Hausse des loyers: "il faut changer le système de contrôle"

Le prix des loyers suisses a augmenté d'environ 20% depuis 2005. Une hausse qu'il faut combattre, selon l'Association suisse des locataires.

Cette hausse s'explique notamment par le fait que le profil des propriétaires a changé. Les assureurs et les sociétés importantes représentent aujourd'hui 39% d'entre eux. © KEYSTONE

Les loyers ont augmenté d'environ 20% en Suisse, depuis 2005. Une hausse plus importante que l'augmentation du reste du coût de la vie, puisque l'indice général des prix a augmenté dans le même temps de 5%, selon l'Association suisse des locataires (ASLOCA), qui s'appuie sur des chiffres de l'Office fédéral de la statistique.

La hausse est notamment marquée dans les grandes villes, dans l'arc lémanique, mais aussi dans le canton de Fribourg. Pour l'ASLOCA, cette augmentation des prix montre que le système actuel, dans lequel c'est au locataire de contester une hausse de loyer ou de réclamer une baisse, est un échec: "Depuis le début des années 70, l'Etat ne contrôle plus systématiquement les loyers au moment de la signature du contrat de bail. Depuis cette date, les prix des loyers se sont envolés. Laisser le marché libre est donc un échec, parce que l'on voit que même aujourd'hui, dans un contexte où il y a de nombreux appartements vides, comme à Fribourg ou à Bulle, les loyers ne baissent pas. Au contraire, ils continuent d'augmenter", explique Pierre Mauron, président de l'ASLOCA, section Fribourg.

Pour lui, "il faut donc changer le système de contrôle". Mais pourquoi le prix des loyers a-t-il pris l'ascenseur? L'une des explications, c'est que le profil des propriétaires a changé. Les assureurs et les sociétés importantes représentent aujourd'hui 39% des propriétaires. C'était 29% il y a dix ans. Et cela a des conséquences: "Ces firmes peuvent se permettre d'avoir des immeubles peu remplis, à 20% ou 30%, parce qu'ils n'ont pas de dette hypothécaire", poursuit le président de l'ASLOCA Fribourg.

Aujourd'hui, un ménage consacre environ 20% de ses revenus dans le loyer, mais cette proportion peut être bien plus importante pour les personnes à faible revenu.

RadioFr. - Maëlle Robert
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