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Prix relève Sollio : Ferme Aviparc – Lait de poule

Prodigieuse jeunesse! Malgré l’inflation, la volatilité, la crise climatique, la main-d’oeuvre rare et les aléas socio-politico-technico-sanitaires, elle continue de se manifester et d’embrasser la carrière agricole, préalablement formée, informée, allumée! Elle trouve le moyen de démarrer ou de transférer des entreprises avec aplomb, plan d’affaires ou de succession en main. Sollio Groupe Coopératif et son réseau de coopératives et de partenaires sont là pour célébrer, avec le concours Prix relève Sollio, l’audace, l’ambition et le talent de la génération montante, une relève qui relève les défis, qui élève l’esprit et – c’est le cas des quatre fermes finalistes cette année – élève des animaux!


Du lait, des oeufs, un peu de sucre et de cannelle. Annie Moreau, Daniel Dionne, leur fille Éliane et son conjoint Félix Pépin n’avaient que l’ingrédient liquide de la recette du lait de poule; ils ont maintenant les oeufs et… 12 000 poules pondeuses!

Des rêves à la douzaine? Éliane et Félix en ont même 13. Relèves de la ferme laitière familiale, la Ferme Dionimo 2007, les jeunes avaient aussi le désir de prendre leur envol dans les volatiles. C’est qu’Éliane, durant son baccalauréat en agronomie, est tombée amoureuse avec les cocos lors d’une visite de ferme. Elle était déjà amoureuse de son coco rencontré au secondaire, Félix, qui a étudié en soudure et en agriculture au collégial avant d’exercer notamment le métier de vacher à la coopérative de remplacement de main-d’oeuvre La Halte. Ensemble, le couple a aujourd’hui deux cocos en bas âge qui suivent au poulailler. Bien des cocos, vous suivez?

Mais un rêve n’en demeure qu’un si on ne rassemble pas les conditions pour le concrétiser. Félix a fait un stage en production avicole, puis a travaillé comme représentant pendant un an. Le couple a aussi visité une vingtaine de pondoirs en plus de s’adjoindre une mentore en Catherine Lapierre, lauréate en 2015 du Programme d’aide au démarrage de nouveaux producteurs de la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec. Après une première participation infructueuse à ce programme en 2017, Éliane et Félix ont reçu la bonne nouvelle en 2020 : ils étaient acceptés dans la grande famille des producteurs d’oeufs. 

Du coup, un autre défi les attendait : celui de construire un poulailler en pleine pandémie en respectant des budgets serrés! Heureusement, le tandem s’est entouré d’une équipe du tonnerre dans chaque secteur – plomberie, électricité, gestion et régie de troupeau. « On a besoin de sang neuf en aviculture », s’enthousiasme Daniel Blais, T.P., expert, stratégie d'affaires agricole, pondeuses commerciales de Sollio Agriculture qui assiste le couple depuis le début du deuxième lot de ponte.

Les jeunes ont donc coulé les fondations de la Ferme Aviparc sur l’une des terres de la ferme principale, située à quelques centaines de mètres du poulailler de ponte, à Manseau. Si les deux entreprises sont séparées sur papier, tout s’imbrique et se complète à merveille dans la routine quotidienne. Le poulailler actuel est bâti pour 16 000 poules – on pourrait ajouter une quatrième rangée de cages quand du quota sera disponible, mais l’objectif ultime serait de doubler la production. Démarrer en volière? Le couple a rejeté cette option après des calculs de rentabilité. Installer une table élévatrice pour la collecte des oeufs, dont la fondation bétonnée a déjà été prévue, facilitera les opérations quand on aura dégagé plus de liquidités.

Si Félix passe ses journées presque exclusivement avec les Holstein, Éliane côtoie les Lohmann tous les matins. « Il n’y a pas deux coqs dans la même bâtisse! », rigole Éliane. Si la ferme laitière mise sur un premier travailleur étranger depuis juillet dernier, le couple peut aussi compter sur la matriarche Annie, la guatémaman bénévole qui ne rate pas souvent un ramassage d’oeufs. Un bureau-salle-de-jeux-aire-de-repos a été aménagé près de la chambre à oeufs réfrigérée pour occuper Floriane et Édouard, les deux cocos du couple, quand ils ne sont pas sur leur trottinette dans le poulailler.

Le dernier projet aura été la construction, en 2023, près du poulailler, d’une nouvelle maison qui héberge maintenant Annie et Daniel, qui se rapprochent ainsi des oeufs et s’éloignent du lait. Le plan de transfert de l’exploitation laitière est déjà initié, malgré des propriétaires cinquantenaires encore bien jeunes.

Impliqués dans leur communauté en commanditant par exemple 250 chandails de soccer à Fortierville, Félix et Éliane voulaient aussi avoir pignon sur rue et vendre des oeufs à la ferme. Les revenus qu’on tire de cette mise en marché de proximité sont faibles, mais le couple se satisfait de ce contact avec les gens de leur coin. Les locaux ont largement adopté le kiosque libre-service où l’on propose aussi du sirop d’érable et du bacon, du jambon et des cretons de La Jambonnière (Saint- Rémi-de-Tingwick). Mais en plus des douzaines d’oeufs frais, qui peut valoriser les douzaines d’oeufs fêlés, oeufs qui seraient invariablement déclassés chez le classificateur Burnbrae?

Probablement des veaux laitiers qui reçoivent leur lait de poule au quotidien!

Photo par Christophe Champion



Lisez Tous les profils des finalistes du Prix relève Sollio 2023 :

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.