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Hydro-Québec veut entamer une « réconciliation économique » avec les Autochtones

Michael Sabia en conférence de presse.

Michael Sabia espère jeter les bases d’une nouvelle collaboration avec les Premières Nations et les Inuit.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le très attendu plan d’action de Michael Sabia, nouveau patron d’Hydro-Québec, espère jeter les bases d’une nouvelle collaboration de la société d’État avec les communautés autochtones jusqu’à annoncer une « démarche de réconciliation économique ».

Le plan d’action 2035, intitulé Vers un Québec décarboné et prospère, confirme les premières étapes de développement de nouvelles installations hydroélectriques afin d’évaluer le potentiel des différents sites, notamment dans la Basse-Côte-Nord.

La société d’État prépare ainsi le terrain à de possibles projets de barrages, sans préciser lesquels, qui se feront en concertation avec les communautés autochtones, assure toutefois M. Sabia.

Il est excessivement important d’établir essentiellement un vrai sens de partenariat, a martelé le grand patron de la société d'État, précisant que les anciennes façons de faire n'ont plus cours au sein de la haute direction d'Hydro-Québec. C'est pourquoi il prône l'inclusion transparente des communautés dans les processus de planification.

Il faut passer des compensations, la façon [dont] nous avons travaillé avec les communautés dans le passé, vers un nouveau modèle de partenariat, a-t-il ajouté du même souffle.

Cette approche, a-t-il fait valoir, préconise une participation économique et financière dans nos projets d'infrastructure pour créer une source de revenus indépendante et fiable pour [les communautés autochtones]

Notons que le plan de la société d'État envisage que les Premières Nations et les Inuit puissent tirer des futurs projets énergétiques des revenus autonomes qu'elles pourront utiliser selon leurs besoins.

Les consultations, une étape incontournable, dit l'APNQL

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, juge d’un bon œil l'approche de M. Sabia concernant les enjeux autochtones. Il reprend le flambeau de sa prédécesseure Sophie Brochu de continuer dans une plus grande ouverture et écoute des Premières Nations. Le plan présenté aujourd'hui démontre qu'il n'y a plus de réflexe d'évitement de la part d'Hydro-Québec.

C'est un plan qui insiste sur la réconciliation économique, mais en même temps, le diable se cache aussi dans les détails, mentionne le chef Picard, qui appelle les communautés autochtones à prendre connaissance du rapport. Il est important de savoir avec précision les impacts qu'aura l'application de ce document sur les Premières Nations, assure-t-il.

La consultation est devenue une donnée incontournable, stipule le chef de l'APNQL, indiquant que le temps des ententes est révolu. Les communautés doivent retirer les bénéfices des projets qui se font sur leur territoire traditionnel, mais elles veulent aussi qu'on les considère comme de véritables partenaires.

À la rencontre des communautés autochtones

Pour répondre à la demande croissante en énergie, Hydro-Québec prévoit également augmenter la puissance des centrales existantes, notamment la centrale Robert-Bourassa encadrée par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, qui nécessitera probablement des discussions avec la Nation crie.

Hydro-Québec, qui vise à doubler sa production d’électricité d’ici 2050, détaille dans les pages de son rapport comment elle compte mener le dialogue avec les Premières Nations et les communautés inuit de la province. Les échanges se feront en collaboration avec le gouvernement du Québec et dans le respect de trois principes fondamentaux.

Selon ces principes, Hydro-Québec promet de définir conjointement avec les Premières Nations et les Inuit les modalités de projets communs. La société d'État souhaite aussi mettre en place des partenariats plus étroits avec les communautés autochtones et enfin, favoriser leur représentativité dans la main-d’œuvre et les sphères décisionnelles.

À ce titre, le PDG d'Hydro-Québec a d'ailleurs confirmé son intention de rencontrer bientôt la communauté innue d’Unamen Shipu, qui s'oppose toujours à la construction d’un barrage sur son territoire ancestral, alors que la société d’État lorgne depuis quelques années le potentiel hydroélectrique de la rivière Petit Mécatina.

Son chef, Raymond Bellefleur, confirme en entrevue téléphonique la visite de M. Sabia auprès de la communauté innue de la Basse-Côte-Nord.

On va lui répéter ce qu'on lui dit depuis plusieurs mois maintenant, qu'on n'est pas intéressés par un projet de barrage chez nous.

Une citation de Raymond Bellefleur, chef de la communauté d'Unamen Shipu

M. Bellefleur profitera donc de la venue du PDG d'Hydro-Québec pour lui montrer que la communauté est unie derrière le conseil de bande. La population sait qu'un projet hydroélectrique sur la rivière Petit Mécatina va avoir des conséquences catastrophiques sur notre mode de vie. Cela va inonder une grande partie de notre territoire.

Le développement économique de la communauté autochtone ne doit pas se faire au détriment de l'environnement, insiste le chef. Nous, on veut développer le tourisme. On veut préserver notre avenir sur nos terres en protégeant notre territoire ancestral.

Michael Sabia se dit à l'écoute des demandes et des préoccupations des communautés autochtones, expliquant que l’acceptabilité sociale demeure une notion excessivement importante pour Hydro-Québec. Nous allons discuter de toutes sortes de choses, c’est la même chose que je fais parce que j’ai visité plusieurs communautés depuis mon arrivée, [...] nous sommes toujours à l’écoute.

Notre objectif est de mieux comprendre leurs circonstances, de mieux comprendre leurs attentes, parce que c’est la seule façon d'agir dans un esprit de partenariat avec eux, a déclaré M. Sabia.

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