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« Nous sommes en état d’urgence climatique », dit la grande cheffe crie du Québec

Une épaisse fumée s'élève au-dessus d'une forêt.

Selon la grande cheffe crie Mandy Gull-Masty, les incendies de forêt dévastateurs auront des effets à long terme sur son peuple et sur le mode de vie cri.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pépin

Radio-Canada

Avec une saison des feux de forêt sans précédent, les responsables des communautés cries du nord du Québec se préparent aux défis et aux impacts à long terme que cela entraîne.

Nous sommes en état d’urgence climatique, a déclaré la grande cheffe crie Mandy Gull-Masty. Chaque personne à qui j’ai parlé, chaque aîné, m’a partagé la même chose : "Je n'ai jamais vu cela".

Mme Gull-Masty, qui considère les utilisateurs des terres cries comme des réfugiés d’une urgence climatique, a également déclaré que les dirigeants cris avaient entamé des discussions pour trouver des moyens de soutenir ces utilisateurs qui ont perdu leurs champs et leur équipement pour chasser, pêcher et piéger.

La grande cheffe crie souhaite également que les dirigeants provinciaux et fédéraux s’impliquent. Je tiens à rassurer les membres que nous examinons cela, a-t-elle ajouté.

Mandy Gull-Masty devant un paysage boisé.

La cheffe du Grand Conseil des Cris du Québec, Mandy Gull-Masty. (photo d'archives)

Photo : Mandy Gull-Masty

Les communautés autochtones face aux feux de forêt

Consulter le dossier complet

Feu de forêt avec fumée et flammes, près d'une rivière, le 15 mai 2023, à Hay River, aux Territoires du Nord-Ouest.

Pas seulement de vastes espaces ouverts

Il n’y aura toutefois pas de financement spécifique pour aider les personnes qui ne sont pas assurées, a précisé la cheffe du Grand Conseil des Cris du Québec. De plus, il n’y a aucune clause dans les ententes signées par le gouvernement de la Nation crie qui concernent des pertes de cette ampleur.

Lorsqu’il y a un feu de forêt, vous perdez l’accès à votre culture, à la faune, aux ressources pour pratiquer le mode de vie cri. Je veux vraiment que le gouvernement comprenne que ces zones ne sont pas seulement de vastes espaces ouverts.

Une citation de Mandy Gull-Masty, grande cheffe des Cris

Elle a aussi tenu à souligner le travail du gouvernement québécois, et notamment de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), une agence provinciale de prévention des incendies.

La SOPFEU a d'ailleurs aidé les communautés cries de l’intérieur de Mistissini, Oujé-Bougoumou et Waswanipi, où il y a eu des évacuations complètes ou partielles, et dans certains cas, plus d’une fois.

Mme Gull-Masty a toutefois réitéré l’importance de considérer les impacts plus larges de ces feux de forêt sur les communautés.

Ordre d’évacuation

Il ne suffit pas de nous apporter un soutien dans la communauté. Nous devons nous pencher sur les préoccupations des utilisateurs du territoire et des maîtres de trappe, a déclaré la grande cheffe crie.

Un ordre d’évacuation complet est d’ailleurs en vigueur pour Mistissini, tandis que Waswanipi et Oujé-Bougoumou ont déjà déplacé des aînés et des personnes vulnérables vers le sud.

Depuis la semaine dernière, les résidents de Mistissini, la deuxième plus grande communauté crie, ont reçu un ordre d’évacuation obligatoire. Sur 4000 habitants, une soixantaine sont restés sur les lieux pour surveiller la situation.

Lee-Roy Blacksmith pose en uniforme.

Le commissaire régional des incendies du gouvernement de la Nation crie, Lee-Roy Blacksmith.

Photo : Photo fournie.

Le commissaire régional des incendies du gouvernement de la Nation crie, Lee-Roy Blacksmith, a déclaré lundi que la communauté n’était toujours pas en danger, mais que les incendies à proximité s'approchaient à moins de cinq kilomètres d’une autoroute principale. Ils se rapprochent également de la source d’énergie de la communauté.

Le feu est encore à 30 kilomètres de la communauté. Il est encore loin, mais il se dirige toujours vers notre direction, a-t-il affirmé.

Les communautés de l’intérieur de Waswanipi, Oujé-Bougoumou et Mistissini sont encore entourées de feux de forêt, a-t-il ajouté. Nous espérons toujours que la pluie arrive, que mère Nature prenne le relais.

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