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Coupes forestières : le maire de La Tuque exige une intervention de Québec

Une grue mécanique déplace des troncs d'arbres coupés.

L'industrie forestière pèse lourd dans l'économie de la Haute-Mauricie.

Photo : Reuters / Chris Wattie

Le maire de La Tuque exige une intervention du premier ministre François Legault dans le conflit qui oppose le gouvernement aux Atikamekw dans le dossier des coupes forestières.

À cet effet, le maire de La Tuque, Luc Martel, a envoyé à François Legault, le 5 mai dernier, une lettre qui a été rendue publique mercredi.

Nous vivons, depuis le début de l’année à La Tuque, une situation tendue en raison de blocus autochtones sur la route forestière 25 (RO-461), qui relie le secteur urbain de La Tuque à la communauté atikamekw de Wemotaci ainsi qu’au secteur de Parent, qui est administré par notre municipalité, a-t-il dit en ouverture.

Depuis le début de mars, des Atikamekw de Wemotaci (une communauté située à 115 kilomètres au nord-ouest de La Tuque) bloquent cette route pour protester contre l’exploitation forestière sur leur territoire ancestral.

Édouard Chilton et Steven utilisent leurs téléphones devant un tipi.

Un des barrages établis sur la route entre La Tuque et Wemotaci.

Photo : Gracieuseté : Dave Petiquay

Ce blocage s’ajoute à celui qui existe depuis plus d’un an à Manawan, l’autre communauté atikamekw située en Haute-Mauricie.

Les manifestants exigent un moratoire sur les coupes forestières.

La situation ne semble pas évoluer du côté du gouvernement québécois, désormais pressé d’agir par le maire de La Tuque.

Le maire Martel évoque un argument économique pour faire bouger le gouvernement.

Ils [les manifestants, NLDR] bloquent tout le transport forestier qui permet l’approvisionnement de l’usine de sciage de Parent, a-t-il dénoncé.

Luc Martel est assis devant un micro.

Luc Martel estime que le blocage actuel risque d'infliger un coup dur à l'économie de la région.

Photo : Radio-Canada

Cela met en péril la survie de l’usine de sciage de Parent et aura des impacts majeurs pour nos entrepreneurs, nos entreprises et nos industries de La Tuque et de la Mauricie. Nous voyons une crise sociale importante poindre à l’horizon et cela nous inquiète énormément, a-t-il ajouté.

C’est un véritable cri d’alarme qu’il lance au premier ministre.

[Nous refusons] de regarder notre économie forestière s’effondrer, nos gens perdre leurs emplois, nos industries mettre fin à leur production et nos petits entrepreneurs forestiers faire faillite.

Une citation de Luc Martel, maire de La Tuque

M. Martel exige que le gouvernement fasse appliquer les lois qui interdisent au Québec à tout individu de bloquer des routes.

Le CNA réfute cet argument des usines qui ferment. Il est tout à fait déplorable d'assister à des tentatives de désinformation en insinuant que les fermetures temporaires de certaines usines de la région sont en lien direct avec la manifestation de la route 25. Ces fermetures sont plutôt causées par le prix actuel des billots sur le marché, dit l'organisation.

Le grand chef du Conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, réagit au dépôt du rapport de la coroner sur la mort de Joyce Echaquan.

Le grand chef du Conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, va rencontrer le maire Luc Martel.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Dany Chilton, adjoint exécutif du CNA, a indiqué en entrevue que le maire de La Tuque est un ami des Atikamekw.

On se côtoie et on vit la même réalité et les mêmes préoccupations. On sait que l’industrie forestière est un pan important de son économie et c’est normal qu’il vive beaucoup de pression à ce sujet, a-t-il indiqué.

Il a aussi précisé que les Atikamekw jouent un rôle important dans l’économie de la ville lorsqu’ils viennent y acheter des biens et y recevoir des services.

Un panneau porte l'inscription « Nitaskinan, territoire ancestral atikamekw ». Des personnes sont réunies à l'arrière.

Il y a plus d'un an, les Atikamekw de Manawan ont établi ce barrage à une vingtaine de kilomètres de leur communauté pour empêcher les entreprises forestières d'aller couper du bois.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Par ailleurs, il a assuré que les manifestants ne bloquent pas le passage des camions venus chercher du bois déjà coupé.

Le CNA s'est toujours engagé à entretenir des relations respectueuses avec toutes les parties présentes sur le Nitaskinan (territoire ancestral), tout en protégeant les droits, les terres et les traditions Atikamekw, a déclaré Constant Awashish, grand chef de la Nation Atikamekw.

Il demande au gouvernement de clarifier les relations sur le Nitaskinan et d'établir un cadre juridique stable et respectueux des droits de [la] Nation.

De son côté, le chef de la communauté de Manawan, Sipi Flamand, a réitéré sa demande de rencontre au sommet avec François Legault.

Invité à réagir à l'interpellation du maire de La Tuque, Ian Lafrenière, le ministre chargé des relations avec les Autochtones, a annoncé avoir invité les trois chefs atikamekw ainsi que le grand chef du CNA à une rencontre virtuelle lundi 15 mai. Il a également parlé au maire de La Tuque.

Tout le monde est en mode solution, a-t-il assuré.

Les Atikamekw souhaitent toutefois discuter avec M. Legault. Le premier ministre ne peut pas participer à toutes ces négociations. C'est impossible, c'est pour cela que les premières discussions se font avec nous, a répondu M. Lafrenière.

Au moment de publier ces lignes, le cabinet de M. Legault n'avait toujours pas répondu à nos sollicitations.

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