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Prisons des Maritimes : changements réclamés après les décès d’Autochtones

Des couloirs et des portes de cellules de la prison de Dartmouth.

Trois Autochtones sont décédés pendant leur incarcération cette année en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Robert Short

La Presse canadienne

Des groupes de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick demandent des enquêtes dirigées par des Autochtones après la mort de membres des Premières Nations dans certaines prisons provinciales et demandent des changements systémiques dans le système de justice.

Des groupes qui défendent les femmes et la justice en Nouvelle-Écosse demandent des enquêtes dirigées par les Mi'kmaq sur les décès de deux membres des Premières Nations – Sarah Rose Denny, 36 ans, et Peter Paul, 27 ans – survenus cette année dans le système carcéral provincial.

Au Nouveau-Brunswick, la nation Wolastoqey souhaite que la province lance une enquête dirigée par des Autochtones sur le racisme systémique dans le système de justice après la conclusion d'une enquête sur la mort de Skyler Sappier-Soloman, âgé de 28 ans.

Nous savons que les Autochtones, en particulier les femmes autochtones, constituent la population carcérale qui connaît la croissance la plus rapide au Canada. Nous savons que c'est parce que nous avons laissé tomber les Autochtones pendant très longtemps [...]. Nous devons en tirer des leçons, sinon cela va continuer à se produire.

Une citation de Me Emma Halpern, avocate de la Société Elizabeth Fry

Me Halpern représente la famille de Sarah Rose Denny. Elle affirme que Mme Denny est décédée d'une pneumonie à l'hôpital après avoir été transférée de l'établissement correctionnel Central Nova Scotia, situé dans une banlieue d'Halifax, à Dartmouth.

Elle est décédée moins de deux semaines après son arrestation, a indiqué Me Halpern, ajoutant que les agents qui l'avaient arrêtée avaient été informés que Mme Denny était malade.

Me Halpern a expliqué que Mme Denny avait été arrêtée pour avoir enfreint l'obligation de rester chez sa mère pendant son assignation à résidence. Cependant, la mère de Mme Denny a un cancer en phase terminale : ainsi, lorsque Mme Denny est tombée malade, elle est allée vivre avec son petit ami, a expliqué Me Halpern.

Me Halpern demande au nom de sa famille que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse lance une enquête dirigée par les Mi'kmaq sur la mort de Mme Denny.

Un jury donne ses recommandations

Peter Paul s'est suicidé en janvier pendant qu'il était détenu à l'établissement correctionnel du Cap-Breton.

Mercredi dernier, le cabinet d'avocats à but non lucratif Prisoner Advocacy and Transformational Hub ainsi que la East Coast Prison Justice Society ont écrit au ministre provincial de la Justice pour lui demander d'ouvrir une enquête sur les décès dirigée par les Mi'kmaq, et ce, avec le soutien de leurs familles.

Le porte-parole du ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse, Peter McLaughlin, a qualifié la mort de Mme Denny et de M. Paul de déchirante. La division des services correctionnels a mené des examens internes sur ces deux décès, a-t-il déclaré dans un courriel.

Les informations issues d'une enquête menée par le service du médecin légiste de la Nouvelle-Écosse seront également examinées par le ministère. Nous prévoyons prendre une décision sur les prochaines étapes bientôt.

Une citation de Peter McLaughlin, porte-parole du ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse
Skyler Brent Sappier-Soloman.

Skyler Brent Sappier-Soloman est décédé à l'âge de 28 ans, deux jours après son transfert du Centre correctionnel régional de Saint John. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté/Joanne Barlow

En ce qui concerne Skyler Sappier-Soloman, il est décédé à l'hôpital le 31 janvier 2022, deux jours après son transfert du Centre correctionnel régional de Saint John. Une enquête du coroner de trois jours sur sa mort s'est terminée jeudi et comprend les témoignages de 23 témoins.

Un communiqué de presse de la Nation wolastoqey diffusé jeudi indique que le jury de cinq membres a appris que M. Sappier-Soloman avait été placé dans une cellule avec un détenu qui avait été déclaré positif à la COVID-19.

Le communiqué indique qu'il a été transporté à l'hôpital trois jours après avoir commencé à se plaindre de douleurs à la poitrine et de difficultés respiratoires. Le personnel de la prison lui aurait donné des comprimés de Tylenol et d'Advil.

Il y a eu un contraste choquant entre le témoignage compatissant et attentionné fourni par le personnel de l'hôpital et le degré d'ambivalence affiché par le personnel du centre correctionnel dans cet incident.

Une citation de Ross Perley, chef de la Première Nation neqotkuk

Après avoir participé à cette enquête, je ne crois absolument pas que d'autres Autochtones ne courront pas le même risque pour leur vie dans les établissements correctionnels provinciaux, a-t-il ajouté.

Le jury a formulé plus de 20 recommandations, notamment que les détenus soient contrôlés toutes les 15 minutes et qu'on leur demande comment ils vont lorsqu'ils sont placés dans une cellule médicale.

Le jury a également recommandé que les infirmières puissent entrer dans une cellule médicale et surveiller un détenu et que les responsables fournissent des soins médicaux et des services de santé mentale en cas de besoin.

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