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Un salon de l’emploi à Montréal qui mise sur l’embauche des Autochtones

Un groupe de personnes discutent.

Les organisateurs du salon de l'emploi autochtone espèrent rendre l’événement annuel.

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

Une pénurie de main-d’œuvre persistante, un taux de chômage historiquement bas et une économie postpandémie plus vigoureuse que prévu, l’emploi au Québec a le vent dans les voiles. C’est dans ce contexte jugé favorable que le salon de l'emploi autochtone MAMU! a ouvert ses portes vendredi en présentiel, afin de faciliter l’accès au marché du travail aux membres des Premières Nations et aux Inuit de la province.

Si Manomikalak arpente un à un les kiosques du salon de l’emploi autochtone MAMU!, c’est dans l’espoir de trouver un poste de qualité au Nunavik. L’Inuk qui réside depuis quatre ans à Montréal espère retourner bientôt chez lui, auprès de sa communauté.

Même si on a des services qui nous accompagnent pour trouver un emploi, cela reste difficile pour un Inuk de dénicher des jobs payantes en ville, raconte-t-il en entrevue.

L’homme de 31 ans souhaite travailler dans l’industrie minière, et un salon comme celui-ci, orchestré par la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec (CDRHPNQ), est l’endroit idéal pour rencontrer des recruteurs potentiels, déclare-t-il.

Ce n’est pas très accessible d’aller directement voir les employeurs dans les mines, alors qu’ici, ils sont très ouverts à répondre à nos demandes, précise celui qui se dit prêt à déménager sans délai.

Le visage d'un homme.

Manomikalak espère trouver un emploi dans l’industrie minière afin de retourner vivre auprès de sa communauté située au Nunavik.

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

Parmi la vingtaine d’exposants, plusieurs représentants d’entreprises minières sont d’ailleurs présents à ce salon de l’emploi. C’est le cas d’Yvon Paiement, 47 ans, de la Nation Abitibiwinni en Abitibi-Témiscamingue, qui a roulé plus de 500 kilomètres pour aller à la rencontre des candidats.

La mine Malartic veut davantage ouvrir ses portes aux communautés autochtones, car l’entreprise a déjà des ententes de collaboration avec quatre Premières Nations, celles de Lac-Simon, de Kitcisakik, de Long Point et de Pikogan.

M. Paiement rappelle que, d’ici quelques années, l’industrie minière va devoir pourvoir un nombre important de postes, environ plusieurs centaines rien que pour Malartic. La main-d’œuvre autochtone demeure jeune et dynamique et c’est l’occasion de commencer à former des candidats intéressés à œuvrer dans le secteur, souligne-t-il.

Un homme debout.

Yvon Paiement est membre de la Nation Abitibiwinni, en Abitibi-Témiscamingue.

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

Des emplois variés

Un kiosque attire le regard des visiteurs : celui du Foyer pour femmes autochtones de Montréal. Brooke Wahsotiiostha Deer, Mohawk et directrice du refuge Miyoskamin, répond aux questions.

On a beaucoup de gens qui viennent nous parler, parce qu’ils aimeraient travailler pour le bien des communautés autochtones afin de garder un lien, dit-elle.

Elle note que les emplois sociaux ouvrent des possibilités de carrières multiples avec une flopée de choix professionnels. On veut par exemple des avocats, des intervenants, des accompagnateurs éducatifs ou des conseillers en économie familiale.

Une femme debout.

Brooke Wahsotiiostha Deer, membre de la Nation Mohawk, est très impliquée dans le milieu social de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

D’autres secteurs affichent une forte demande, comme le milieu de l’éducation, qui manque cruellement d’enseignants au sein des communautés autochtones, notamment au Conseil des Atikamekw d’Opotciwan, en Mauricie. On veut vite trouver du personnel en enseignement pour travailler dans nos écoles, affirme Ginette Awashish.

L’agente de ressources humaines au Conseil des Atikamekw ajoute que le besoin d’enseignants est très présent dans la communauté – l’école primaire et secondaire compte environ 500 élèves –, mais que le manque de main-d’œuvre apporte son lot de défis.

Si l'on arrive à recruter, arrivent alors les problèmes de logement, puisqu’il faut pouvoir accueillir les personnes qui acceptent de venir travailler à Opotciwan, dit-elle.

Une femme.

Ginette Awashish travaille comme agente de ressources humaines au Conseil des Atikamekw d’Opotciwan.

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

Au sein de l’organisation du salon de l'emploi autochtone, on a bien conscience de la nouvelle réalité du marché du travail. Sarah-Jane Bouchard, agente de projet à la CDRHPNQ et membre de la communauté atikamekw de Wemotaci, espère que les entreprises pourront combler le manque de main-d’œuvre auprès des communautés autochtones.

Les politiques parlent beaucoup d’immigration, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des Autochtones qualifiés qui cherchent encore du travail et qu’ils ont toutes les capacités pour répondre aux besoins économiques, note-t-elle.

Selon Mme Bouchard, un événement comme le salon autochtone est un lieu de rencontre et de réseautage qui permet d’établir des liens. On veut briser les vieux stéréotypes en permettant une véritable synergie entre les employeurs et les Premières Nations du Québec, conclut-elle.

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