQ2+ parmi les sans-abri, car ils ont été rejetés de leur famille ou ont subi des mauvais traitements étant enfants ou plus tard dans leur vie. En raison de la COVID-19, ils sont peut-être obligés de s'isoler auprès de membres de leur famille qui ne sont pas solidaires ou dans des environnements dangereux. Les personnes LGBTQ2+ sont également confrontées à des obstacles supplémentaires dans les établissements de soins de longue durée. Plusieurs remercient le participant d'avoir attiré l'attention sur ces populations.

Personnes en situation de handicap

Un participant note que les leçons tirées de programmes qui fonctionnent aideront à aller de l'avant, y compris la tenue de discussions sur les soins autogérés pour les personnes en situation de handicap. Les parents d'enfants vivant avec un handicap craignent que leur rôle parental soit trop surveillé; ils craignent d'avoir à demander de l'aide ou de subir des tests de dépistage de la COVID-19. La prescription sociale est importante pour les personnes en situation de handicap. Les groupes très vulnérables n'ont pas suffisamment de visites sociales et de liens communautaires.

Prisons

Un participant fait remarquer que les Autochtones sont surreprésentés, autant dans le système fédéral que dans les systèmes provinciaux. Il est essentiel que les Autochtones aient accès au soutien culturel des aînés et de la collectivité pendant qu'ils sont en prison. De plus, il faut prendre des mesures d'adaptation pour les personnes en situation de handicap dans les prisons, p. ex., l'hébergement des personnes sourdes. Le participant souligne qu'il existe une technologie permettant de régler ces problèmes; il ne faut donc pas les refuser pendant une pandémie ou à n'importe quel autre moment.

Un autre participant convient avec Dre Ricciardelli qu'il faut mettre en place des mesures de soutien en matière de santé et de soins sociaux pour les personnes libérées des établissements correctionnels, et que de telles mesures n'existent pas souvent.

En outre, Dre Ricciardelli affirme que les prisons servent aussi d'établissements de soins de longue durée pour les personnes vivant avec un handicap, les personnes âgées et d'autres populations vulnérables.

Déterminants généraux de la santé

Selon un des participants, la reprise exige d'abord et avant tout que tous aient accès à un foyer, ainsi qu'à des soutiens sociaux et de santé adaptés et à une sécurité financière. Les participants soulignent qu'il ne s'agit pas d'un « problème épineux » impossible. Peu importe qui vous êtes, où vous vivez ou l'âge que vous avez, vous avez besoin d'un revenu de base, de services de garde d'enfants, d'assurance-médicaments et de logements abordables pour tous, accompagnés de soins de santé et de services sociaux ciblés, dans tout le continuum de la sécurité de base nécessaire pour résister à la COVID-19 et au-delà, et pour édifier une société résiliente.

Occasions d'influer sur les politiques

Un participant du gouvernement provincial affirme qu'il existe en ce moment des occasions d'influer sur les politiques, et il encourage les gens à envoyer leurs solutions aux personnes qui occupent des postes décisionnels, compte tenu du moment unique que nous vivons. Un participant du gouvernement fédéral réitère cette affirmation.

Réponses des provocateurs

Dre Kate Mulligan répond aux commentaires en reconnaissant l'importance de bénéficier de conditions de vie sécuritaires. Il est également important de poursuivre la conversation sur le rôle des soins de santé dans les changements structurels, intersectoriels et intersectionnels. Quel est le rôle du système de santé dans tout cela? Il est possible de tirer parti des relations de confiance, car cela peut constituer un obstacle important. Certains fournisseurs communautaires ont le mandat et l'expertise nécessaires pour établir des relations de confiance avec les populations vulnérables au moyen d'une approche axée sur la personne. Il reste encore du travail à faire pour remédier aux inégalités, aux piètres conditions de vie et aux structures coloniales héritées. Ces conversations sont essentielles.

Dr Paul Williams réitère que nous devons repenser la façon dont les soins sont fournis, par exemple lorsque les personnes ayant une incapacité physique sont aussi atteintes de démence, cela peut miner le modèle de soins autogérés. Le fait que les clients eux-mêmes participent à la prise de décisions au niveau de la gouvernance d'entreprise est un autre aspect mis de l'avant, qui permettrait de fournir des perspectives différentes et d'aider à établir des relations de confiance. Il mentionne que le nombre de jeunes dans les ESLD est choquant, et que nous n'avons pas de logements accessibles pour les jeunes hommes qui ont subi des lésions cérébrales ou de la moelle épinière. C'est difficile sur le plan moral et coûteux à long terme. La pandémie est l'occasion de veiller à ce que les souhaits et les besoins des gens soient satisfaits; des changements sont apportés pour assurer des soins autogérés par des équipes multidisciplinaires.

Dre Ricciardelli fait observer qu'il faut davantage de ressources dans la collectivité pour assurer la désincarcération, et réitère la nécessité d'obtenir une carte de soins de santé avant de quitter l'établissement correctionnel. Elle fait remarquer qu'il s'agit là d'une mesure facile à prendre.

Accès au soutien social et de santé pendant la pandémie et considérations clés pour un accès essentiel et équitable

Approche intersectionnelle

Dre Olena Hankivsky est directrice du Centre for Health Equity de la School of Population and Global Health à l'Université de Melbourne. Elle est actuellement en congé à titre de professeure. Elle est directrice de l'Institute for Intersectionality Research and Policy de la School of Public Health à l'Université Simon Fraser. Sa présentation porte sur le fait de faire appel à une perspective d'intersectionnalité pour s'attaquer à la COVID-19.

Elle commence par souligner que la COVID-19 est un triste rappel des inégalités sociales et de leur profond enracinement. Il faut cerner l'hétérogénéité des risques et des conséquences liées à la COVID-19, si l'on veut bien comprendre la portée des répercussions et éclairer les mesures. Malgré les pratiques courantes en matière de recherche et de politique, les gens ne s'inscrivent pas parfaitement dans des catégories (p. ex., sexe, genre, orientation sexuelle, âge, ethnicité ou indigénéité, statut socioéconomique [SSE], emplacement géographique). L'intersectionnalité favorise la compréhension de la façon dont les multiples facteurs interagissent, de la manière dont ils sont façonnés par les inégalités structurelles interconnectées, et de la raison pour laquelle l'analyse du pouvoir doit être à l'avant-plan des interventions en matière de COVID-19, ainsi que des futures pandémies et catastrophes. L'intersectionnalité ne fait pas une hiérarchie des facteurs les plus importants, mais on peut se poser la question suivante : Quelles sont les synergies entre les différents facteurs et les différents processus?

Il est également important de reconnaître les racines historiques de l'intersectionnalité – ce terme a été inventé par Kimberlé Crenshaw pour expliquer les formes de discrimination qui se chevauchent et auxquelles sont confrontées les femmes noires. Ce terme, qui remonte au XIXe siècle, décrivait l'activisme féministe des Noires. Dans le contexte canadien, on trouve la valeur ajoutée de cette approche dans le cadre d'analyse stratégique sur l'intersectionnalité.

Dans la diapositive sur la prise de mesures, Dre Hankivsky fait savoir qu'une réponse pour « reconstruire mieux » comprend la création d'un groupe de travail sur l'intersectionnalité de la COVID-19, qui compléterait et coordonnerait d'autres initiatives de stratégie nationale de recherche médicale pour lutter contre la COVID-19. Des données ventilées doivent être disponibles selon le sexe ou le genre, l'âge, le handicap, l'origine ethnique et le statut socioéconomique. Il faut effectuer des couplages de données intersectorielles à plusieurs niveaux et exercer des pressions pour évaluer des sous-groupes dans le cadre des essais cliniques de produits thérapeutiques et de vaccins, et pour assurer un accès équitable aux vaccins lorsqu'ils sont disponibles. Il faut élaborer une stratégie qui appuie les méthodes mixtes, la recherche qualitative et l'analyse stratégique (avec un financement ciblé des IRSC et du Conseil de recherches en sciences humaines [CRSH]), stratégie fondée sur plus d'une catégorie démographique et sociale. Ces études pourraient porter sur l'expérience de la COVID-19 (p. ex. les femmes autochtones de 50 à 60 ans et les hommes non autochtones vivant avec un handicap de 70 à 80 ans). Il pourrait s'agir d'études de cas et de travaux pilotes participatifs sur les facteurs croisés de la santé et du bien-être, de la mise à l'essai de politiques de prévention et d'intervention et de l'évaluation de politiques réactives qui peuvent souvent soutenir et élargir les inégalités.

Dre Hankivsky indique que nous nous trouvons à un moment décisif et que c'est là une occasion pour le Canada de faire preuve de leadership. La COVID-19 est bien plus qu'une simple crise de santé – un changement de paradigme est nécessaire pour l'ensemble de la société, les gouvernements et les réponses mondiales. Le statu quo n'est pas une option. Le Canada pourrait diriger une intervention orchestrée de l'ONU, qui fait la promotion de la pensée intersectionnelle, démontre ses liens avec l'accroissement du travail dans le domaine de l'équité, utilise la COVID-19 comme cas type et situe ces efforts dans le contexte du Programme de développement durable à l'horizon 2030. En considérant la santé et le développement sous l'angle de l'intersectionnalité, cela peut renforcer l'empirisme des expériences vécues, améliorer les systèmes de soins de santé, produire des approches efficaces et fondées sur les atouts dans les politiques, les programmes et les messages de santé publique, et tirer parti des forces et des ressources communautaires existantes. Le Canada est depuis longtemps considéré comme un chef de file en ce qui a trait aux déterminants sociaux de la santé, et pourrait être un chef de file pour l'établissement de liens entre les systèmes.

