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Six candidats pour la chefferie nationale de l’Assemblée des Premières Nations

L'ancienne cheffe, RoseAnne Archibald, a été destituée en juin, une première dans l'histoire de l'organisation.

Le logo de l'Assemblée des Premières Nations.

Le logo de l'Assemblée des Premières Nations

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Six candidats sont dans la course pour prendre la tête de l'Assemblée des Premières Nations (APN). Les chefs des quelque 600 communautés autochtones représentées au sein de l'organisation devront voter pour déterminer qui de Sheilah North, David Pratt, Cindy Woodhouse, Reginald Bellerose, Dean Sawyer ou Craig Makinaw sera le nouveau ou la nouvelle cheffe nationale. Tour d'horizon des aspirants et aspirantes.

Correction

Au moment de publier ce texte à la fermeture de la période de mise en candidature, Espaces autochtones n'avait recensé que quatre candidats. Le lendemain, un communiqué de l'Assemblée des Premières Nations annonçait que six personnes briguaient le poste de chef national.

David Pratt envoie un message d'unité

Le premier candidat à s'être manifesté, au cours de l'été dernier, est David Pratt. Originaire de la Première Nation crie de Witchekan Lake, en Saskatchewan, M. Pratt agit depuis un peu plus de deux ans comme vice-chef de la Fédération des nations autochtones souveraines (FSIN), une organisation politique qui défend les intérêts de 74 communautés autochtones de la Saskatchewan.

Gros plan du visage de David Pratt lors d'une conférence de presse.

Le vice-chef de la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan, David Pratt, estime que le manque d'unité de l'APN risque d'empêcher de se concentrer à faire progresser les dossiers les plus importants. (Photo d'archives)

Photo : CBC

Sur le site Internet qu'il a créé pour sa campagne, M. Pratt explique que l'APN est à un tournant, un moment charnière où l'organisation doit repenser ses priorités et son approche. Il parle d'un manque d'unité au sein de l'organisation, ce qui limite grandement son efficacité.

Le slogan de sa plateforme est Remettre les chefs dans le siège du conducteur, une idée en phase avec l'annonce de restructuration de l'APN survenue plus tôt cet été. Des critiques ont été lancées au cours des dernières années, soutenant que le comité exécutif détient trop de pouvoir.

L'Assemblée des Premières Nations en bref

  • Fondée en 1982, l'APN est la plus grande organisation politique autochtone au Canada : elle représente plus de 600 Premières Nations au pays.
  • Deux fois par année, cette organisation rassemble les chefs de ces communautés afin de se prononcer sur toutes sortes de questions et d'adopter des résolutions.
  • L'organisation est dirigée par un comité exécutif composé des chefs régionaux, qui représentent les communautés de chaque province ou territoire, ainsi que du chef national.
  • Pour être élu chef national, un candidat doit obtenir 60 % des votes.

Sheilah North mise sur son expérience

Figure bien connue des Premières Nations au Manitoba, Sheilah North a été, de 2015 à 2018, la première femme à diriger le Manitoba Keewatinowi Okimakanak (MKO), qui représente 26 communautés autochtones du nord du Manitoba.

Portrait de Sheila North.

Sheila North.

Photo : Sheila North

Originaire de la communauté crie de Bunibonibee, dans le nord du Manitoba, Sheilah North a quitté sa communauté à l’âge de 15 ans afin de poursuivre ses études à Winnipeg. En 2006, elle est devenue journaliste pour CBC, puis pour CTV, jusqu’à son élection au MKO, en 2015.

Au sein de l’APN, elle s’est présentée contre l’ancien chef national Perry Bellegarde lors de l’élection de 2018. Elle a également fait campagne en 2021 et en 2022 pour le poste de grande cheffe de l’Assemblée des chefs du Manitoba.

Tout comme David Pratt, Mme North souhaite accroître le pouvoir des chefs des communautés. Au moment d'annoncer sa candidature, elle a rappelé ceci : Les chefs ne travaillent pas pour l'APN; l'APN devrait travailler pour les chefs.

