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RésOterres, un coup de pouce pour l’agriculture de l’Outaouais

Des jeunes plants de légumes dans un champ avec des serres en arrière-plan.

Plus de 10 ans après le lancement de sa première plateforme d’incubation en maraîchage biologique à l’Ange-Gardien, le CREDÉTAO poursuit son action auprès des agriculteurs en créant RésOterres. (Photo d'archives)

Photo : Florence Ngué-No

Dès le printemps prochain, le Centre de recherche et de développement technologique agricole de l’Outaouais (CREDÉTAO) pourra proposer la location de plus de terres à de jeunes agriculteurs qui souhaitent se lancer dans le métier.

Trois nouvelles plateformes d’incubation ont été inaugurées par l’organisme à but non lucratif, mercredi, à Messines.

L'incubation, c'est vraiment d'offrir des sites physiques à des entrepreneurs en démarrage. Ils ont accès à des parcelles en champ par exemple, ils peuvent louer des parcelles en serre, et même des parcelles en forêt, précise Ketsia Johns, directrice adjointe par intérim du CREDÉTAO.

C'est un accès clé en main pour démarrer une entreprise agricole.

Une citation de Ketsia Johns, directrice adjointe par intérim du CREDÉTAO

Plus de 10 ans après le lancement de sa première plateforme d’incubation en maraîchage biologique à l’Ange-Gardien, le CREDÉTAO poursuit son action auprès des agriculteurs en créant RésOterres. Le programme réunit compétences et services agricoles autour de trois thématiques : l’agroforesterie, de Papineau à Ripon, l’élevage, du Pontiac à Bristol, et les petits fruits, de la Vallée-de-la-Gatineau à Messines.

Une carte géographique.

Les quatre plateformes de RésOterres sont réparties partout sur le territoire de l’Outaouais.

Photo : Gracieuseté : RésOterres

Le prix des locations proposé par le centre défie toute concurrence. Selon les dernières valeurs régionales des terres agricoles ayant fait l'objet de transactions au Québec (Nouvelle fenêtre), les terres en Outaouais coûtaient en moyenne 5365 $/ha en 2021. Avec RésOterres, un incubé qui loue pendant trois ans, par exemple, à la plateforme de maraîchage des Collines-de-l’Outaouais, paiera 2063 $/ha sur les trois ans pour des parcelles prêtes à être exploitées, souligne Ketsia Johns.

Français d’origine, Maël Bertholom, 26 ans, rêve depuis plus de trois ans de réaliser des semis directs sous couvert végétal permanent. Une technique de culture innovante et régénérative qu’il va pouvoir tester pendant un maximum de cinq ans sur l’une des plateformes d’incubation.

Ça aurait été plus long de simplement chercher une terre, de louer ou d'acheter, puisque le marché est très compliqué, rappelle le jeune paysan. Maintenant, dès l’année prochaine, je vais pouvoir préparer la terre pour mes futurs semis.

Maël Bertholom en entrevue à Radio-Canada, à l'extérieur, sous un abri temporaire.

Maël Bertholom, 26 ans, est technicien agricole au CREDÉTAO, où il gère le développement des quatre plateformes.

Photo : Radio-Canada / Nelly Albérola

Mutualiser les moyens

Accompagner les entrepreneurs agricoles déjà en place fait aussi partie du programme.

Outre les terres, certaines des plateformes prévoient l’accès à de l’équipement, comme du matériel de réfrigération-congélation. Moi, je n’ai pas la capacité financière de faire ces investissements-là, raconte Antoine Taillon, producteur de petits fruits à Bouchette.

Antoine Taillon parle à la caméra.

Antoine Taillon est producteur de petits fruits à Bouchette.

Photo : Radio-Canada / Nelly Albérola

En ce moment, j'ai six tombeaux [congélateurs] qui limitent mon espace de récolte, alors qu'avec une chambre de congélation, mon espace serait énormément multiplié, je pourrais mettre toute ma récolte sans bloquer les autres producteurs qui feraient ça aussi.

Ça me permettrait de ne pas avoir à transporter un congélateur-tombeau sur un camion que je ne possède pas, qu'il faut que je loue, puis de l'emmener ailleurs pour le tri. Je pourrais faire tout ça à la même place, sans faire les investissements.

Une citation de Antoine Taillon, producteur de petits fruits à Bouchette

Rien que pour l’équipement, près de 2,9 millions de dollars ont été investis par plusieurs partenaires publics et privés depuis 2020.

Idem pour les terres, principalement publiques. Les municipalités ont vraiment été d'un grand appui, remercie Ketsia Johns. Pour le moment, le CREDÉTAO a obtenu, entre autres, un bail de cinq ans pour des terres dans la municipalité de Ripon, et un autre de 20 ans de la Régie intermunicipale de l'aéroport de Maniwaki, pour des terrains à Messines.

Une pancarte sur un futur emplacement destiné à l'agriculture.

Le nouveau réseau a été présenté officiellement le mercredi 22 novembre, à Messines.

Photo : Radio-Canada / Nelly Alberola

On est souvent en confrontation contre les municipalités pour les empêcher de gruger le territoire agricole, avoue Simon Durand, le nouveau directeur général de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides. De voir des partenaires municipaux, des partenaires des MRC aussi vocables et investis dans un projet comme celui-là, ça me fait chaud au cœur.

Une agriculture vivante

Pour le représentant agricole, le projet permet d’avoir une agriculture dynamique, innovante, présente et vivante sur le territoire, pour ne pas qu'on soit oubliés.

Simon Durand s’inquiète notamment des nouvelles menaces sur les terres agricoles, telles que les claims miniers. Oui, on peut protéger, mais si on peut aussi occuper notre territoire de façon dynamique, ça donne une justification de pourquoi l'agriculture existe.

Huit entreprises agricoles sont déjà en fonction sur le site de l'Ange-Gardien.

Avec RésOterres, le CREDÉTAO pourra en accueillir une quinzaine de plus sur l’ensemble des sites. Les candidatures sont ouvertes.

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