En terminant, Dre Hankivsky souligne le rôle du pouvoir, en affirmant que la COVID-19 ne fait pas de discrimination, mais que les structures, les politiques et les gens en font. Les questions qui méritent d'être posées sont les suivantes : Qui détermine ce qui est essentiel et important? Quelles vies peuvent être sacrifiées? (p. ex., qui travaille, qui lutte et qui meurt à l'ère de la COVID-19) ? Quelle volonté politique, quelles ressources et quel changement de valeurs faudrait-il pour qu'un changement de paradigme se produise réellement? La COVID-19 n'est pas une pandémie ponctuelle – notre existence même est en jeu, et il y aura d'autres vagues et d'autres pandémies. Nous devons composer avec cette nouvelle réalité. Les vaccins sont importants, mais nous devons continuer et adopter d'autres mesures de santé publique. L'intersectionnalité peut fournir un cadre unificateur quant à la façon d'analyser et de traiter les iniquités en santé.

La justice et les personnes en situation de handicap

Dre Pamela Block, professeure au Département d'anthropologie de l'Université Western Ontario, a fourni une provocation au sujet de la justice et les personnes vivant avec un handicap.

Elle commence par décrire l'approche activiste, qui met l'accent à la fois sur la responsabilisation des systèmes et sur le soutien mutuel et l'interdépendance. L'approche de la justice pour les personnes en situation de handicap comble les lacunes laissées par les approches fondées sur les droits de la personne et la diversité. Un autre thème clé est les dangers liés aux milieux de vie communs. Dre Block recommande de penser à ce qui s'est produit par le passé, à la façon dont la polio a affecté et transformé les expériences des personnes vivant avec un handicap et les possibilités qui s'offrent à elles. Il y a eu une crise, puis un vaccin. Mais on a vu aussi une transformation aux États-Unis sur le plan des services communautaires, des changements dans les politiques et des changements culturels au sein de la collectivité, qui ont abouti à des soutiens communautaires ciblés pour les personnes handicapées. Dans le cadre de la COVID-19, il faudra effectuer un travail stratégique sur les conséquences d'un handicap de longue durée pour les personnes atteintes de la COVID-19. Les pénuries, les obstacles et les dangers liés à l'accès aux services, au soutien, aux médicaments, aux fournitures et aux technologies découlant des perturbations causées par la COVID-19 constituent un autre sujet de préoccupation pour les personnes vivant avec un handicap. Il existe des préoccupations éthiques dans le système actuel; ce sont des personnes sans handicap qui décident de ce qui constitue une bonne qualité de vie pour les personnes handicapées. Les personnes sans handicap ont tendance à sous-estimer ces préoccupations, pensant que vivre avec un handicap ne vaut pas la peine de vivre. Sont aussi liées à la COVID-19, les conséquences de l'isolement, du traumatisme de la perte et les nouvelles incapacités des survivants de la COVID-19. Cependant, il y a aussi un accès accru dans certains domaines, notamment l'emploi et l'éducation. Cet EMC virtuel en est un exemple. Dre Block pose la question suivante : Que signifie « revenir à la normale »? Il est à espérer que cela ne signifie pas qu'il faut revenir à une situation où l'accès est moindre.

Pour ce qui est des mesures qui doivent être priorisées pour régler les iniquités en santé à court terme, Dre Block indique que la restructuration et la réinvention des milieux de vie communs afin d'accroître la sécurité (comme le projet GreenhouseNote de bas de page 17) sont des questions prioritaires. Une autre solution consiste à inclure des personnes vivant avec un handicap et des représentants des organisations à tous les niveaux de la planification et de la mise en œuvre, comme celui modélisé par le Core Advisory Group de la Federal Emergency Management Agency (FEMA) des États-UnisNote de bas de page 18. Après la tempête Sandy, la FEMA a facilité la création de liens entre les dirigeants handicapés et les intervenants en cas d'urgence aux niveaux local et régional, ce qui a permis d'établir des stratégies de communication et des relations entre ces entités. Cela a fait une différence primordiale lorsque la COVID-19 a frappé. Dre Block mentionne également qu'il est important d'éduquer les gens et de fournir des protections stratégiques immédiates contre les traitements préjudiciables (p. ex., des protocoles de triage). Il est possible d'élargir la conception des besoins pour la survie à la COVID-19 afin d'y inclure des soutiens à long terme, après la COVID-19, et de continuer à élargir les nouvelles options d'accès dans le cadre de cette transformation.

En ce qui concerne les changements à plus long terme, Dre Block suggère de démanteler les grands milieux de vie communs et d'offrir des solutions de rechange communautaires comme le modèle Greenhouse. Elle recommande aussi de favoriser une planification proactive aux niveaux individuel et systémique, menée par des dirigeants handicapés (comme le modèle Take Charge not Chances, le modèle FEMA noté ci-dessus, les vidéos Préparez-vous et Sins Invalid)Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25Note de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29. Elle ajoute que nous ne devrions pas récompenser les industries qui adoptent de mauvaises pratiques; il devrait plutôt y avoir des protections politiques et des sanctions pour lutter contre les inégalités structurelles. Les systèmes de services et de soutien devraient être renforcés pour les survivants (y compris le soutien par les pairs). Enfin, elle souligne l'importance des modèles de soins et d'accès collectif en matière de justice pour les personnes handicapées.

Pour ce qui est de l'endroit où les ressources devraient être investies, Dre Block dit que les gens aux intersections sont les plus à risque, mais qu'ils ont aussi la plus grande expertise en matière de stratégies de survie. Les gens qui ont des problèmes médicaux complexes dépendent de la technologie et du soutien humain. Il y a des personnes chez qui des diagnostics complexes coexistent (comme des déficiences psychiatriques et intellectuelles), ainsi que des intersections avec l'ethnicité, la race et le statut de minorité sexuelle. Nous devons écouter les adultes plus âgés, les jeunes et les nouveaux universitaires dans ce domaine, dont les parcours de carrière ont été perturbés de façon importante.

Mettre en pratique l'intersectionnalité

Dr Akwatu Khenti, professeur adjoint à la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto, parle de la façon de mettre l'intersectionnalité en pratique.

Il commence par reconnaître que l'intersectionnalité est difficile à réaliser. Le racisme est un déterminant social de la santé, et les répercussions structurelles sont omniprésentes, les inégalités sociales étant aggravées par l'éducation, le logement, l'emploi et le système de justice pénale. La COVID-19 a amplifié les inégalités en matière de santé, et il faut s'y attaquer. Il existe une tendance émergente de surreprésentation des personnes racialisées atteintes de la COVID-19. Les premières données sociodémographiques recueillies à Ottawa et à Toronto montrent une exposition et un risque accrus pour les personnes à faible revenu et les employées de première ligne. Les groupes racialisés sont également plus à risque de développer des maladies chroniques, ce qui rend la COVID-19 encore plus dangereuse. Cependant, le fait qu'on dispose de peu de données en temps réel et fondées sur l'équité concernant les facteurs qui se recoupent et créent des disparités dans le cadre de la COVID-19 rend difficile la compréhension de la criticité du problème pour soutenir les mesures à prendre. Les communautés noires et racialisées en Amérique du Nord et dans le monde portent un plus grand fardeau des décès liés à la COVID-19, car elles sont aux prises avec un capital social limité et des micro-agressions. Il fait remarquer qu'à Ottawa, les régions affichant la plus forte proportion de nouveaux migrants ont des taux plus élevés de cas de COVID-19 que les régions comptant moins de minorités racialisées. Par conséquent, l'effet positif de l'immigration diminue dans le contexte de la COVID-19.

Pour ce qui est de prendre des mesures à court terme, Dr Khenti explique qu'il faut procéder à une collecte prospective et rétrospective de données fondées sur la race, et que cela est essentiel à la création et à l'élaboration de politiques et d'interventions. Ces données doivent être recueillies, analysées et publiées, et complétées par des indicateurs sociaux clés de disparité. Ces données devraient être recueillies en temps opportun, en collaboration avec les collectivités, car la participation de ces dernières est essentielle. Les tests de dépistage, la recherche des contacts et les soins doivent être accessibles aux membres des collectivités vulnérables et racialisées. Cela comprend l'expansion des sites de dépistage au-delà des hôpitaux, afin d'inclure les établissements communautaires dans les régions où la prévalence de l'infection est plus élevée. Les membres de confiance de la collectivité devraient être mobilisés pour faciliter le dépistage des contacts, ce qui offrira également des possibilités d'emploi et aidera à s'attaquer aux déterminants sociaux de la santé. Cela peut comprendre la formation des travailleurs en santé communautaire qui fournissent des services, y compris l'encadrement lié à la COVID-19 pour renforcer les facteurs de protection dans les collectivités vulnérables.

Quant à l'avenir, Dr Khenti affirme que le gouvernement doit s'engager à assurer l'équité en santé, et que les organismes de santé publique pertinents doivent avoir le mandat de recueillir des données fondées sur la race. Il faudrait qu'il y ait obligation d'utiliser ces données aux fins d'équité. Des mesures intersectorielles doivent être prises pour réduire le racisme à l'encontre des Noirs, y compris des initiatives visant à contrer les conséquences du racisme sur les systèmes qui soutiennent la planification, les politiques et la prestation de services. Les soins de santé primaires doivent aussi permettre de renforcer la capacité de répondre aux besoins en matière de santé mentale et de toxicomanie des populations racialisées. Il doit y avoir davantage d'interventions efficaces en santé mentale, ce qui comprend le financement de services de santé mentale adaptés aux besoins des communautés noires pendant la pandémie de COVID-19 et au-delà.

