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Visite de l’ONU sur les droits autochtones : le Canada s’engage, les problèmes restent

Le précédent rapporteur de l'ONU avait été peu impressionné par les initiatives canadiennes en matière de protection des droits des peuples autochtones au pays, dans son rapport rédigé après sa visite de 2013. Une décennie a passée, et le discours a légèrement évolué.

Portrait de Francisco Calí Tsay.

Le rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones Francisco Calí Tsay, lors de la conférence de presse qui mettait fin à sa visite de 10 jours au Canada.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Au terme de sa visite au Canada de 10 jours, Francisco Cali Tsay, le rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones de l'ONU reconnait les efforts du Canada dans certains dossiers, et applaudit son ouverture, mais dresse également un portrait sombre de plusieurs réalités toujours vécues par les premiers peuples du Canada.

En conférence de presse, le rapporteur a souligné les avancées notables qui sont survenues depuis 10 ans dans les politiques gouvernementales en matière de gouvernance, avec l’établissement de 50 tables de négociation sur l’autonomie gouvernementale dans l’ensemble du pays.

Il a également salué le rapport final de la Commission Vérité et Réconciliation ainsi que de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Cependant, les problèmes touchant les premiers peuples débordent bien souvent des revendications politiques.

Malgré les mesures positives prises par le Canada, les peuples autochtones continuent de se heurter à de sérieux obstacles à la jouissance de leurs droits individuels et collectifs.

Une citation de Francisco Calí Tsay, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones

M. Calí Tsay a été informé durant sa visite de nombreuses réalités qui échappent toujours à la sphère publique ainsi qu'aux actions concrètes des gouvernements. Selon ses observations, dans plusieurs cas, les agissements du fédéral et des provinces sont toujours empreints de racisme structurel.

Il a été mis au fait de situations de profilage envers les Autochtones entrainant entre autres leur surreprésentation dans le milieu carcéral. Il a exprimé sa préoccupation profonde envers la pratique des stérilisations forcées des femmes autochtones et des problèmes rencontrés en ce qui concerne l'accès aux soins de santé en général, citant l'exemple du décès tragique de Joyce Echaquan.

Le rapporteur indique que sa visite aura été empreinte de douleur, de réflexion, mais aussi d'un certain espoir. Je suis autochtone, je suis Maya Kaqchikel [du Guatemala] et c'est comme si j'ouvrais ma plaie à chaque fois, à chaque fois que j'entends la souffrance des peuples autochtones, a-t-il dit lors d'une courte entrevue accordée quelques moments après la conférence de presse.

Des changements insuffisants

Selon lui, la majorité des recommandations soumises par son prédécesseur il y a 10 ans n'ont toujours pas été correctement suivies, et celles qu'il prodiguera lors de la publication de son rapport final cet automne les compléteront.

Ce qu'il retient, pour l'instant, c'est que les gouvernements se sont montrés très ouverts et empreints de bonne volonté, tout comme les peuples autochtones. En théorie, le fédéral semble même avoir de très bons plans, mais en pratique, on constate que leur application reste complexe.

Pour que la situation s'améliore réellement, il faut que les peuples autochtones soient clairs par rapport à leurs besoins, mais également qu'ils expriment toutes les souffrances qu'ils ont endurées.

Une citation de Francisco Calí Tsay, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones

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