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Le Festival du court métrage au Saguenay se dote d’une catégorie autochtone

Une femme vêtue d'un costume d'époque est debout dans un champ à l'aube.

Le film « Les mains sales », de Jani Bellefleur-Kaltush et Julien G. Marcotte, sera présenté en compétition.

Photo : gracieuseté du festival Regard

Les œuvres de cinéastes autochtones auront la part belle au prochain festival Regard, qui vient d’annoncer une nouvelle catégorie dans sa programmation. Le Festival international du court métrage au Saguenay lance la première édition de Regards autochtones à réunir neuf productions en compétition.

C’est toujours un événement d’annoncer une nouvelle catégorie et on est d’autant plus fiers que celle-ci soit entièrement consacrée aux productions réalisées par des Autochtones, déclare lors d'un entretien téléphonique Mélissa Bouchard, directrice de la programmation au festival Regard.

L’idée d’une programmation entièrement composée d’œuvres réalisées par des Autochtones est le fruit d’une initiative entamée il y a un an, raconte la directrice. On a commencé à travailler sur ce projet avec plusieurs collègues, notamment avec le programmateur Jess Murwin, et on a senti tout de suite un véritable engouement.

Elle explique que la création de cette compétition est passée par plusieurs étapes, par exemple la création d’un comité collaboratif avec d’autres figures du cinéma autochtone au Québec. Ce comité de concertation a eu pour objectif de collecter les avis et opinions du milieu et de comprendre les besoins dans les communautés.

Ce qui est ressorti des discussions, c’est le manque flagrant de relève autochtone en programmation, souligne Mélissa Bouchard, qui précise que tout le monde a été d’avis que la sélection des films pour une compétition autochtone doit se faire par des programmateurs membres d’une Première Nation ou encore d'une communauté inuit ou métisse.

Comme il en existe très peu, on a [profité de cette occasion] de projet pour former de nouvelles personnes. Pour y parvenir, on a collaboré avec le Festival Présence autochtone de Montréal et procédé à l’embauche d’un nouveau collègue à la programmation qui s’appelle Vincent Careau, membre huron-wendat et diplômé en cinéma à l’UQAM.

C’est une occasion de rassembler les gens et de créer des liens à travers le cinéma. Il y a beaucoup de lumière dans cette programmation.

Une citation de Mélissa Bouchard, directrice de la programmation au festival Regard

Ainsi, les programmateurs Vincent Careau et Jess Murwin ont sélectionné pour cette nouvelle catégorie neuf courts métrages issus de différentes communautés autchtones en Amérique du Nord.

Ce sont des œuvres variées en lien avec le territoire qu’on occupe, souligne la directrice. Il y a aussi la volonté de maintenir un équilibre entre des propositions de cinéastes plus établis et celles de jeunes professionnels en début de carrière.

Elle ajoute qu’un certain nombre de propositions concernent des préoccupations contemporaines avec une ouverture vers l’avenir. Il est question de résilience, mais les cinéastes veulent aussi montrer les initiatives inspirantes de réappropriation des cultures autochtones. Les thématiques évoluent et sont pleines de surprises.

Pour marquer le coup, le festival Regard proposera également une rétrospective consacrée à la réalisatrice et artiste multidisciplinaire abénaquise Alanis Obomsawin. On se permet de replonger dans le passé, d’aller gratter dans les blessures comme la crise d’Oka dans les années 1990 ou le système violent des pensionnats pour Autochtones.

La directrice déclare que dorénavant, cette compétition Regards autochtones sera toujours présente dans la programmation du festival. On veut que cette catégorie se développe, mais on ne veut pas non plus cloisonner les œuvres autochtones à cette seule compétition. On veut continuer à retrouver des films partout dans notre programmation, quelle que soit la section.

Mélissa Bouchard dit qu'elle veut aussi travailler avec la nation ilnue de Mashteuiatsh afin d’organiser du transport pour faire venir des membres de la communauté sur place au festival, qui se déroule à Chicoutimi. On aimerait créer une tournée directement dans les communautés pour diffuser des films et favoriser les rencontres entre les cinéphiles et la population, conclut-elle.

Le 28e Festival international du court métrage au Saguenay aura lieu du 20 au 24 mars. La compétition de courts métrages autochtones est dotée d’un prix d’une valeur de 3000 $ remis à un cinéaste.

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