En terminant, Dr Khenti indique qu'une intervention d'urgence équitable est nécessaire pour contrer les risques supplémentaires pour les Canadiens racialisés, distribuer les vaccins en fonction de données fondées sur l'équité et faire participer la collectivité à la planification de la vaccination. Pour perturber les trajectoires racialisées, nous devons comprendre comment et où les décisions et les pratiques créent et soutiennent le racisme. Il déclare que si nous ne pouvons pas reconnaître les situations de racialisation dans les salles d'urgence, comment allons-nous reconnaître cela dans les tests de dépistage, la planification et la distribution des vaccins, et même dans les traitements? Les Afro-Américains aux États-Unis sont beaucoup moins susceptibles d'être vaccinés contre la grippe, d'où des taux plus élevés de morbidité et de mortalité. Nous devons nous demander : « Que devons-nous faire pour nous assurer que les gens sont vaccinés contre la COVID-19? » La politique stratégique est le vaccin contre les maladies chroniques, et les données fondées sur la race sont à la base de l'intervention précoce la plus efficace contre le racisme systémique dans les soins de santé à l'heure actuelle.

Discussion

Intersectionnalité

Un participant fait remarquer que toutes les provocations illustrent l'importance d'une approche intersectionnelle. Un autre participant indique qu'on ne saurait trop insister sur l'intersectionnalité (p. ex., les personnes racialisées vivant avec un handicap). L'ACFSG+ a de nouveau été mentionnée comme un moyen de mettre en œuvre cette approche de façon systématique. Un participant constate qu'il est essentiel que la façon dont l'intersectionnalité est conceptualisée et opérationnalisée soit claire et uniforme. Quelques participants sont d'accord. Un participant fait référence à un document sur les points forts des différents types de recherche qualitative et quantitative intersectionnelleNote de bas de page 30. Des tensions entourant le concept d'intersectionnalité ont également été notées, y compris la nécessité d'utiliser le terme avec prudence. En outre, il a été mentionné qu'il faut également traiter la question de l'intersectorielle – comment réunir les secteurs autour des politiques?

Personnes en situation de handicap

Un participant fait remarquer qu'en temps de crise, il faut assouplir les règles régissant les services de santé non assurés afin que les personnes vivant avec un handicap aient accès aux ressources dont elles ont besoin. Un autre participant affirme que dans les espaces de vie ou de soutien communs, ce sont les besoins en matière de santé physique, de santé mentale et de services sociaux non liés à la COVID-19 qui sont complètement perturbés et fragmentés, et que la COVID-19 n'est pas le « problème en soi ».

Un autre reconnaît le projet Greenhouse est un excellent exemple de ce qui pourrait être fait (p. ex., les résidents ont des chambres et des salles de bain privées et sont soutenus par des mentors et des équipes interdisciplinaires). Les participants font également remarquer que, malheureusement, en Ontario, on construit maintenant des établissements plus conventionnels, où il y a deux personnes par chambre et des salles de bain partagées, qui offrent peu d'intimité, ce qui accroît la vulnérabilité aux épidémies comme la COVID-19 et la grippe saisonnière. De plus, cela détourne les ressources des solutions de rechange communautaires.

Un participant convient que le travail à domicile a amélioré l'accessibilité pour certaines personnes handicapées. Les participants espèrent que cela ne se perdra pas après la COVID-19 et que cela ouvre la porte à des conversations avec des employeurs potentiels au sujet de l'accessibilité et des mesures d'adaptation. L'inclusion des groupes de personnes handicapées dans les protocoles de triage a également été jugée essentielle. Il a été noté que les protocoles de triage de l'Ontario sont très préoccupants pour la communauté des personnes handicapées et que ces personnes ont donc peur de demander des services de santé ou l'évaluation de leurs symptômes. On s'est dit préoccupé par le fait que certaines personnes non handicapées pensent que la vie des personnes handicapées a moins de valeur. Les messages publics peuvent aider à changer la discrimination fondée sur la capacité physique des personnes handicapées.

Autres populations vulnérables

Une autre population vulnérable mentionnée par un participant est celle des communautés huttérites. Il y a actuellement des éclosions dans plusieurs de ces communautés, et celles-ci devraient être prises en compte dans le contexte de la discussion.

Crise des opioïdes

Les deux crises de la COVID-19 et de l'approvisionnement en médicaments et opioïdes empoisonnés ont été mentionnées par un certain nombre de participants. Le problème, c'est que l'approche infectieuse (p. ex., les messages visant à « isoler » les gens) ne correspond pas aux conseils de santé publique en matière de prévention des maladies chroniques (p. ex., les messages visant à réduire les méfaits liés à la consommation de substances comme « ne jamais consommer seul »). C'est maintenant une occasion d'influer sur les politiques pour régler ce problème, y compris l'adoption d'une approche nationale de l'approvisionnement sécuritaire en drogues et de la décriminalisation. Il faut également travailler à fournir de l'EPI pour réduire les problèmes et faire participer les personnes ayant une expérience vécue à la conception conjointe de solutions (y compris le soutien par les pairs et les pairs travailleurs). On a également fait remarquer que la crise des opioïdes s'étend aux prisons.

Soutien en santé mentale pendant la COVID-19

La santé mentale est une préoccupation majeure. Les personnes suicidaires se font refuser l'accès aux urgences ou ne se rendent pas à l'hôpital de peur d'être exposées à la COVID-19. Les personnes atteintes de maladie mentale éprouvent plus de difficultés pendant la COVID-19. Des problèmes de santé mentale reviennent chez certaines personnes qui étaient en rémission ou qui avaient déjà maîtrisé leur maladie mentale. Un participant souligne l'importance d'examiner les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale pour les travailleurs de première ligne et les groupes vulnérables. La santé publique peut jouer un rôle important de défense des intérêts en santé mentale.

Incidence sur d'autres maladies (soins de longue durée, maladies chroniques, chirurgies)

L'incidence de la COVID-19 sur la prévention et la prise en charge d'autres maladies chroniques (de nombreux décès étant attribuables à la fourniture de soins tardifs), ainsi que l'incidence sur les listes d'attente pour une chirurgie, ont été cernées comme des enjeux critiques.

Intégration des soins de santé et des soins sociaux, y compris dans les soins de longue durée

La nécessité d'intégrer la santé et les soins sociaux (comme c'est le cas dans un certain nombre de ministères européens qui ont un seul ministère couvrant ces domaines) a été notée par un certain nombre de participants. Santé Canada était autrefois Santé et Bien-être social Canada. L'idée de consulter un médecin qui est lié à un réseau de ressources afin qu'il puisse aussi aider à répondre aux besoins en matière de logement, de repas, de transport et de services de soutien social est jugée fondamentale. Les centres de santé communautaires de l'Ontario offrent un modèle potentiel pour relier ces secteurs. Il a été dit que le système du Canada, qui est principalement axé sur les soins de santé, devait être modifié pour tenir compte de l'expansion et de la diffusion d'innovations importantes qui intègrent les aspects sociaux afin d'assurer d'abord une approche axée sur la personne. Il faut adopter une véritable approche des soins de santé primaires (comme l'ont souligné Alma Ata et la Déclaration d'Astana de 2018).

Cette intégration est également essentielle dans le cas des soins de longue durée au Canada. Le modèle américain PACE (Program of All-Inclusive Care for the Elderly) a été mentionné comme un modèle important. Un participant signale que, du point de vue du client, ce modèle offre des soins de santé et des soins sociaux interdisciplinaires sans interruption. Toutefois, sur le plan opérationnel, il y a des défis importants à relever, puisque chaque service et programme est doté de critères, d'ententes de financement, d'exigences en matière de responsabilisation et de limites de service différents. Il a été dit qu'il est vraiment nécessaire d'affecter des fonds aux personnes et non au service ou à l'établissement de soins, comme le fait le modèle PACE aux États-Unis. Cela permettrait de mettre en place de réelles répliques de PACE, qui mobiliseraient un large éventail de partenaires communautaires et stimuleraient l'innovation.

Un autre participant signale que les déterminants de la santé relèvent tous de la compétence du gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral pourrait avoir un rôle directeur pour encourager l'innovation et rapprocher les soins sociaux et les soins de santé (p. ex., la stratégie nationale sur le logement).

Besoin en matière de données

Le besoin crucial de données démographiques a été cerné, notamment sur les résultats en matière de santé des personnes touchées de façon disproportionnée (Autochtones, personnes racialisées, immigrants, LGBTQ2+, personnes en situation de handicap) par la COVID-19, ainsi que sur les personnes qui fournissent des soins de première ligne. Il est noté qu'il y a des répercussions intersectionnelles claires.

Représentation

Un certain nombre de participants affirment que nos institutions doivent faire preuve de responsabilisation pour nous assurer qu'elles sont le reflet de la population du Canada. Évaluer la mesure dans laquelle les membres des communautés racialisées, vivant avec un handicap, immigrées et LGBTQ2 + sont représentés entre les murs de l'élaboration des politiques et dans les rôles gouvernementaux qui comprennent la conception de politiques sanitaires et sociales aiderait à garantir que ces perspectives sont représentées et ont l'autorité nécessaire pour mettre en place les modifications nécessaires.

Un participant affirme que son organisation a dégagé un certain nombre de thèmes clés permettant d'apporter une perspective d'équité et de déterminants sociaux de la santé dans la lutte contre la COVID-19, y compris l'importance d'une approche communautaire. Les particuliers et les organisations doivent participer à la planification et à l'intervention en cas d'urgence ainsi qu'à la reprise. Il doit y avoir une collaboration et un partenariat intentionnels et légitimes entre le secteur de la santé et les autres secteurs. Les messages doivent être formulés dans les médias afin de souligner l'importance d'un système juste et durable et de proposer des solutions réalisables dans la conscience du public. Enfin, il est important de voir comment le système officiel peut mobiliser les mouvements sociaux actuels.

