La Ville de Montréal promet 200 km de pistes cyclables de plus d’ici 2027
La Ville projette d'ajouter 60 kilomètres supplémentaires de Réseau express vélo (REV).
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Prenez note que cet article publié en 2022 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Encouragée par une croissance notable des déplacements en vélo sur l’île, la Ville de Montréal projette d’ajouter plus de 200 kilomètres de nouvelles voies cyclables sécurisées sur son territoire au cours des cinq prochaines années, et ce, en plus du développement des réseaux cyclistes locaux.
Dans sa Vision vélo 2023-2027 présentée mardi matin aux médias, l’administration municipale souligne d’entrée de jeu que le vélo a connu un essor important à Montréal ces dernières années, notamment depuis l’ouverture du Réseau express vélo (REV) sur la rue Saint-Denis.
Les pistes cyclables à Montréal ont été utilisées comme jamais au cours des dernières années. Depuis un an, le nombre de déplacements en vélo a augmenté de 20 % à Montréal. Juste depuis le début de l’année, c’est 12 millions de passages
, s’est félicitée la responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle.
Selon le plan quinquennal de développement des voies cyclables élaboré par l’administration Plante, au moins 200 kilomètres de nouvelles voies cyclables sécurisées seront ajoutés au réseau cyclable existant de Montréal d’ici 2027.
Montréal compte actuellement 889 kilomètres de réseau cyclable, dont 711 kilomètres de voies accessibles toute l’année.
Un reportage de Gabrielle Proulx
10 tronçons de REV supplémentaires
La Ville compte y parvenir en lançant une quarantaine de projets, dont la construction de 10 nouveaux axes de REV pour lesquels 60 kilomètres de nouvelles voies cyclables sont prévus notamment sur les rues Jean-Talon, Henri-Bourassa, Lacordaire, Berri/Maisonneuve, Côte-de-Liesse et Édouard-Montpetit.
Un tronçon de REV est aussi prévu sur les rues Viger, Saint-Antoine et Saint-Jacques, dans le Sud-Ouest.
Le Réseau express vélo de la rue Bellechasse sera quant à lui prolongé jusqu’à Saint-Laurent, celui du boulevard De Maisonneuve sera aussi prolongé, tout comme la piste du chemin de la Côte-Sainte-Catherine.
À cela s’ajouteront une trentaine de projets de nouvelles pistes ou de prolongements interarrondissements.
Parmi les priorités identifiées, l’administration municipale compte notamment :
- Sécuriser l’intersection des avenues du Parc et du Mont-Royal;
- Réaménager la piste de la rue de la Commune, entre Berri et Saint-Laurent;
- Installer une piste cyclable sur la rue Hochelaga pour relier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Ville-Marie;
- Ajouter des pistes cyclables sur les rues Prieur et Charleroi pour relier Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord;
- Aménager les branches Sainte-Anne-de-Bellevue et Deux-Montagnes de la véloroute dans l’ouest de l’île, dans l'axe du REM.
Selon Sophie Mauzerolle, c’est en leur offrant des infrastructures sécuritaires et de qualité qu’on incite les Montréalais à opter pour le vélo.
Estimant que la Vision vélo 2023-2027 présentée aujourd’hui aux Montréalais est la planification cycliste la plus achevée qui a été faite par la Ville de Montréal
, Sophie Mauzerolle a expliqué que ce plan s’articule autour de quatre piliers, dont le premier est d’assurer la sécurité des cyclistes et des piétons.
La Ville rappelle qu’entre 2014 et 2020 – soit avant la construction du REV – plus de 300 collisions impliquant des cyclistes et des piétons ont eu lieu sur la rue Saint-Denis seulement.
Les déplacements en vélo ont augmenté de 20 % au cours de la dernière année à Montréal.
Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost
Le plan vélo de la Ville prévoit aussi de mieux connecter les quartiers excentrés au réseau existant tout en arrimant ces chantiers afin d’offrir le plus de prévisibilité possible aux populations qui seront affectées par les travaux.
Selon la Vision vélo 2023-2027, 17 des 19 arrondissements auront droit à de nouvelles voies cyclables ou à des mises à niveau d'infrastructures existantes.
L'équité territoriale se retrouve au cœur de la Vision vélo 2023-2027
, assure la Ville, en ajoutant avoir tenu compte des recommandations de la Santé publique, qui souhaitait voir le réseau cyclable montréalais se développer partout dans la ville, particulièrement dans les quartiers plus excentrés
, peut-on lire dans un communiqué.
C'est la première fois que la Ville de Montréal dévoile une Vision vélo aussi complète et basée sur les besoins locaux qui ont été exprimés par chacun des arrondissements.
L'opposition rappelle l'importance d'informer les citoyens
La plan quinquennal de développement des voies cyclables de l'administration Plante a été somme toute bien accueilli sur les bancs de l'opposition à l'hôtel de ville.
L'implantation des Voies actives sécuritaires (VAS) pendant la pandémie avait généré de nombreuses plaintes de la part de citoyens affectés par ces aménagements.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Nous saluons les nouveaux axes cyclables de la Vision vélo 2023-2027, particulièrement la véloroute dans l’axe du REM de l’Ouest. Il s’agit d’une demande portée par les arrondissements de Pierrefonds-Roxboro et Saint-Laurent depuis plusieurs années
, a déclaré la porte-parole de l’Opposition officielle en matière de transports actifs, Alba Zuniga Ramos.
Mme Zuniga Ramos a cependant rappelé à la mairie l'importance d'informer les citoyens de façon claire sur la conception et la réalisation de ces projets d'aménagements cyclables.
Nous espérons que l’administration a tiré des leçons du rapport de l’ombudsman de l’été 2020 entourant la coordination de l’aménagement des Voies actives sécuritaires (VAS) et du REV et qu’elle soit à l’écoute des préoccupations
, a ajouté la porte-parole de l'opposition officielle.
L'ombudsman de la Ville avait reçu, lors d'une enquête menée en 2020, plus de 300 plaintes de citoyens excédés par l'aménagement sans consultations de voies actives sécuritaires et de pistes cyclables dans les rues de Montréal lors de la pandémie.
L’ombudsman de Montréal concluait dans son rapport rendu public en décembre 2020 que la Ville n’avait pas respecté ses engagements en mettant en place ses nouveaux aménagements piétons et cyclistes au cours de l'été. Il lui reprochait d'avoir parfois escamoté les principes de sécurité, d’accessibilité universelle, de participation citoyenne et d’information
auxquels elle s’est elle-même assujettie dans sa Charte des droits et responsabilités.
La nature des plaintes examinées allait de l’utilité de ces aménagements à des problèmes de sécurité pour les automobilistes, les cyclistes ou les piétons, en passant par l’absence de consultation préalable, un manque d’information, des difficultés de stationnement, des répercussions sur la circulation dans les rues résidentielles, ainsi que des problèmes d’accessibilité et de circulation des véhicules d’urgence.
