•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le Conseil des Atikamekw de Manawan lance le Bureau du Principe de Joyce

Des gens tiennent une bannière où est écrit « Justice pour Joyce ».

Une marche nommée Justice for Joyce en septembre 2022. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Il s'agit d'un nouvel envol pour le Bureau du Principe de Joyce, qui existait de manière officieuse depuis quelques mois.

La directrice générale du Bureau, Jennifer Petiquay-Dufresne, espère que cette annonce permettra de faire rayonner le Principe de Joyce et que cela encouragera d’autres organisations liées aux services de santé à l’adopter.

Outre son rôle de promotion, le Bureau s'occupera d'accompagner les organisations qui se sont engagées à adopter le Principe. Il ne faut pas juste que ces organisations l'adoptent. [Il faut aussi qu’elles sachent] comment le mettre en place, affirme Mme Petiquay-Dufresne.

Cet accompagnement se fera par l'intermédiaire d'un réseau d'ambassadeurs déjà sélectionnés, qui sont présentement en formation.

Le décès de Joyce Echaquan

Consulter le dossier complet

Une femme tient une photo de Joyce Echaquan.

On souhaite offrir à ces organisations un accompagnement personnalisé qu’on va pouvoir faire en continu. [L’important, c’est de savoir] comment on met en œuvre le Principe de Joyce, comment on le fait vivre et comment on l’incarne dans les actions posées, poursuit l'infirmière de profession.

Couverture du « Principe de Joyce » représentant le visage stylisé de Joyce Echaquan.

Couverture du « Principe de Joyce », mémoire déposé par le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la Nation Atikamekw.

Photo : Eruoma Awashish, artiste Atikamekw Nehirowiskwew d'Opitciwan

Le Principe de Joyce, qui vise à garantir à tous les Autochtones un accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, avait été présenté aux gouvernements du Québec et du Canada en novembre 2020.

Rôle d'information

Le Bureau du Principe de Joyce s'occupera d’informer les Autochtones sur l’objectif du Principe, mais aussi sur leurs droits et sur le fonctionnement du système de santé en général.

Il y a des gens qui ne savent pas ce que c’est et ce que ça fait. Il peut aussi y avoir une confusion entre le Principe de Jordan et le Principe de Joyce, reconnaît Mme Petiquay-Dufresne.

Ce volet informatif se déclinera sous plusieurs formes, par exemple par la production de formulaires et de dépliants. Le Bureau est aussi en train de concevoir un site Internet interactif qui permettra aux Atikamekw de mieux comprendre le système de santé, affirme celle qui travaille depuis 14 ans dans le réseau de la santé.

Son équipe travaille aussi en collaboration avec la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse à la création de capsules vidéo explicatives sur les droits en santé. Les deux organismes travailleront ensemble pour adapter la formation au contexte des Premières Nations, notamment en la traduisant dans les langues autochtones.

Depuis 2020, plusieurs organisations se sont engagées à adopter et à mettre en œuvre le Principe de Joyce. Le gouvernement fédéral avait annoncé vouloir rédiger un projet de loi pour le respecter, mais le gouvernement québécois avait affirmé ne pas prévoir l'adopter.

François Legault, premier ministre du Québec.

François Legault, premier ministre du Québec

Photo : La Presse canadienne / Sylvain Roy Roussel

Mme Petiquay-Dufresne reconnaît que le refus du gouvernement québécois d'adopter le Principe ralentit le mouvement.

C’est certain que, lorsque le gouvernement provincial va s’engager à l’adopter ou à le mettre en œuvre, ça va ouvrir les valves. Mais actuellement, on sent de la réticence [de certains établissements de santé]. Par exemple, il y a des CISSS et des CIUSSS qui nous ont mentionné avoir de l’intérêt, mais vu l’orientation gouvernementale, c’est moins possible pour eux.

Une citation de Jennifer Petiquay-Dufresne, directrice générale du Bureau du Principe de Joyce

Énorme sentiment de fierté

Près de trois ans après le décès de Joyce Echaquan, les efforts soutenus de la communauté pour sensibiliser les gens à la discrimination que subissent les Autochtones dans le domaine de la santé émeuvent toujours la directrice générale.

Il y a un énorme sentiment de fierté au sein de la communauté de Manawan et de la nation atikamekw quand on parle du Principe de Joyce, affirme Mme Petiquay-Dufresne.

La famille de Joyce Echaquan, dont son conjoint Carol Dubé (à gauche avec un café) et sa fille Marie Wasianna Echaquan Dubé (à droite avec un masque blanc), réagit au dépôt du rapport de la coroner sur la mort de Joyce Echaquan. Au centre, on voit les parents de Mme Echaquan.

La famille de Joyce Echaquan, dont son conjoint Carol Dubé (à gauche avec un café) et sa fille Marie Wasianna Echaquan Dubé (à droite avec un masque blanc), réagit au dépôt du rapport de la coroner sur la mort de Joyce Echaquan à l'automne 2021. Au centre, on voit les parents de Mme Echaquan. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Cette dernière retrace la cellule de crise formée par les autorités de la communauté et de la nation, ainsi que par la famille de Joyce Echaquan, peu de temps après son décès. Ces gens ont travaillé d’arrache-pied pour pouvoir en arriver à la création du Bureau du Principe de Joyce, et je suis vraiment reconnaissante de continuer leur mission, souligne-t-elle.

Le lancement officiel aura lieu samedi sur le site du pow-wow de Manawan. Le chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Sipi Flamand, et la famille de Joyce Echaquan feront une allocution. L’annonce sera diffusée en direct sur Facebook.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Espaces autochtones

Chaque semaine, suivez l’essentiel de l’actualité autochtone au Canada.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Espaces autochtones.

Espaces autochtones

Un travail journalistique sérieux, constant et curieux est le meilleur moyen de dévoiler et expliquer des réalités que beaucoup ne soupçonnent peut-être pas. Et donc de comprendre. C'est ce que nous nous proposons de faire. Découvrir, informer, comprendre, expliquer.

— Soleïman Mellali, rédacteur en chef