Approches en matière de gouvernance

Selon un participant, la stratégie d'institutionnalisation du changement structurel intersectoriel et intersectionnel, la santé dans toutes les politiques (HiAP), n'est pas seulement un principe stratégique, mais un ensemble de structures, de mécanismes et de processus de gouvernance et de responsabilisation, à la fois souples et réalisables, qui ont été mis en œuvre dans des pays un peu partout dans le monde. Deux références ont été fourniesNote de bas de page 31Note de bas de page 32. Un autre participant indique qu'il y a deux approches de gouvernance qui seraient intéressantes à explorer dans le contexte de la reprise, afin de tenir compte des déterminants structurels de la santé, soit le budget de la HiAP et celui du bien-être. Un certain nombre d'autres participants sont d'accord, et un participant fait observer que la HiAP devrait être axée sur l'équité.

Réponses des provocateurs

Dr Khenti fait remarquer que les données que nous recueillons sont celles auxquelles nous accordons la priorité. Il est essentiel de disposer de données qui peuvent traiter de l'intersectionnalité pour corriger les inégalités. Le travail en santé mentale doit être intensifié, surtout pour les groupes racialisés. Il est important de décriminaliser toute consommation de substances, tout comme il est important de mettre en place le revenu de base, car les données probantes montrent que cela fonctionne. Nous avons également besoin d'une approche communautaire pour lutter contre la stigmatisation.

Dre Hankivsky fait observer que le cadre de l'ACFSG+ constitue un progrès important qui place le Canada sur la scène internationale et qu'il s'agit là d'une pratique prometteuse. Ce cadre, toutefois, accorde une importance primordiale au sexe et au genre. Nous avons besoin d'accroître la formation et le perfectionnement des compétences pour comprendre l'intersectionnalité, savoir comment maintenir l'attention sur divers facteurs et travailler dans tous les secteurs pour assurer la compréhension. Dre Hankivsky convient qu'on ne peut compter que ce qui est compté. Les données doivent être plus inclusives et plus précises pour effectuer les analyses qu'exige l'intersectionnalité. Cela comprend des méthodes quantitatives, qualitatives et mixtes. Il est essentiel d'établir une collaboration et des partenariats entre le secteur de la santé et les autres secteurs. Le cadre du programme 2030 est l'occasion idéale de réfléchir aux interventions dans le contexte de la COVID-19.

Dre Block affirme qu'il est inacceptable de consacrer davantage de ressources à un système déjà défaillant dans des milieux de vie communs, sans une restructuration majeure.

Bâtir un avenir plus solide : Réflexions sur les principales mesures à prendre pour aller de l'avant ensemble

Bonnie Hostrawser remercie les présentateurs, les IRSC et les participants. Elle formule quelques remarques au nom du BACSP. Elle rappelle quelques thèmes clés de la séance :

  1. La stigmatisation fait partie intégrante de tout ce dont nous avons discuté aujourd'hui. Nous devons nous attaquer, entre autres stigmates sociaux, à l'âgisme, à la discrimination fondée sur la capacité physique et au racisme. La COVID-19 a mis davantage en lumière la dévaluation systématique d'un certain nombre de groupes, et offre la possibilité d'un changement de paradigme.
  2. Il faut disposer de données et de cadres pour comprendre les inégalités de manière intersectionnelle. Un cadre d'ACFSG+ peut être utile pour ce travail, ainsi que des données fondées sur l'équité. Cela est également mentionné dans le rapport annuel de 2019 de l'ACSP, qui portait sur la stigmatisation.
  3. Une saine gouvernance est fondamentale, et doit inclure les membres de la collectivité et divers dirigeants. Nous devons veiller à ce que les gens ne soient pas laissés pour compte.
  4. Nous devons repenser et réformer nos structures actuelles. Il faut réformer en profondeur de nombreux systèmes, y compris l'immigration, les soins aux aînés, les soins primaires, l'emploi et les établissements correctionnels.
  5. Nous devons assurer l'intégration de tous ces systèmes, y compris régler d'autres problèmes ou crises au fur et à mesure qu'ils surviennent.

Mme Hostrawser décrit les prochaines étapes de l'EMC. Elle remercie les présentateurs d'avoir envoyé leurs principales références. L'équipe du BACSP continuera de rédiger le rapport de l'ACSP, qui devrait être prêt au cours de l'automne. Les commentaires et la discussion d'aujourd'hui serviront à orienter ce rapport.

Dre Viehbeck clôt la séance en réitérant ce que Dre Hankivsky a dit dans sa provocation – que la COVID-19 ne fait pas de discrimination, mais que les structures, les politiques et les gens en font. Nous devons nous pencher sur la manière d'accélérer le changement, d'attribuer des ressources et de mettre en place des mécanismes d'engagement qui peuvent aider à concevoir, à mettre en œuvre et à évaluer les mesures. Elle déclare que les données probantes jouent un rôle essentiel pour éclairer les mesures à prendre de même que pour évaluer et étudier les interventions faites dans les systèmes afin de voir ce qui fonctionne. Les problèmes collatéraux doivent également être abordés, y compris la crise des opioïdes, les maladies chroniques et l'incidence des procédures de soins de santé différées. Dre Viehbeck remercie tous les présentateurs et participants de leur participation et demande aux gens de remplir l'évaluation.

Par l'intermédiaire de la fonction de clavardage, un certain nombre de participants remercient les organisateurs pour cette conversation stimulante.

Annexe 1 : Ordre du jour

But et objectifs de la réunion 

La pandémie de COVID-19 a des répercussions sans précédent sur la santé des Canadiens ainsi que sur la société et l'économie canadiennes. Les conséquences directes et indirectes de la COVID-19 et des mesures de santé publique connexes ont exacerbé les inégalités existantes en matière de santé. Ces conséquences sont déterminées et façonnées par des déterminants structurels et intermédiaires de la santé.

Cet échange Meilleurs Cerveaux (EMC) a pour but de réunir les responsables des politiques et les décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux, les chercheurs et les spécialistes de la mise en œuvre, les organisations non gouvernementales et d'autres intervenants clés pour alimenter le rapport annuel 2020 de l'Administratrice en chef de la santé publique du Canada (ACSP) sur la COVID-19. L'EMC vise à mieux comprendre les répercussions intersectionnelles de la COVID-19 sur la santé et le bien-être des groupes prioritaires au Canada afin d'éclairer la conception de stratégies de protection à l'avenir.

Cet EMC virtuel porte principalement sur les objectifs suivants, axés sur l'action :

  1. fournir des commentaires sur le cadre en matière d'équité de l'ACSP, en articulant les conséquences directes et indirectes de la COVID‑19 dans le contexte du rapport annuel 2020;
  2. échanger des conseils fondés sur des données probantes et des leçons apprises sur la façon d'adopter une approche intersectionnelle et intersectorielle pour créer un changement structurel qui mène à des améliorations de la santé;
  3. formuler des recommandations pour déterminer les priorités pour les futures mesures à court et à moyen terme contre la COVID-19 traitées dans le présent EMC.

Horaire pour le 29 juillet 2020

De 9 h 45 à 10 h

Inscription et réseautage

De 10 h à 10 h 15

Bienvenue

  • Mot d'ouverture
  • Reconnaissance des terres
  • Aperçu des objectifs de l'EMC
    • Dre Sarah Viehbeck, vice-présidente associée, Stratégie des programmes de recherche, Instituts de recherche en santé du Canada
    • Bonnie Hostrawser, directrice, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique, Agence de la santé publique du Canada

De 10 h 15 à 11 h 15

Préparer le terrain 

  • Façonner le rapport 2020 de l'ACSP
  • La santé autochtone et la COVID-19
  • Présentations de 20 minutes suivies d'une discussion dirigée
    • Dre Theresa Tam, Administratrice en chef de la santé publique du Canada
    • Dre Margo Greenwood, responsable universitaire, Centre de collaboration nationale de la santé autochtone

Guide de discussion

Les questions suivantes serviront à orienter les présentations et les discussions sur chaque thème :

  • Quelle est la nature des déterminants structurels et intermédiaires de la santé et de quelle manière ont-ils été exacerbés par la pandémie?
  • Quelles mesures doivent être priorisées pour s'attaquer aux inégalités en santé à court terme (en moins de 12 mois)?
  • Comment pouvons-nous faciliter des changements structurels intersectoriels et intersectionnels à plus long terme (plus de 12 mois) qui mèneront à des améliorations de la santé pour tous les Canadiens?

Animateurs

Les présentations et discussions thématiques seront facilitées par :

  • Dr Steven Hoffman, directeur scientifique, Institut de la santé publique et des populations, Instituts de recherche en santé du Canada
  • Anna Romano, vice-présidente, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada

De 11 h 15 à 12 h

Facteurs économiques et possibilités d'emploi pour protéger la santé

  • Présentations rapides (8 minutes chacune), suivies d'une discussion dirigée axée sur l'action
    • Dre Naomi Lightman, professeure adjointe, Département de sociologie, Université de Calgary
    • Dre Audrey Laporte directrice et professeure, Institute of Health Policy, Management and Evaluation, Université de Toronto

De 12 h à 12 h 30

Pause déjeuner et réseautage

De 12 h 30 à 13 h 30

Conditions de vie qui augmentent les risques et les possibilités de protéger la santé

  • Présentations rapides (8 minutes chacune), suivies d'une discussion dirigée axée sur l'action
    • Dre Kate Mulligan, professeure adjointe à la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto et directrice des politiques et des communications à l'Alliance pour des communautés en santé
    • Dre Rosemary Ricciardelli, professeure, Département de sociologie, Université Memorial de Terre-Neuve (en collaboration avec Dre Sandra M. Bucerius, directrice, Centre de recherche en criminologie, Université de l'Alberta)
    • Dr Paul Williams, professeur, Institute of Health Policy, Management and Evaluation, Université de Toronto

De 13 h 30 à 14 h 30

Accès au soutien social et de santé pendant la pandémie et considérations clés pour un accès essentiel et équitable

