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Un congrès à la mesure des ambitions du tourisme autochtone au Canada

Des centaines de personnes assises autour de tables dans une salle de conférence.

Le 11e Congrès international du tourisme autochtone se déroule à Ottawa du 26 au 28 février 2024.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Le 11e Congrès international du tourisme autochtone, qui bat son plein au Centre Shaw d'Ottawa, peut se targuer d'être le plus grand rassemblement du genre au monde. L'occasion annuelle rêvée pour les acteurs de cette industrie de discuter des défis à surmonter tout en gardant en tête l'objectif de faire du Canada le leader international du tourisme autochtone.

Pendant trois jours, le congrès, organisé par l'Association touristique autochtone du Canada (ATAC), permet aux participants d'assister à de multiples conférences et discussions sur des thèmes touchant autant l'amélioration des performances de leurs entreprises que les grandes questions entourant le tourisme en milieu autochtone.

L'événement continue de grandir d'année en année et on a maintenant dépassé le cap des 1000 délégués, explique le vice-président de l'ATAC, Sébastien Desnoyers-Picard. Pour le 11e congrès, on a des représentants autochtones d'une dizaine de pays, qui souhaitent développer leurs industries touristiques.

Se décrivant lui-même comme un gars de marketing, Sébastien Desnoyers-Picard se sent tout à fait à sa place à l'ATAC, qui a comme mandat principal de faire connaître les attraits du tourisme autochtone au pays et à l'international. L'organisme à but non lucratif existe depuis 2015.

Sébastien Desnoyers-Picard pose près d'une fenêtre.

Le vice-président de l'Association touristique autochtone du Canada, Sébastien Desnoyers-Picard, a d'abord travaillé en marketing pour l'organisation. Il avait auparavant oeuvré à Tourisme autochtone Québec.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Les Autochtones sont les seuls à pouvoir donner ce genre d'expériences aux visiteurs. Des expériences authentiques, centrées sur les territoires et les pratiques traditionnelles. Pour plusieurs communautés, c'est aussi une manière de sensibiliser les gens aux problèmes avec lesquels elles doivent composer, explique le membre de la Nation huronne-wendat.

Il s'agit également d'un domaine d'activité économique qui reste entre les mains des communautés, ce qui donne un esprit de par et pour les Autochtones.

Le congrès annuel sert bien les intérêts de l'organisation en fournissant une occasion incroyable de rencontres, de discussions et de réseautage.

Les entrepreneurs peuvent venir apprendre comment devenir meilleur. Mieux se préparer contre certaines crises, mieux raconter nos histoires, mieux travailler avec les médias, devenir de meilleurs partenaires financiers, résume Sébastien Desnoyers-Picard, en ajoutant qu'il se réjouit de voir un endroit où les gens sont aussi heureux de se rencontrer et de partager leurs expériences.

Des tables sur lesquelles sont présentés des objets.

Une soixantaine d'artisans se sont déplacés afin d'exposer leurs œuvres en marge des conférences. Une belle occasion de visibilité.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Un objectif ambitieux

Pour l'Association touristique autochtone du Canada, l'intention est claire : faire du Canada le chef de file mondial du tourisme autochtone d'ici 2030, en contribuant pour jusqu'à 6 milliards de dollars annuellement au PIB.

Un objectif ambitieux, bien que le pays fasse déjà bonne figure à ce chapitre.

Avec la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et l'Australie, le Canada est l'un des pays qui a la meilleure industrie de tourisme autochtone, mais on n'est pas encore l'endroit auquel les touristes internationaux pensent directement lorsqu'ils souhaitent expérimenter ce type de tourisme, explique Sébastien Desnoyers-Picard.

La question n'est cependant de créer une rivalité ni avec les nations autochtones des autres pays ni avec les autres secteurs de l'industrie touristique au Canada.

Souvent, les autres secteurs du tourisme voient le tourisme autochtone comme un compétiteur, alors que ce n'est pas du tout le cas, au contraire! On donne des expériences qu'ils ne peuvent pas donner et on diversifie l'offre, ce qui pousse les touristes à passer plus de temps au pays, et ça, c'est gagnant pour tout le monde.

Une citation de Sébastien Desnoyers-Picard, vice-président de l'Association touristique autochtone du Canada

L'enjeu principal des prochaines années restera, selon lui, la question des investissements, notamment à l'échelle gouvernementale.

Cette année, on n'a reçu aucun fonds du gouvernement pour l'organisation de notre congrès, et très peu pour nos activités en général. Pour un événement d'envergure internationale qui entraîne des retombées économiques sur le territoire canadien par la suite, c'est décevant. On a réussi à le faire quand même, mais organiser ça à la fin de l'année fiscale, ça a été un gros risque, analyse M. Desnoyers-Picard.

Selon lui, le climat économique actuel porte à croire que le budget fédéral du mois prochain ne comprendra pas de gros investissements dans le tourisme autochtone, même si ce dernier a été désigné comme priorité dans la stratégie fédérale pour la croissance du tourisme. (Nouvelle fenêtre)

On est réalistes, on ne demande pas qu'on nous donne de l'argent comme ça. Mais le tourisme autochtone aurait besoin d'un fonds d'investissement pour atteindre son plein potentiel. Et ça, c'est dans l'intérêt de tous, exprime M. Desnoyers-Picard.

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