Cindy Woodhouse souhaite créer des ponts

Seule membre du comité exécutif de l'APN à se présenter au poste de cheffe nationale, Cindy Woodhouse tient un discours légèrement différent.

Cindy Woodhouse à The Leaf, à Winnipeg, le 10 juillet 2023.

La cheffe régionale de l'Assemblée des Premières Nations au Manitoba, Cindy Woodhouse.

Photo : Radio-Canada

Originaire de la Première Nation pinaymootang, la cheffe régionale du Manitoba a affirmé, au moment de l'annonce de sa candidature, qu'elle ne croyait pas que l'APN était brisée et qu'elle voyait toujours des chefs en assemblée prêts à travailler ensemble pour faire avancer les divers dossiers du moment.

À preuve, Mme Woodhouse a porté pour l'APN le dossier du suivi de la plainte déposée devant le Tribunal canadien des droits de la personne par rapport aux conséquences négatives des services de protection de l'enfance fournis par le gouvernement.

Après des années devant les tribunaux, cette cour fédérale a finalement approuvé la semaine dernière un règlement de 23,4 milliards de dollars en indemnisation aux 300 000 enfants retirés de leurs communautés et à leurs familles.

Mme Woodhouse souhaite, si elle devient cheffe nationale, créer des ponts en améliorant les relations entre l'organisation et les ordres de gouvernement provinciaux et fédéraux.

Reginald Bellerose veut finir premier cette fois-ci

La veille de la fin des mises en candidature, celui qui était arrivé deuxième lors de l'élection de RoseAnne Archibald en 2021 a décidé de tenter sa chance à nouveau. Ces dernières élections avaient nécessité cinq tours afin de déterminer un vainqueur. M. Bellerose avait finalement concédé la victoire à Mme Archibald après n'avoir reçu que 35,5 % des voix, contre 50,5 %.

Reginald Bellerose accorde une entrevue.

Reginald Bellerose, ancien chef de la Première Nation muskowekwan.

Photo : CBC/Don Somers

Reginald Bellerose a agi en tant que président du conseil d'administration de la Saskatchewan Indian Gaming Authority au cours des huit dernières années. Axant son discours sur l'importance du développement économique des communautés, il a notamment établi comme priorité la création d'une stratégie nationale en matière de jeu s'il est élu.

Il a mentionné l'existence d'une fracture au sein de l'organisation, donnant comme exemple le fait que seuls 180 chefs ont voté aux dernières élections. M. Bellerose est également un ancien chef de sa communauté d'origine, la Première Nation muskowekwan de Saskatchewan.

Dean Sayers souhaite renouer avec l'APN

Dean Sayers a siégé durant 17 années dans l'organisation en tant que chef de la Première Nation ojibwée de Batchewana, dans le nord de l'Ontario. Il a été défait en juillet dernier par Mark McCoy, qui l'a ensuite soutenu pour sa campagne en vue de devenir chef national de l'APN.

Il pose avec sa coiffe de chef.

L'ancien chef de la Première nation de Batchewana, Dean Sayers.

Photo : Radio-Canada / Justine Cohendet

Au moment de l'annonce de sa candidature, M. Sayers a expliqué avoir comme atout une connaissance approfondie de l'organisation, après y avoir siégé durant près de 20 ans. Il a également noté qu'il sentait que cette campagne représentait une suite logique dans sa carrière politique.

Il a expliqué vouloir effectuer certains changements calculés au sein de l'APN, mais aussi dans les relations politiques entre les Premières Nations avec Ottawa.

Craig Makinaw, ancien chef régional de l'Alberta

Peu d'informations étaient disponibles au sujet de la candidature de M. Makinaw. Il a été élu à titre de chef régional de l'Alberta à l'APN en 2015. Il a également agi à titre de chef de la Première Nation crie d'Ermineskin, poste qu'il a de nouveau brigué plus tôt cette année, mais il a été battu aux élections.

En raison de l'évincement de RoseAnne Archibald avant la fin de son mandat de trois ans, l'APN a choisi de prolonger le mandat du prochain chef national de six mois. La personne élue le 6 décembre restera donc en poste jusqu'en juillet 2027.

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