  • Présentations rapides (8 minutes chacune), suivies d'une discussion dirigée axée sur l'action
    • Dre Olena Hankivsky, professeure, École de santé publique, Université Simon Fraser
    • Dre Pamela Block, professeure, Département d'anthropologie, Université Western Ontario
    • Dr Akwatu Khenti, professeur adjoint, Dalla Lana School of Public Health, Université de Toronto

De 14 h 30 à 15 h

Bâtir un avenir plus solide : réflexions sur les principales mesures à prendre pour aller de l'avant ensemble

  • Possibilités cernées lors des séances précédentes avec discussion générale finale, suivie d'un résumé et d'observations de clôture
    • Bonnie Hostrawser and Dre Sarah Viehbeck

Annexe 2 : Liste des participants

Conférencier d'honneur

Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada
Agence de la santé publique du Canada

Présentateurs

Pamela Block
Professeure, Département d'anthropologie
Université Western Ontario

Margo Greenwood
Responsable universitaire
Centre de collaboration nationale de la santé autochtone

Olena Hankivsky
Professeure, École de santé publique
Université Simon Fraser

Akwatu Khenti
Professeur adjoint, Dalla Lana School of Public Health
Université de Toronto

Audrey Laporte
Directrice et professeure, Institute of Health Policy, Management and Evaluation
Université de Toronto

Naomi Lightman
Professeure adjointe, Département de sociologie
Université de Calgary

Kate Mulligan
Professeure adjointe, Dalla Lana School of Public Health et directrice, Politiques et communications
Université de Toronto; Alliance pour des communautés en santé

Rosemary Ricciardelli
Professeure, Département de sociologie
Université Memorial de Terre-Neuve

Paul Williams
Professeur titulaire émérite, Politique de la santé
Institute of Health Policy, Management and Evaluation, Université de Toronto

Animateurs

Bonnie Hostrawser
Directrice, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

Steven Hoffman
Directeur scientifique, Institut de la santé publique et des populations
Instituts de recherche en santé du Canada

Anna Romano
Vice-présidente, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
Agence de la santé publique du Canada

Sarah Viehbeck
Vice-présidente associée, Stratégie des programmes de recherche
Instituts de recherche en santé du Canada

Participants

Evan Adams
Médecin hygiéniste en chef adjoint
Services aux Autochtones Canada

Kim Barker
Médecin hygiéniste en chef – Région du Sud
Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Neil Belanger
Directeur général
British Columbia Aboriginal Network on Disability Society (BCANDS)

Olivier Bellefleur
Responsable scientifique
Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santé

Claire Betker
Directrice scientifique
Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé

Andrew Bond
Directeur médical et coprésident
Inner City Health Associates
Canadian Network for Health and Housing of People Experiencing Homelessness

Ian Culbert
Coprésident du Forum des professionnels de la santé de l'ACSP
Association canadienne de santé publique

Franca Gatto
Directrice, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
Agence de la santé publique du Canada

Rick Glazier
Directeur scientifique, Institut des services et des politiques de la santé
Instituts de recherche en santé du Canada

Andrew Heisz
Directeur, Centre pour le revenu et le bien-être socio-économique
Statistique Canada

Deena Hinshaw
Médecin hygiéniste en chef
Gouvernement de l'Alberta

Edward Hon-Sing Wong
Coprésident
Conseil national des Canadiens chinois

Syed Hussan
Directeur général
Migrant Workers Alliance for Change

Beth Jackson
Conseillère scientifique principale, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
Agence de la santé publique du Canada

Fiona Kouyoumdjian
Médecin hygiéniste en chef adjointe
Gouvernement de l'Ontario

Rhonda Kropp
Vice-présidente associée, Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses
Agence de la santé publique du Canada

Susan MacPhee
Directrice, Division des programmes sociaux
Emploi et Développement social Canada

Elizabeth Mooring
Directrice, Services de santé
AiMHi

Will Prosper
Cofondateur
Hoodstock Social Forum

Brian Rowe
Directeur scientifique, Institut de la santé circulatoire et respiratoire
Instituts de recherche en santé du Canada

Jennifer Russell
Médecin hygiéniste en chef
Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Jane Rylett
Directrice scientifique, Institut du vieillissement
Instituts de recherche en santé du Canada

David Sabapathy
Administrateur en chef adjoint de la santé publique
Gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard

Jewelles Smith
Présidente sortante
Conseil des Canadiens avec déficiences

Lisa Smylie
Directrice générale, Direction générale des communications, des affaires publiques et de la recherche, des résultats et de l'exécution
Femmes et Égalité des genres Canada

Robert Strang
Médecin hygiéniste en chef
Gouvernement de la Nouvelle-Écosse

Nicole Szajcz-Keller
Coordonnatrice des projets spéciaux, Institut de la santé des Autochtones
Instituts de recherche en santé du Canada

Patrick Verreault
Directeur par intérim, Division de la politique alimentaire
Agriculture et Agroalimentaire Canada

Tom Wong
Médecin hygiéniste en chef, Santé publique
Services aux Autochtones Canada

Équipe de planification des EMC 

Grace Alessi
Agente, Initiatives, Stratégies d'application des connaissances, Direction générale des politiques scientifiques
Instituts de recherche en santé du Canada

Meghan Baker
Conseillère principale, Stratégies d'application des connaissances, Direction générale des politiques scientifiques
Instituts de recherche en santé du Canada

Laura Bland-Lasso
Analyste des politiques, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

Marie Chia
Gestionnaire, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

David Grote
Analyste principal de la recherche, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

Observateurs

Marisa Creatore
Directrice adjointe, Institut de la santé publique et des populations
Instituts de recherche en santé du Canada

Elizabeth Dyke
Experte indépendante en matière de santé et de développement social

Albert Kwan
Analyste principal des politiques, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
Agence de la santé publique du Canada

Christine Maika
Directrice par intérim, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

Heather Orpana
Chercheure scientifique principale, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
Agence de la santé publique du Canada

Kelly Taylor
Directrice générale, Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses
Agence de la santé publique du Canada

Tasha Yovetich
Analyste principale des politiques, Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

Annexe 3 : Biographies des présentateurs

Préparer le terrain : Façonner le rapport annuel 2020 de l'ACSP

Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada
Agence de la santé publique du Canada

Dre Theresa Tam a été nommée administratrice en chef de la santé publique du Canada le 26 juin 2017. Elle est médecin spécialisée en immunisation, en maladies infectieuses, en préparation aux situations d'urgence et en sécurité sanitaire mondiale.  Dre Tam a obtenu son diplôme en médecine de l'Université de Nottingham, au Royaume-Uni. Elle a fait sa résidence en pédiatrie à l'Université de l'Alberta et a obtenu une bourse de recherche scientifique en maladies infectieuses pédiatriques à l'Université de la Colombie-Britannique. Elle est une Associée du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et a publié plus de 55 publications sur la santé publique dans des revues examinées par des pairs. Elle est également diplômée du Programme canadien d'épidémiologie de terrain. Dre Tam a occupé plusieurs postes de gestion de niveau supérieur à l'Agence de la santé publique du Canada, dont celui d'administratrice en chef adjointe de la santé publique et celui de sous‑ministre adjointe responsable de la Prévention et du contrôle des maladies infectieuses. Au cours de ses 20 années en santé publique, elle a fourni son expertise technique et assuré le leadership dans le cadre des nouvelles initiatives visant à améliorer la surveillance des maladies transmissibles, à renforcer les programmes d'immunisation ainsi qu'à consolider la gestion des interventions d'urgence en santé, de la biosécurité et de la biosûreté des laboratoires. Elle a joué un rôle de chef de file dans la réponse du Canada aux interventions d'urgence en santé publique, y compris le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la pandémie d'influenza H1N1 et la maladie à virus Ebola.  Dre Tam a agi à titre d'experte internationale au sein de certains comités de l'Organisation mondiale de la Santé et a participé à de nombreuses missions internationales liées à la lutte contre le SRAS, la pandémie d'influenza et la poliomyélite.

La santé autochtone et la COVID-19

Dre Margo Greenwood
Responsable universitaire
Centre de collaboration nationale de la santé autochtone

Dre Margo Greenwood, responsable universitaire du Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, est une universitaire autochtone d'ascendance crie qui compte des années d'expérience dans le domaine de la santé et du bien-être des enfants, des familles et des collectivités autochtones. Elle est également vice-présidente de la Santé autochtone au sein de la Northern Health Authority (régie de la santé du Nord) de la Colombie-Britannique, et professeure pour les programmes d'études et d'éducation des Premières Nations à l'Université de Northern British Columbia. Bien que ses travaux universitaires recoupent plusieurs disciplines et secteurs, elle est particulièrement reconnue pour ses travaux liés à la garde et à l'éducation des jeunes enfants autochtones ainsi que pour ceux liés à la santé publique. Dre Greenwood a travaillé auprès de l'UNICEF, des Nations Unies et du Conseil canadien des déterminants sociaux de la santé, du Réseau de santé publique du Canada et des Instituts de recherche en santé du Canada, plus particulièrement l'Institut de la santé publique et des populations. Elle a reçu la Médaille du jubilé de la reine en 2002 en reconnaissance de ses nombreuses années de contribution à la sensibilisation du public et aux initiatives politiques sur les droits et le bien-être des enfants, des jeunes et des familles autochtones et non autochtones. En 2010, elle a été nommée « universitaire de l'année » par la Confederation of University Faculty Associations of British Columbia et, l'année suivante, elle a reçu un Prix national d'excellence décerné aux Autochtones dans le domaine de l'éducation.

