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La crise entre les chefs s’enlise à Kanesatake

Un camion sur une route, à côté d'une pancarte indiquant une traverse de chevreuils.

L'entrée du territoire mohawk de Kanesatake. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

Radio-Canada

Nouveau chapitre dans la crise de gouvernance qui secoue la communauté mohawk de Kanesatake : son grand chef, Victor Bonspille, a été mis au ban par quatre chefs membres du conseil de bande qui contestent son droit de signer avec le fédéral un protocole d'entente en vue du nettoyage du dépotoir illégal.

Dans une déclaration publiée sur la page Facebook du conseil de bande, le 9 juin, Victor Bonspille déverse toute son acrimonie à l'encontre de ces chefs dissidents : Je crois que la seule raison pour laquelle ces quatre chefs me diffament, ainsi que la cheffe Valérie Bonspille [sœur de Victor Bonspille], c'est pour essayer de me priver de ma voix et de mes portefeuilles, afin de me faire taire sur les vrais problèmes, écrit-il.

En entrevue, M. Bonspille explique que les problèmes en question concernent une enquête pour fraude visant l’ancien grand chef Serge Otsi Simon, qui a dirigé le conseil de bande de 2011 à 2021.

Ce que j'espère, c'est qu'il y aura une justification pour tous ceux qui ont été impliqués, en particulier Serge Otsi Simon, qui était le grand chef à l'époque de la pandémie et qui a permis que des millions de dollars soient consacrés aux salaires des gens plutôt qu'à la communauté et à la santé, dénonce Victor Bonspille.

Je pense qu'ils ont quelque chose à cacher. Je pense qu'ils ont quelque chose qu'ils ne veulent pas qu'on découvre.

Une citation de Victor Bonspille, grand chef de Kanesatake

Selon lui, le gouvernement et la police provinciale ont de nombreux contacts et ils savent ce qu'ils font, assure-t-il, déclarant qu'il a pleinement confiance dans les résultats de l'enquête.

Dans sa lettre publique, le grand chef met en avant ses efforts pour parvenir à une entente avec plusieurs entités gouvernementales, y compris notre propre équipe environnementale, afin de décontaminer la propriété locale de G&R Recyclage, au centre d'un scandale sanitaire.

Il reproche aux quatre chefs d'avoir interrompu le processus, prétextant en avoir été écartés.

La réplique de Serge Otsi Simon

Le chef Serge Otsi Simon reproche au grand chef Bonspille de ne pas avoir consulté les autres chefs du conseil et l'accuse de vouloir se présenter comme le sauveur qui veut une victoire rapide.

On ne sait rien de cette entente avec le fédéral ou du calendrier de travail. Est-ce que les municipalités de la région seront impliquées? Est-ce que le provincial sera impliqué? On ne sait rien des détails de cette entente.

Le chef Simon affirme avoir communiqué avec le ministre québécois responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, pour qu'il intervienne auprès de sa collègue du fédéral, Patricia Hajdu, pour qu'elle tienne compte des préoccupations des conseillers dissidents.

On veut régler le problème du dépotoir. La population est inquiète, mais on ne veut pas que la solution proposée empiète sur le financement des autres programmes de la communauté.

Des élections anticipées?

Comme solution à la crise qui paralyse actuellement le conseil de bande de Kanesatake, le grand chef mohawk compte sur le déclenchement d'élections générales d’ici la fin de l'automne, précise-t-il, et après l’adoption d’un nouveau code électoral actuellement en préparation par un cabinet d'avocats.

Pour certains membres de la communauté, ces guerres intestines alimentent le discrédit du conseil de bande.

Je ne prends pas parti, j'aimerais que chacun des chefs grandisse et commence à travailler pour la communauté et arrête de se battre entre eux, souligne Ellen Gabriel, membre active de la communauté, qui en dénonce aussi le gaspillage des fonds en frais d'avocats.

Mettez-les au service des besoins de la communauté, plaide Mme Gabriel.

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