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Se faire dépister pour le VIH à même la pharmacie à Ottawa

Un dépliant anglophone et un autre francophone expliquant la procédure. À droite, trois petites fioles de plastique et une soucoupe.

Le test de dépistage du VIH est réalisé en une minute trente à la pharmacie.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Il est désormais possible d'effectuer un test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) rapidement et gratuitement dans une pharmacie de la rue Bank, à Ottawa. Il s'agit d'un projet pilote d'une durée de six mois, en collaboration avec le Réseau ontarien de traitement du VIH.

Le point de service d'Ottawa se situe au Shoppers au coin des rues Bank et Gladstone. Les lundis soirs entre 17 h et 21 h tous peuvent se présenter à la pharmacie pour passer un test de dépistage.

Les résultats sont remis immédiatement, affirme Ben Gunter, pharmacien propriétaire spécialisé dans le traitement et la prévention du sida.

Nous servons les résidents de l’Ontario et du Québec, ce qui est très bien.

Une citation de Ben Gunter, pharmacien propriétaire spécialisé dans le traitement et la prévention du sida

Nul besoin d'une carte d'assurance maladie ou de rendez-vous, ajoute-t-il. Pour certains, il s'agit d'une entrave vers le traitement..

Ben Gunter, en entrevue dans un bureau de consultation de sa pharmacie.

Le but de ce projet-pilote est de faire en sorte que tout le monde connaisse son statut, selon le pharmacien.

Photo : Radio-Canada

Il y a entre 50 et 70 nouveaux cas de VIH à Ottawa chaque année, selon Santé publique Ottawa. C’est à Toronto qu’on retrouve le plus de nouveaux cas, avec 16,9 diagnostics pour 10 000 personnes contre 7,7 à Ottawa. Un premier point de service avait été ouvert en décembre dernier à Toronto.

Un procédé simple et rapide

Il y a plusieurs endroits où les gens peuvent se faire dépister, notamment auprès des médecins de famille, dans les cliniques de santé sexuelle, auprès de différents organismes de soutien à la communauté LGBTQ+.

Nous voulons démontrer que les pharmacies ne sont qu’un endroit de plus pour faire tout ça, fait valoir M. Gunter.

Avant le test, le pharmacien donne de l'information sur la maladie, sur le procédé et sur la fréquence à laquelle les citoyens devraient être testés.

Pour assurer le soutien et la prise en charge des patients qui reçoivent un résultat positif, M. Gunter demande également de fournir les références d'une personne à contacter.

Pendant le test, une goutte de sang est prélevée puis mélangée à une solution. Les résultats sont disponibles en quelques secondes. M. Gunter explique cependant qu'il ne s'agit pas d'un diagnostic et qu'il faut faire valider les tests positifs à l'Hôpital d'Ottawa.

Toutes les personnes avec des tests positifs sont envoyées à l’hôpital et le patient reçoit immédiatement des soins.

Une citation de Ben Gunter, pharmacien propriétaire spécialisé dans le traitement et la prévention du sida

Une fois les résultats obtenus, les intervenants misent sur la prévention de la maladie chez les patients aux résultats négatifs et sur les ressources et le soutien pour les patients atteints du virus de l'immunodéficience humaine.

Un homme portant des gants pique l'index d'une femme avec une aiguille.

Ben Gunter procède au test de dépistage sur une femme en lui piquant le doigt d'abord.

Photo : Radio-Canada

Les deux pharmaciens de la succursale ont reçu une formation identique à celle des autres professionnels qui effectuent les tests de dépistage en Ontario, confirme Alexandra Musten du Réseau ontarien de traitement du VIH.

Réduire les risques et rester en santé

Le docteur Rémi Champlain, médecin de famille spécialisé en infections transmises sexuellement et par le sang, voit un grand avantage dans ce projet pilote, soit celui de garder la population en santé.

Ça ne se voit pas quelqu’un qui a le VIH, souligne-t-il. Il est possible d'être porteur sans en ressentir les symptômes, tandis que la maladie va gruger dans l’ombre [le] système immunitaire.

Le docteur Champlain en entrevue dans son cabinet de médecin.

Ça peut être subtil, la personne peut ne pas se rendre compte qu'elle a le VIH, dit M.Champlain.

Photo : Radio-Canada

Le médecin de famille considère que les médicaments contre le VIH ont bien évolué dans les cinq dernières années. Ils ont démontré une efficacité impressionnante dans 95 % des cas, estime-t-il, affirmant que les faibles effets secondaires permettent aux patients de vivre une vie somme toute normale.

Après six mois de traitement, les charges virales deviennent indétectables, selon Rémi Champlain.

Une personne avec une charge virale indétectable ne peut transmettre le virus sexuellement.

Une citation de Docteur Rémi Champlain, médecin de famille

Le Dr Champlain et le pharmacien Ben Gunter invitent les gens à risque à se faire tester. Les patients qui reçoivent rapidement leur diagnostic vivent longtemps et en santé, en plus de réduire le risque de transmission, conclut M. Gunter.

Avec les informations de Claudine Richard

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