Présentateurs : Facteurs économiques et possibilités d'emploi pour protéger la santé

Dre Naomi Lightman
Professeure adjointe, Département de sociologie

Université de Calgary

Dre Lightman est professeure adjointe de sociologie à l'Université de Calgary. Parmi ses intérêts de recherche, notons la migration, la prestation de soins, la sociologie du travail, le genre et la méthodologie de recherche. Depuis 2018, Dre Lightman est la chercheure principale de la subvention de développement Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), intitulée « Sorting and Shaping : The Dynamics of Labour Market Exclusion for Female Migrant Care Workers in Canada, 1980-2014 ». Dans le cadre de ce projet, Dre Lightman utilise les données administratives longitudinales de Statistique Canada pour explorer comment les contextes institutionnels et les paradigmes d'immigration mènent aux résultats d'exclusion du marché du travail pour les travailleuses prestataires de soins provenant de pays pauvres ou riches. Au Canada, elle mesure l'incidence de différentes catégories d'entrée des migrants sur les salaires des travailleurs du secteur des soins au fil du temps et sur les trajectoires d'emploi à la hausse et à la baisse des femmes qui occupent des emplois à faible revenu dans les domaines de la santé et de l'éducation. En outre, Dre Lightman a collaboré à des recherches axées sur l'immigration, la race et les inégalités avec divers organismes sociaux et gouvernementaux, dont Social Planning Toronto, le Wellesley Institute, le Calgary Local Immigration Partnership et la Calgary Immigrant Women's Association.

Dre Audrey Laporte
Directrice et professeure, Institute of Health Policy, Management and Evaluation
Université de Toronto

Les recherches effectuées par la professeure Audrey Laporte portent en général sur le développement de la théorie microéconomique et l'application de méthodes microéconométriques pour aborder des questions d'intérêt stratégique en matière de santé et de soins de santé. Plus précisément, son travail est axé sur un ensemble de thèmes : la modélisation de l'accumulation individuelle de capital santé et des comportements addictifs, la modélisation des ressources humaines en santé, comme les marchés du travail des infirmières, des médecins et du soutien personnel, ainsi que la modélisation des incidences des changements de politique sur le rendement des organisations de soins de santé, par exemple les établissements de soins de longue durée et les hôpitaux. Ses travaux plus récents, en collaboration avec des élèves, portent sur les incidences des conditions de santé et des circonstances socioéconomiques au début de la vie sur les résultats ultérieurs. Dre Laporte est présidente désignée de l'International Health Economics Association et directrice du Centre canadien pour l'économie de la santé. Elle est rédactrice adjointe en économie de la santé, corédactrice internationale de l'International Journal for Reviews in Empirical Economics et corédactrice en chef de Healthcare Papers.

Présentateurs :  Conditions de vie qui augmentent les risques et les possibilités de protéger la santé

Dre Kate Mulligan
Professeure adjointe, Dalla Lana School of Public Health Université de Toronto et Directrice des politiques et des communications

Alliance pour des communautés en santé

Dre Kate Mulligan, géographe de la santé, fait la promotion de l'équité en santé et de collectivités plus saines grâce à des politiques éclairées par la collectivité et la pratique. Elle dirige le premier projet de prescription sociale de l'Ontario, créant des références appuyées et suivies entre les systèmes de santé et les systèmes sociaux. Elle est membre du conseil d'administration du Toronto Board of Health, de l'Association of Local Public Health Agencies et de 8-80 Cities. Son enseignement porte notamment sur la politique de santé publique, la santé publique écologique et les communications politiques pour le premier programme Doctor of Public Health (DrPH) au Canada. Ses travaux de recherche et d'élaboration de politiques ont été appuyés par la Santé publique de Toronto, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario, Santé Canada et les Nations Unies.

Dre Rosemary Ricciardelli
Professeure, Département de sociologie
Université Memorial de Terre-Neuve

Dre Rosemary Ricciardelli est professeure de sociologie, coordonnatrice de la criminologie et coordonnatrice des études policières à l'Université Memorial de Terre-Neuve. Élue à la Société royale du Canada, elle est membre fondatrice de l'Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique (ICRTSP) et membre fondatrice du conseil consultatif du Réseau. Au nombre de ses affiliations et de ses nominations, mentionnons qu'elle est chercheure associée au Centre de santé mentale Ontario Shores et scientifique affiliée au Toronto Rehabilitation Institute. Elle a publié plus de 115 articles de revue et 35 chapitres, a donné plus de 300 présentations et a invité des conférenciers. Elle est l'auteure de cinq livres disponibles et de trois essais, dont le premier, intitulé Surviving Incarceration : Inside Canadian Prisons, explore les réalités de la vie pénale des hommes incarcérés dans des établissements fédéraux au Canada. Parmi ses autres ouvrages, notons Violence, Sex Offenders, and Corrections (corédigé), One on Cyber-Risk (corédigé, 2018) et Also Serving Time : Canada's Provincial and Territorial Correctional Officers, 2019, qui met l'accent sur l'expérience de travail des agents correctionnels. Elle a également publié trois autres essais dont les deux suivants : Engaging with Ethics in International Criminological Research (coédité) et After Prison : Navigating Employment and Reintegration (coédité). Ses recherches sont axées sur l'évolution de la compréhension du genre, des vulnérabilités, des risques, des expériences et des enjeux dans différents aspects du système de justice pénale. Au-delà de son travail sur les réalités de la vie dans les établissements pénitentiaires et sur la réinsertion dans la collectivité des hommes incarcérés dans des établissements fédéraux au Canada, ses recherches actuelles mettent l'accent sur les expériences des agents et du personnel des services correctionnels, compte tenu des risques liés à la dépression psychologique et à la santé physique et sociale, inhérents à ces métiers. Elle milite en faveur de processus non criminels pour tous les citoyens qui enfreignent la loi, et a travaillé à la création et à la mise en œuvre de pratiques de justice réparatrice pour les jeunes. Ses sources de financement actif de la recherche sont les suivantes : Service correctionnel Canada, Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN), Syndicat des employés-e-s de la Sécurité et de la Justice, Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Instituts de recherche en santé du Canada, Bureau du vice-recteur à la recherche de l'Université Memorial et Harris Centre.

Dre Sandra M. Bucerius
Directrice, Centre de recherche en criminologie
Université de l'Alberta

Dre Sandra M. Bucerius est directrice du Centre pour la recherche en criminologie de l'Université de l'Alberta et professeure agrégée de sociologie et de criminologie au Département de sociologie. Dre Bucerius effectue des recherches qualitatives et ethnographiques approfondies visant à révéler les complexités des milieux difficiles d'accès et de compréhension, soit les prisons, les organisations policières, et les communautés marginalisées des rues et des nouveaux arrivants. Elle mène des recherches rigoureuses visant à comprendre les établissements de justice pénale et ceux qui s'y retrouvent, en particulier ceux qui sont marginalisés par des facteurs liés à la race, au sexe, à la classe sociale, aux dépendances et à d'autres facteurs. Elle collabore avec divers groupes d'intervenants pour relever les défis liés au système de justice pénale, afin de traduire ses connaissances et ses conclusions en pratiques exemplaires et d'apporter des changements positifs au système. Elle a remporté de nombreux prix pour ses travaux de recherche et son enseignement, dont le prix Martha Cook Piper, qui récompense deux membres du corps professoral de l'université au début de leur carrière qui jouissent d'une réputation de recherche originale et qui sont des chercheurs prometteurs. De concert avec le M. Kevin Haggerty, Mme Bucerius dirige le University of Alberta Prison Project (twitter @theUAPP). Elle a publié trois ouvrages chez la Oxford University Press, et est corédactrice de la série Oxford University Press Handbook en criminologie (avec Michael Tonry, Ph. D.). Elle siège également au conseil consultatif de la revue phare de sa discipline, Criminology, et est membre exécutif du Réseau canadien de recherche sur le terrorisme, la sécurité et la société (TSAS). Elle siège aussi à un comité consultatif allemand sur les questions liées à l'immigration (Rat für Migration).

Dr Paul Williams
Professeur titulaire émérite, Politique en matière de santé, Institute of Health Policy, Management and Evaluation
Université de Toronto

M. A. Paul Williams, Ph. D., est professeur titulaire émérite, Politique de la santé, Institute of Health Policy, Management and Evaluation, Université de Toronto. Il a été directeur fondateur du programme de gestion des services de santé de l'Université Ryerson et, plus récemment, directeur du programme de maîtrise et de doctorat en recherche sur les services de santé de l'Université de Toronto. Il est coprésident du Réseau canadien de recherche pour les soins dans la collectivité de l'Université Ryerson. Le travail de Dr Williams est axé sur la conception, la prestation et les résultats en matière de services et de soutiens communautaires pour les groupes vulnérables, y compris les personnes âgées ayant de multiples besoins chroniques de santé et sociaux, et les carrières non rémunérées connexes. Son travail porte aussi sur les collectivités marginalisées, y compris les personnes atteintes de démence, les familles d'enfants ayant des besoins médicaux complexes, les Premières Nations et les LGBTQ. Possédant une vaste expérience internationale, il a enseigné et mené des recherches dans des pays comme le Royaume-Uni, la Chine, les Pays-Bas, le Mexique, la Hongrie, l'Ukraine, la Jordanie, Israël et l'Autorité nationale palestinienne. Il est actuellement professeur invité (en résidence) d'études canadiennes à l'Université Kwansei Gakuin, au Japon, où il mène des recherches sur le terrain sur les systèmes de soins communautaires intégrés pour les populations vieillissantes. Le service communautaire lui tient vraiment à cœur. En plus d'avoir été expert-conseil et examinateur pour de nombreux organismes des secteurs public et privé, il a siégé au conseil d'administration d'organismes communautaires comme l'Ontario Community Support Association, la Anne Johnston Health Station, les Bellwoods Centres for Community Living, et Carefirst Seniors.

