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McGill soutient que la hausse des droits menace sa célèbre École de musique Schulich

L'École de musique Schulich, avec une statue de la reine Victoria en avant-plan.

La cohorte du premier cycle de l'École de musique Schulich provient à près de 40 % de l'extérieur du Québec, dit l'Université McGill.

Photo : Photo fournie par l'Université McGill

La Presse canadienne

L'Université McGill affirme que la hausse de 8000 $ des droits de scolarité pour les étudiants de l'extérieur de la province menace notamment l'avenir de la célèbre École de musique Schulich, « dont la population étudiante au premier cycle provient à près de 40 % de l'extérieur du Québec ».

Le principal et vice-chancelier de McGill, Deep Saini, écrivait jeudi dans un message à la communauté que les inscriptions d'étudiants canadiens hors Québec pourraient chuter de 20 à 80 % après l'entrée en vigueur, l'automne prochain, des nouveaux droits de scolarité de 17 000 $ dans les établissements anglophones.

Au-delà des conséquences dévastatrices de cette hausse sur certaines facultés, les changements annoncés par le gouvernement du Québec sont une menace à la culture même de l'Université McGill, puisqu'ils auront pour effet de modifier la composition de notre population étudiante et l'expérience de celle-ci sur nos campus.

Selon le principal Saini, certaines facultés ne compteront plus aucun(e) étudiant(e) d'ailleurs au Canada, et ne pourront rien y faire.

Le coup sera particulièrement dur pour l'École de musique Schulich, croit le vice-chancelier. Il prédit que les nouveaux droits de scolarité de 17 000 $, perçus comme prohibitifs, seront vraisemblablement un frein au renouvellement de la clientèle, ce qui mettra en péril l'avenir de l'École.

Des pertes de 42 à 94 millions $ par année

McGill estime que l'augmentation des droits de scolarité ainsi que les nouveaux droits liés à l'inscription des étudiants étrangers la priveront de 42 à 94 millions de dollars de revenus chaque année.

M. Saini prédit la suppression de centaines d'emplois, des réductions possibles dans les équipes sportives universitaires et la suspension de projets d'infrastructure d'envergure à McGill.

La mise en garde du principal de McGill fait suite à des pronostics tout aussi sombres concernant les deux autres universités anglophones du Québec, Bishop et Concordia. Les trois établissements comptent un plus grand nombre d'élèves originaires de l'extérieur de la province que les universités francophones du Québec.

Survie du français à Montréal

Le gouvernement de François Legault plaide que la majorité de ceux qui viennent étudier dans une université anglophone au Québec, en bénéficiant de tarifs avantageux, quitte ensuite la province. Le gouvernement affirme qu'il doit doubler les droits de scolarité pour les étudiants hors Québec qui fréquentent un établissement anglophone afin de protéger le français en réduisant le nombre d'anglophones à Montréal.

D'avoir beaucoup d'étudiants étrangers anglophones au Québec, ça a des avantages, mais ça a aussi des désavantages quand on parle de la survie du français à long terme.

Une citation de François Legault, premier ministre du Québec

La veille, le premier ministre se disait parfaitement disposé à rencontrer dans les prochaines semaines les dirigeants de Bishop, Concordia et McGill pour entendre leurs suggestions sur d'autres moyens d'atteindre cet objectif. Mais pour moi, c'est non négociable : notre gouvernement va renverser le déclin du français au Québec, a-t-il précisé.

Dans son message à la communauté universitaire, le principal Saini écrit jeudi que l'Université McGill demeure résolue à collaborer avec le gouvernement du Québec afin de trouver des solutions plus efficaces qui permettront à ce dernier d'atteindre ses objectifs, soit de promouvoir et de protéger la langue française tout en consolidant le réseau universitaire provincial.

Des bourses et des aides

Elizabeth Wirth, présidente du comité consultatif de la faculté de l'École de musique Schulich, a appelé au calme les opposants à la mesure gouvernementale alors qu'ils formulent des contre-arguments raisonnables.

Elle a déclaré que la communauté des donateurs de l'École Schulich et les bourses et aides financières existantes continueraient à soutenir les étudiants de l'extérieur du Québec. Mais elle admet que des changements importants dans les inscriptions d'étudiants hors province ne rendraient néanmoins pas service à Schulich.

Depuis que je suis impliquée, il y a plus de 20 ans, certaines de nos grandes étoiles qui se sont développées [ici] sont venues du reste du Canada, a rappelé Mme Wirth. Nous voulons demeurer la meilleure école de musique au Canada. Notre porte doit être très ouverte.

Nous y travaillerons, que nous puissions le faire avec ou sans le gouvernement.

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