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Cindy Blackstock, de la nation Gitxsan, reçoit le « prix Nobel des enfants »

Portrait de Cindy Blackstock.

L’universitaire et militante a reçu cette distinction alternative en reconnaissance de son travail au profit des enfants autochtones.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Radio-Canada

L’universitaire et militante de la nation Gitxsan, en Colombie-Britannique, a reçu le Prix des enfants du monde. Souvent appelée « prix Nobel des enfants », cette distinction alternative est donnée en reconnaissance de son travail au profit des enfants autochtones.

Son combat pour la reconnaissance et la réparation des torts vécus par les enfants des Premières Nations du Canada depuis 30 ans a permis d'aboutir à un accord avec le gouvernement fédéral en avril dernier.

Directrice générale de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, Cindy Blackstock est également professeure à l'École de service social de l'Université McGill.

Elle était l’une des trois personnes nommées pour le Prix des enfants du monde, souvent appelé prix Nobel des enfants. En lice, il y avait aussi le Bangladais Mohammed Rezwan, qui se bat pour le droit des enfants, en créant notamment une vingtaine d'écoles flottantes, ainsi que la Vietnamienne Thích Nu Minh Tú, qui, depuis près de 40 ans, milite en faveur des orphelins et des enfants démunis.

Mettre en lumière les enjeux

La protection de l'enfance chez les Autochtones

Consulter le dossier complet

Une maman tenant son bébé dans ses bras.Ils sont assis de dos.

En avril, en entrevue à Espaces autochtones pour sa nomination pour le Prix des enfants du monde, la militante de longue date avait souligné qu'une telle reconnaissance valide les expériences des enfants et des familles des Premières Nations au Canada et de tous les enfants non autochtones qui les ont soutenus.

Elle avait aussi indiqué que l'obtention du prix peut mettre en lumière le fait que les enjeux de droits de la personne existent également dans les pays développés, qui ont pourtant les ressources nécessaires pour résoudre ces problèmes, [rendant] cette injustice encore plus inexplicable.

Dans les années 1990, Cindy Blacstock a œuvré comme travailleuse sociale, milieu qui lui a permis de constater plusieurs inégalités flagrantes entre les services offerts en milieux autochtones et allochtones.

En février 2007, elle a déposé une plainte contre le gouvernement du Canada devant le Tribunal canadien des droits de la personne (TCDP), dénonçant la discrimination raciale à l’endroit des enfants autochtones.

La professeure Cindy Blackstock pose avec un ourson, mascotte de sa cause, dans son bureau à l'Université McGill.

Le combat de Cindy Blackstock pour la reconnaissance et la réparation des torts vécus par les enfants des Premières Nations du Canada a permis d'aboutir à un accord avec le gouvernement fédéral en avril dernier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Laurence Niosi

Après neuf ans de batailles juridiques, le TCDP lui a donné gain de cause en 2016 et a statué qu’Ottawa exerçait une discrimination à l'endroit des enfants dans les communautés. Le gouvernement a également dû mettre en œuvre le Principe de Jordan.

Nommé en mémoire de Jordan River Anderson, le principe de Jordan place l’intérêt et les besoins de l’enfant en priorité pour s’assurer que les enfants des Premières Nations peuvent accéder aux services gouvernementaux dans les mêmes conditions que les autres enfants.

Une cause qui s'étale

Bien que le jugement sommait le gouvernement de mettre en œuvre le principe de Jordan, aucune mesure précise n'avait été proposée pour indemniser les victimes.

En 2019, le Tribunal a ordonné au gouvernement fédéral de verser 40 000 $, soit le maximum prévu par la loi, à chaque enfant des Premières Nations retiré de façon inappropriée de la garde de ses parents et placé dans le système de protection de l’enfance après 2006.

En décembre 2021, Ottawa y est allé d'une offre plus complète, de 40 milliards de dollars. Celle-ci visait non seulement à indemniser des enfants des Premières Nations retirés de leur foyer, mais aussi à réparer à long terme le système de protection de l'enfance pour les Autochtones. Des désaccords ont fait traîner les discussions.

Finalement, en juillet, le TCDP a approuvé le plus important règlement d'indemnisation de l'histoire du Canada. Avec un montant de 23,4 milliards de dollars, il représente l'achèvement de plus de 15 ans de bataille juridique pour Cindy Blackstock, qui continuera néanmoins son combat pour l'égalité des Premières Nations.

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