Présentateurs : Accès aux soutiens sociaux et de santé pendant la pandémie et considérations clés pour un accès essentiel et équitable

Dre Olena Hankivsky
Professeure, École de santé publique
Université Simon Fraser

Olena Hankivsky, Ph. D., est directrice du Centre for Health Equity, Gender and Equity Research Chair, School of Population and Global Health, Université de Melbourne, Australie. Elle est actuellement en congé à titre de professeure à l'école de politique publique et de directrice de l'Institute for Intersectionality Research and Policy de l'Université Simon Fraser à Vancouver, au Canada. Dre Hankivsky a reçu une formation de politologue. Elle est une experte reconnue à l'échelle internationale dans les domaines de l'intégration de l'égalité entre les sexes, de l'analyse comparative entre les sexes et de l'analyse intersectionnelle. En 2009, Dre Hankivsky a reçu une chaire de recherche sur les nouvelles perspectives en matière de sexe, de genre et de santé des Instituts de recherche en santé du Canada. La même année, elle a obtenu un prix pour sa carrière de chercheure principale en santé des populations de la Fondation Michael-Smith pour la recherche en santé. Dre Hankivsky possède une vaste expérience de travail au sein d'universités, de gouvernements, d'organisations non gouvernementales et d'organisations internationales, y compris l'Organisation mondiale de la santé et les Nations Unies. Elle a été professeure invitée à l'Université des Nations Unies, à l'Institut international pour la santé mondiale à Kuala Lumpur (de 2020 à aujourd'hui), au Graduate Institute, à Genève (2017-2019), à la London School of Hygiene and Tropical Medicine (2013-2015) et à l'Université Columbia (2008). Dre Hankivsky a été conférencière invitée dans plus de 25 pays. Ses textes ont été publiés dans Lancet, BMJ et Social Science and Medicine. Elle a récemment terminé un ouvrage intitulé Women's Health in Canada (2e volume, University of Toronto Press) en collaboration avec MM. Morrow et Varcoe ainsi que The Palgrave Handbook of Intersectionality in Public Policy, en collaboration avec Mme Julia Jordan Zachery. Elle est actuellement commissaire à la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale.

Dre Pamela Block
Professeure, Département d'anthropologie
Université Western Ontario

Les recherches effectuées par Dre Block portent principalement sur la « culture du handicap » et les perceptions culturelles du handicap aux États-Unis, au Brésil et au Canada. Dre Block étudie les expériences vécues par les personnes handicapées au niveau individuel, organisationnel et communautaire, en mettant l'accent sur les obstacles socioenvironnementaux, l'autonomisation et le renforcement des capacités ainsi que la promotion de la santé. Ses méthodes de recherche qualitative combinent des analyses historiques et du discours avec des approches ethnographiques et participatives communautaires. Elle s'intéresse particulièrement à la marginalisation multiple et aux intersections du genre, de la race, de la pauvreté et du handicap dans les mouvements de libération du handicap (justice et droits) de même que d'oppression du handicap (eugénisme, stérilisation, incarcération de masse et meurtres au Brésil, aux États-Unis et au Canada). Dre Block participe activement aux discussions sur l'émergence d'études sur la neurodivergence et l'invalidité au Brésil et dans d'autres pays du Sud. Parmi ses recherches actuelles, mentionnons « Aging Out of Children's Hospitals and Health Systems », une étude sur les jeunes et les adultes ayant des problèmes médicaux complexes qui nécessitent des technologies comme la ventilation mécanique et des soins infirmiers spécialisés 24 heures sur 24 pour survivre.

Dr Akwatu Khenti
Professeur adjoint, Dalla Lana School of Public Health
Université de Toronto

Dr Akwatu Khenti a été le premier sous-ministre adjoint de l'Ontario, Direction générale de l'action contre le racisme, et scientifique principal à l'Institut de recherche en politiques de santé mentale du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH). Il est professeur adjoint à la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto. Il détient un diplôme spécialisé en économie, une maîtrise en sciences politiques de l'Université de Toronto et un doctorat en politique de la santé et en équité de l'Université York. Il participe à une vaste gamme d'initiatives internationales sur la maladie mentale, y compris le renforcement des capacités en santé mentale dans les soins primaires. Auparavant, il a dirigé l'élaboration, par le CAMH, d'un programme spécialisé de traitement et de prévention de la toxicomanie pour les jeunes noirs à Toronto, appelé Substance Abuse Program for African and Caribbean Youth (SAPACCY). La recherche novatrice en santé mondiale d'Akwatu Khenti comprend un projet Grand Challenge in Global Health visant à améliorer les conditions de santé mentale au Gujarat, en Inde, au moyen d'approches fondées sur les droits de la personne, et un essai clinique randomisé financé par les IRSC pour tester une intervention contre la stigmatisation dans les soins de santé primaires en Ontario. De plus, il a codirigé l'initiative de renforcement des capacités de recherche sur les médicaments avec la Commission interaméricaine de lutte contre l'abus des drogues (CICAD, Organisation des États américains) à laquelle participent 30 universités d'Amérique latine et des Caraïbes. Il collabore à un essai clinique randomisé d'un groupe péruvien portant sur une intervention contre la stigmatisation dans les soins primaires, ainsi qu'à une étude pilote d'une application téléphonique pour la psychose, reliant les guérisseurs traditionnels au système psychiatrique en Tanzanie. Il a été chercheur principal pour le développement d'interventions de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) adaptées à la culture et faciles à suivre auprès de personnes d'origine latino-américaine et de personnes d'origine africaine des Caraïbes (anglophones et francophones). Il a récemment terminé une étude de faisabilité d'une intervention de TCC avec des chefs spirituels en Haïti pour voir si ce genre d'intervention peut renforcer le système de soins informels. Il a été l'un des premiers chefs de file en santé au Canada à réclamer que la violence armée à Toronto soit reconnue comme une crise de santé publique.

Animateurs

Dr Steven Hoffman
Directeur scientifique, Institut de la santé publique et des populations
Instituts de recherche en santé du Canada

Dr Steven J.Hoffman est titulaire de la chaire Dahdaleh sur la gouvernance mondiale et l'épidémiologie juridique et professeur de santé mondiale, de droit et de science politique à l'Université York, directeur du Global Strategy Lab, directeur du Centre collaboratif de l'OMS sur la gouvernance mondiale en matière de résistance aux antimicrobiens et directeur scientifique de l'Institut de la santé publique et des populations des IRSC. Il détient les postes honorifiques de professeur d'épidémiologie clinique et de biostatistique (à temps partiel) à l'Université McMaster et de professeur associé en santé mondiale et populations à l'Université Harvard. Dr Hoffman est également avocat en droit international habilité à pratiquer en Ontario et dans l'État de New York, spécialisé en droit de la santé mondiale, en gouvernance mondiale et en conception institutionnelle. Ses recherches tirent parti de diverses approches méthodologiques pour élaborer des stratégies internationales qui permettent de mieux s'attaquer aux menaces transnationales en santé et aux inégalités sociales. Parmi ses études passées, soulignons celles sur l'accès aux médicaments, la résistance antimicrobienne, la désinformation dans le domaine de la santé, les pandémies et la lutte antitabac. Auparavant, Dr Hoffman a travaillé comme chef de projet pour l'Organisation mondiale de la Santé, à Genève, en Suisse, et à titre de boursier au Cabinet du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, à New York, où il a présenté ses perspectives stratégiques et techniques sur un éventail de questions liées à la santé mondiale. Il a également travaillé pour un cabinet d'avocats à Toronto spécialisé en litiges de propriété intellectuelle outre-frontière, en règlements sur les produits de santé et en relations gouvernementales. Il a récemment conseillé l'Organisation mondiale de la Santé sur l'élaboration d'une stratégie mondiale sur la recherche consacrée aux systèmes de santé, et a été l'auteur principal d'un document de référence qui a fourni les fondements conceptuels de cette stratégie. Pendant trois ans, Dr Hoffman a été responsable d'un comité consultatif d'universitaires sur les rapports scientifiques pour le seul magazine hebdomadaire de questions d'actualité nationale au Canada. Dans le passé, il a été professeur agrégé de droit à l'Université d'Ottawa (2014-2017) et professeur invité à l'Université d'Oxford (2018-2019). Dr Hoffman est titulaire d'un baccalauréat en sciences de la santé de l'Université McMaster, d'une maîtrise en science politique et d'un doctorat de l'Université de Toronto, d'un doctorat en politique de la santé de l'Université Harvard ainsi que d'un doctorat en droit de Sciences Po à Paris. Vous pouvez aussi suivre Dr Hoffman sur Twitter à @shoffmania.

Anna Romano
Vice-présidente, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
Agence de la santé publique du Canada

Anna possède plus de 25 ans d'expérience dans la prestation de conseils stratégiques, de séances d'information et de recommandations aux décideurs de la fonction publique fédérale. Elle a eu l'occasion de travailler au sein de 10 organismes fédéraux, y compris des organismes centraux et des bureaux de sous-ministres. Au cours des dernières années, Anna a dirigé un certain nombre d'initiatives intersectorielles et a donné suite à des priorités stratégiques clés du gouvernement fédéral, dont la présentation de lois nouvelles ou modifiées. Anna aime motiver les personnes et les équipes à atteindre des niveaux supérieurs de résultats et de réalisations. Elle privilégie le travail en collaboration et s'efforce de créer des environnements de confiance – au sein de la fonction publique et avec les intervenants externes et le personnel politique. Ayant travaillé dans les portefeuilles de la politique économique et sociale, Anna est toujours prête à participer à un débat animé sur le rôle du gouvernement fédéral dans les domaines de compétence provinciale.

