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Métis et Innus soutiennent les Inuit dans leur dénonciation d’un groupe autochtone

C’est la reconnaissance fédérale du Conseil communautaire NunatuKavut (CCN), s’auto-identifiant comme Inuit au Labrador, qui a mis le feu aux poudres

Un homme devant un micro lors d'une conférence de presse.

Le grand chef de la Nation innue, Simon Pokue, a dénoncé les affirmations du Conseil communautaire NunatuKavut lors d'une conférence de presse à Ottawa le 10 octobre.

Photo : CBC

Radio-Canada

Les Métis des Prairies et les communautés innues du Labrador ont apporté leur soutien au chef national inuk Natan Obed qui a publié cette semaine une lettre ouverte dénonçant ce qu'il qualifie de « revendications illégitimes du Conseil communautaire NunatuKavut (CCN), s’auto-identifiant comme Inuit au Labrador ».

Du côté innu, c’est le grand chef Simon Pokue qui a réagi dans un communiqué.

C'est grâce à la politique partisane et à la manipulation de politiques destinées aux titulaires de droits autochtones que le CCN a progressé jusqu'ici.

Une citation de Simon Pokue, grand chef de la Nation innue

Ce dernier dénonce les deux paliers de gouvernement (provincial et fédéral) pour le désordre occasionné.

Le CCN, qui dit représenter 6000 personnes s'identifiant comme Inuit, a été constitué en 1986 sous le nom d’Association des Métis du Labrador. Elle a changé son nom pour devenir la Nation des Métis du Labrador en 1998, et en 2010, elle l'a de nouveau changé pour NunatuKavut.

Face aux contestations sur la légitimité du groupe, la Cour d'appel de Terre-Neuve-et-Labrador a statué en 2007 que le CCN avait une revendication crédible, mais non prouvée concernant les droits autochtones, donnant lieu à l'obligation de consultation de la Couronne.

Une carte montrant les revendications territoriales des Innus et du NunatuKavut.

Le Conseil communautaire du NunatuKavut englobe la plupart du Labrador, dont la majorité des terres de la Nation innue du Labrador.

Photo : Radio-Canada / Louise Duguay

Le gouvernement fédéral a rejeté les revendications territoriales du groupe en 1991, 2003, 2013 et 2017 parce qu'elles ne satisfaisaient pas aux critères juridiques actuels en matière de droits ancestraux, selon des documents gouvernementaux déposés au tribunal.

En 2019, le Conseil communautaire NunatuKavut a néanmoins franchi ce qu'il considère comme une étape historique avec la signature d'un accord de réconciliation avec le gouvernement fédéral, qui stipule que le Canada a reconnu le CCN en tant que collectif autochtone.

Dans sa lettre ouverte, Natan Obed a qualifié cela de changement de forme d'une organisation non autochtone en quête de subventions et de droits. Il a souligné que le Ralliement national des Métis (RNM), qui regroupe les Métis des Prairies, n'a jamais voulu inclure le CCN dans son organisation lorsqu'il s’identifiait comme Métis.

Natan Obed vu de profil.

Natan Obed est président de l’organisation Inuit Tapiriit Kanatami. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Cette semaine le Ralliement national des Métis (RNM) a officiellement soutenu la sortie du leader inuk. La présidente du RNM, Cassidy Caron, a appelé les différents paliers de gouvernement à faire preuve de leadership pour empêcher l'érosion des droits autochtones et à cesser de soutenir des organisations frauduleuses telles que le Conseil communautaire de NunatuKavut.

« Mensonges et insinuations », selon le NunatuKavut

Directement visé, le Conseil communautaire NunatuKavut n’a pas tardé à réagir. Son président, Todd Russell, un ancien député libéral, a qualifié la lettre de Natan Obed de dégoûtante, épouvantable et alimentée par l'ignorance et la cupidité.

Ils ont créé de toutes pièces la peur d’être dépossédés à mesure que nous progressons.

Une citation de Todd Russell, président du Conseil communautaire NunatuKavut
Un homme répond aux questions du journaliste.

Le président de NunatuKavut, Todd Russell.

Photo : Radio-Canada / Katie Breen

Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité, a-t-il ajouté, avant de mettre au défi l’organisation de M. Obed de produire des preuves appuyant ses mensonges et ses insinuations.

De son côté, le groupe des Innus du Labrador a lancé une contestation judiciaire visant notamment à annuler la décision d’Ottawa de signer, en 2019, un accord de réconciliation avec le Conseil communautaire NunatuKavut. Les audiences, qui devaient avoir lieu en octobre, ont été reportées de manière inattendue à 2024.

La Nation innue dénonce aussi ce qu'elle désigne comme un conflit d’intérêts de la députée libérale du Labrador Yvonne Jones, qui revendique des origines inuit. Celle-ci est membre du Conseil communautaire NunatuKavut et a aussi contribué à la reconnaissance de ce dernier au niveau politique.

Mme Jones affirme de son côté que la position de la Nation innue dans ce dossier est malavisée et motivée par une animosité antilibérale.

D'après un texte de Brett Forester, CBC News

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