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Retour de cérémonies de sudation au Jardin des Premières Nations de Montréal

Le Jardin des Premières Nations.

Les cérémonies de sudation au Jardin des Premières Nations, mises sur pause pendant la pandémie, pourront reprendre dès le printemps 2023.

Photo : Espace pour la vie / Claude Lafond

Montréal, en collaboration avec le Centre d’amitié autochtone, va soutenir la tenue des cérémonies de sudation au Jardin des Premières Nations du Jardin botanique, dès ce printemps.

Cette décision, votée mercredi par le comité exécutif de la Ville de Montréal, bénéficiera aux membres des communautés autochtones de la région, qui n’ont pas eu accès à de tels services depuis trois ans, en raison de la pandémie de COVID-19.

Ça répond à un besoin exprimé par certains membres de la communauté autochtone urbaine de Montréal, explique Myriam Landry, agente culturelle du Jardin des Premières Nations du Jardin botanique de Montréal et membre de la nation abénakise de la communauté de Wôlinak.

Le Jardin des Premières Nations accueillait régulièrement des cérémonies de sudation, menées par Sedalia Kawennotas Fazio, une aînée de la nation mohawk originaire de Kahnawake, avant de mettre sur pause ses activités en raison des mesures sanitaires. Les installations, désuètes depuis plusieurs années, ont dû être démolies.

Grâce à cette nouvelle entente, d’une durée de trois ans, la Ville s’engage à mettre à disposition un espace au cœur du Jardin des Premières Nations pour permettre au Centre d’amitié autochtone de Montréal de réorganiser des cérémonies.

Le Jardin botanique fournira les ressources nécessaires à l’organisation de ces rassemblements à caractère sacré, comme du bois et un rond de feu, l’accès à un espace d’entreposage et la construction d’une palissade pour procurer une forme d'intimité à la cérémonie.

Il y a tout un aspect de spiritualité dans le cadre de ces cérémonies-là, donc on ne veut pas que monsieur et madame Tout-le-Monde accède ou entre à l'intérieur de cette hutte-là, de par son côté spirituel et sacré, confie Myriam Landry.

Un rituel ancestral, ancré dans les cultures autochtones

  • Le rituel de sudation est pratiqué depuis des millénaires par plusieurs nations autochtones au Québec et au Canada.
  • Les cérémonies se déroulent dans une tente faite de bois avec en son centre des pierres chaudes qui sont aspergées d’eau pour faire grimper la température et l’humidité.
  • C’est une expérience privée et sacrée qui invite les participants à réfléchir à eux-mêmes et à leur spiritualité.

L’idée derrière ce partenariat, c’est d’offrir un espace permanent aux communautés, explique Alia Hassan-Cournol, conseillère de la ville dans le district Maisonneuve-Longue-Pointe et conseillère associée à la réconciliation avec les peuples autochtones.

Le Jardin des Premières Nations, c'est devenu un marqueur territorial pour les différentes communautés autochtones de Montréal, donc il y avait vraiment cette volonté de part et d'autre de permanentiser le sweat lodge [la tente de sudation], ajoute-t-elle.

Cette entente répond aux engagements formulés par la Ville de Montréal dans sa Stratégie de réconciliation avec les peuples autochtones d’ici 2025.

On est en train de passer dans une autre phase de la stratégie de réconciliation, parce que là on commence vraiment, dans les structures de la Ville de Montréal, à intégrer des pratiques et des traditions autochtones par et pour les communautés autochtones.

Une citation de Alia Hassan-Cournol, conseillère de la ville dans le district Maisonneuve-Longue-Pointe et conseillère associée à la réconciliation avec les peuples autochtones

Un partenariat unique au Québec

Au Québec, je ne connais pas d'autres villes ou de municipalités qui soutiennent comme ça la tenue de cérémonies de sudation dans leurs installations, explique Myriam Landry.

Selon elle, cette offre permet à des Autochtones qui vivent en milieu urbain de se connecter à leur culture et à la nature, à proximité des transports en commun.

Ça vient vraiment offrir, selon moi, un service concret d'accès à des modes de guérison et de réconciliation qu'on ne va peut-être pas nécessairement trouver dans des services courants à Montréal.

Réouverture au printemps 2023

On souhaite un calendrier d’installation qui va permettre la reprise des cérémonies dès le printemps et qui respecte le site, explique Mme Landry qui fait état de la protection de l’environnement naturel du Jardin botanique. Le site où se tiennent les cérémonies est une petite presqu'île. Souvent, le sol est gorgé d’eau, donc, pour amener de la machinerie et des véhicules sur le site, il faut s’assurer que le sol soit sec.

Pendant les cérémonies, les visiteurs du Jardin botanique n’auront pas accès à la presqu’île où se trouvera le lieu de sudation.

Le service des affaires juridiques a été consulté, note Alia Hassan-Cournol.

On a tout un corridor de sécurité pour s'assurer que les cérémonies se passent bien, en toute sécurité, puis de manière apaisée pour les personnes autochtones qui pratiqueront leur tradition et pour les employés d'Espace pour la vie qui vont les accompagner là-dedans, ajoute-t-elle.

Sur le plan logistique, la planification et l’inscription aux cérémonies seront orchestrées par le Centre d’amitié autochtone de Montréal. Les personnes inscrites auprès de l’organisme pourront accéder gratuitement au Jardin botanique afin de participer à la cérémonie.

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