Dre Sarah Viehbeck
Vice-présidente associée, Programmes de recherche – Stratégie
Instituts de recherche en santé du Canada

Dre Sarah Viehbeck est vice-présidente associée, Programmes de recherche – Stratégie, aux IRSC. À ce titre, elle est responsable de l'élaboration globale des stratégies et des politiques scientifiques. Elle dirige également la conception d'un ensemble complet de programmes et d'initiatives visant à appuyer le mandat des IRSC, en accordant la priorité au maintien et au développement des capacités des chercheurs canadiens dans le domaine de la santé. Dre Viehbeck a auparavant occupé le poste de chef du renouvellement de la gouvernance à l'Agence, qui consistait à assurer la direction d'un plan organisationnel en matière de changement et d'amélioration continue afin de préciser les processus et les structures de prise de décisions. Elle a aussi été chef de la mesure du rendement aux IRSC. À ce titre, elle a assumé un rôle déterminant en matière de leadership pour la mise en œuvre de la Politique sur les résultats du gouvernement du Canada. Dre Viehbeck a fait preuve de leadership dans le cadre d'activités stratégiques liées à la mesure et à l'évaluation du rendement, à l'éthique en santé des populations et en santé publique, à l'application des connaissances, aux partenariats internationaux et à la recherche sur la santé des Autochtones. Elle est membre de la Société canadienne d'évaluation et diplômée de l'International School on Research Impact Assessment. Grâce à son rôle de professeure auxiliaire à l'École de santé publique et de systèmes de santé de l'Université de Waterloo et à l'École interdisciplinaire des sciences de la santé de l'Université d'Ottawa, elle peut enseigner et poursuivre un programme de recherche. Mère comblée et bénévole, elle siège au conseil d'administration du Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé et préside le conseil d'administration de l'association communautaire de son quartier.

Bonnie Hostrawser
Directrice, Unité des rapports de l'ACSP
Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique
Agence de la santé publique du Canada

À titre de directrice de l'équipe des rapports du Bureau de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada (ACSP), Mme Hostrawser dirige l'élaboration de rapports de synthèse des données probantes sur les principales priorités de l'ACSP. Les données probantes comprennent la recherche évaluée par les pairs et la sagesse d'experts ayant une expérience vécue et vivante, ainsi qu'une expertise organisationnelle et universitaire. Elle a travaillé pendant plus de 10 ans à l'Agence de la santé publique du Canada, où elle a dirigé des équipes stratégiques dans des domaines comme la prévention des méfaits liés à la consommation de substances, l'intégration de la science à la politique, les modes de vie sains et la prévention des maladies chroniques. Avant de se joindre au gouvernement fédéral, Mme Hostrawser a dirigé des organisations non gouvernementales dans les domaines de la santé et de la justice sociale. Elle a dirigé des organisations à l'échelle nationale, provinciale et locale, faisant avancer des dossiers sur la prévention des maladies chroniques, la violence faite aux femmes et l'itinérance. Mme Hostrawser détient une maîtrise en santé publique de l'Université de Waterloo.

Remerciements

Dre Tam et le Bureau de l'ACSP sont reconnaissants envers tous les présentateurs et les participants pour ces discussions enrichissantes et ces précieuses contributions à l'échange Meilleurs Cerveaux, ainsi qu'envers les IRSC pour avoir parrainé, accueilli et coorganisé cet événement. Nous remercions tout particulièrement Elizabeth Dyke d'avoir documenté la discussion.

Nous soulignons respectueusement que les terres sur lesquelles nous avons préparé ce rapport font partie du territoire traditionnel des Premières Nations, des Inuits et des Métis, peuples possédant tous leurs propres histoires et cultures. Nous souhaitons mettre en place des partenariats respectueux avec les Autochtones dans le but de paver la voie vers une guérison et une réconciliation collectives véritables. Plus précisément, ce rapport a été préparé à Ottawa, sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin.

Références

Note de bas de page 1

Arriagada, P., Hahmann, T. et O'Donnell, V., Les Autochtones et la santé mentale durant la pandémie de COVID-19. Statistique Canada (2020).

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Note de bas de page 2

Arriagada, P., Frank, K., Hahmann, T. et Hou, F., Répercussions économiques de la COVID-19 chez les Autochtones. Statistique Canada (2020).

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Note de bas de page 3

Paling, E. Migrants in Ontario aren't getting the free health care they were promised. Huffington Post https://www.huffingtonpost.ca/entry/migrants-ontario-coronavirus-free-health-care_ca_5ea062eec5b69150246c07f7 (2020).

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Note de bas de page 4

Migrants Rights Network. Full immigration status for all – for a just recovery from COVID-19. Migrants Rights Network https:/migrantrights.ca/statusforall/ (2020).

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Note de bas de page 5

Migrants Rights Network. Decent work and full immigration rights. Migrants Rights Network www.LandedStatusNow.ca (2020).

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Note de bas de page 6

Migrants Rights Network. Together for full and permanent immigration status for all. Migrants Rights Network www.MigrantRights.ca/COVID19 (2020).

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Note de bas de page 7

City of Toronto. COVID-19 : Status of cases in Toronto. City of Toronto https://www.toronto.ca/home/covid-19/covid-19-latest-city-of-toronto-news/covid-19-status-of-cases-in-toronto/ (2020).

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Note de bas de page 8

City of Toronto. Health surveillance indicators: Diabetes. Toronto Public Health https://www.toronto.ca/wp-content/uploads/2017/12/8c72-tph-hsi-diabetes-july18f.pdf (2017).

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Note de bas de page 9

Glazier, RH, Weyman, JT, Creatore, MI, Gozdyra, P, Moineddin, R., Matheson, FI, Dunn, JR et Booth, GL. Development and validation of an urban walkability index for Toronto, Canada (2015).

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Note de bas de page 10

Daily Bread Food Bank. Who's hungry. Daily Bread Food Bank https://www.dailybread.ca/wp-content/uploads/2019/11/DB-WhosHungry-2019-Final-WebLR.pdf (2019).

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Note de bas de page 11

Alliance pour des communautés en santé. Rx : Communauté – La-prescription-sociale-en-Ontario. Alliance pour des communautés en santé https://www.allianceon.org/fr/Rx-Communaut%C3%A9-La-prescription-sociale-en-Ontario (2020).

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Note de bas de page 12

Primary Health Care Performance Initiative. Primary health care and COVID-19. PHCPI https://improvingphc.org/covid-19 (2020).

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Note de bas de page 13

Rayner, J., Muldoon, L., Bayoumi, I., McMurchy, D., Mulligan, K. et W. Tharao. Delivering primary health care as envisioned : A model of health and well-being guiding community-governed primary care organizations. Journal of Integrated Care (2018).

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Note de bas de page 14

Habersaat, KB., Betsch, C., Butler, R. et coll. Ten considerations for effectively managing the COVID-19 transition. Nature (2020).

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Note de bas de page 15

Lewis, L. et Ehrenberg, N. Realising the true value of integrated care: Beyond COVID-19. International Foundation for Integrated Care (2020).

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Note de bas de page 16

Hammonds, R., Hanefeld, J. et Ooms, G. Accountability as a driver of health equity. WHO Regional Office for Europe (2020).

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Note de bas de page 17

The greenhouse project https://www.thegreenhouseproject.org/ (2020).

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Note de bas de page 18

Federal Emergency Management Agency. Fiche d'information 2016 du Office of disability integration and coordination. FEMA https://www.fema.gov/media-library-data/1465938725925-ef9b417a39940def69c8e86b24cc5ab7/ODIC_FactSheet_2016.pdf (2016).

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Note de bas de page 19

Sins Invalid. 10 principles of disability justice. Sins Invalid https://www.sinsinvalid.org/blog/10-principles-of-disability-justice (2015).

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Note de bas de page 20

Arsenal Pulp Press. Care work. Arsenal Pulp Press https://arsenalpulp.com/Books/C/Care-Work (2020).

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Note de bas de page 21

Sins Invalid. A disability justice primer. Sins Invalid https://www.sinsinvalid.org/disability-justice-primer

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Note de bas de page 22

Disability Visibility Project. Resistance and hope anthology. Disability Visibility Projecthttps://disabilityvisibilityproject.com/resist/

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Note de bas de page 23

Equitable Education. Beyond Access: Mia Mingus on disability justice. Equitable Education https://equitableeducation.ca/2013/mia-mingus-disability-justice (2013).

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Note de bas de page 24

Leaving Evidence. Changing the framework: Disability justice. Leaving Evidence https://leavingevidence.wordpress.com/2011/02/12/changing-the-framework-disability-justice/

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Note de bas de page 25

Sins Invalid https://www.sinsinvalid.org/

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Note de bas de page 26

Vent News. Take charge not chances. Vent News https://www.ventnews.org/tcnc

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Note de bas de page 27

Ville de New York. Ready New York: COVID-19. NYC Emergency Management https://www1.nyc.gov/site/em/ready/videos-more.page (2020).

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Note de bas de page 28

Province de l'Ontario. Guide de préparation aux situations d'urgence pour les personnes handicapées ou ayant des besoins spéciaux. Province de l'Ontario https://www.mcss.gov.on.ca/documents/fr/mcss/publications/accessibility/6453EMO_FRE_LP.Pdf (2018).

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Note de bas de page 29

Gouvernement du Canada. Guide de préparation aux situations d'urgence à l'intention des personnes ayant un handicap ou des besoins particuliers. Gouvernement du Canadahttps://www.preparez-vous.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/pplwthdsblts/index-fr.aspx (2018).

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Note de bas de page 30

Misra, J., Curington, C.V. et Green, V.M. Methods of intersectional research. Sociological Spectrum (2020).

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Note de bas de page 31

Organisation mondiale de la Santé. Health in all policies: Framework for country action. Organisation mondiale de la Santé (2014).

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Note de bas de page 32

Organisation mondiale de la Santé. Enseignements essentiels tirés de la mise en œuvre d'approches de la santé dans toutes les politiques dans le monde entier. Organisation mondiale de la Santé (2018).

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