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Ottawa injecte 2,75 milliards $ pour électrifier la flotte d'autobus au pays

Catherine McKenna devant un autobus et un drapeau canadien. Elle parle devant un lutrin sur lequel une pancarte dit : Virage électrique.

Catherine McKenna, ministre de l'Infrastructure et des Collectivités, en conférence de presse à Ottawa le 4 mars 2021 pour annoncer un investissement de 2,75 milliards de dollars dans l'électrification des transports.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Radio-Canada

Le gouvernement de Justin Trudeau investira 2,75 milliards de dollars sur cinq ans pour aider les municipalités à se doter de 5000 autobus électriques, tant pour le transport collectif que pour le transport scolaire.

De plus, 1,5 milliard de dollars provenant de la Banque de l'infrastructure du Canada (BIC) aideront à mettre en place l'infrastructure nécessaire, comme les bornes de recharge, pour alimenter cette flotte électrique.

La ministre fédérale de l'Infrastructure et des Collectivités Catherine McKenna a indiqué que la subvention fédérale aidera les municipalités à couvrir le coût d'achat d'autobus électriques pour remplacer ceux à moteur diesel.

Pour bénéficier des subventions, les municipalités ne devront pas obligatoirement faire appel à des fournisseurs canadiens, a précisé Catherine McKenna.

On ne force personne; mais les compagnies canadiennes ont la technologie, a-t-elle rappelé, en citant notamment les entreprises Nova Bus et Lion Électrique, respectivement de Saint-Eustache et Saint-Jérôme, au Québec, de même que NFI Group, de Winnipeg, et GreenPower Motor Co., de Vancouver.

D'après la ministre, les fabricants canadiens ont tout ce qu'il faut pour remporter les appels d'offres que lanceront les municipalités.

Joanna Kyriazis, de l'organisme Clean Energy Canada, estime pour sa part que ces investissements pourraient aider les fabricants d'autobus électriques du pays à se développer pour être concurrentiels à l'échelle internationale.

Des coûts supplémentaires à prévoir

Mais l'achat de véhicules électriques entraîne des coûts supplémentaires, reconnaît la ministre McKenna, notamment pour les bornes de recharge sur les itinéraires de transit et dans les dépôts existants. Pour faire face à ces dépenses, les libéraux espèrent que les municipalités se tourneront vers la Banque de l'infrastructure du Canada.

Le directeur général de la BIC, Ehren Cory, évoque la possibilité que les municipalités redirigent les économies qu'elles réaliseront – en n'achetant plus de diesel – vers le remboursement d'un prêt à faible taux d'intérêt.

Selon M. Cory, le fait de combiner une subvention du gouvernement avec un tel prêt permettrait de tirer le meilleur parti, d'apporter rapidement des changements globaux et de le faire avec un impact minimal pour les contribuables.

Annoncé en octobre dernier, le plan global de la BIC en matière d'infrastructure, d'où sont tirés les fonds détaillés jeudi, totalise 10 milliards de dollars et s'étalera sur trois ans.

Montréal pense à ses garages

Un autobus qui affiche sur son écran frontal « 100 % électrique » est arrêté le long d'un trottoir. Un bras mécanique sort de son toit et est accroché à un poteau installé en bordure de trottoir.

Un autobus 100 % électrique de la Société de transport de Montréal est en train de recharger.

Photo : Radio-Canada

L'administration montréalaise de Valérie Plante accueille l'annonce fédérale comme une occasion à saisir pour les Villes, de manière à financer les autres infrastructures qui assurent l'électrification des flottes d’autobus, en particulier les garages.

La Société de transport de Montréal (STM) doit procéder rapidement à l’électrification des garages en vue d’accueillir la future flotte d’autobus électriques, dit en substance une porte-parole de la Ville de Montréal.

Le président de la Fédération canadienne des municipalités, Garth Frizzell, salue également l'initiative du fédéral.

Nous avons déjà plusieurs véhicules électriques en circulation, dit-il, et cet important financement pour électrifier les systèmes de transport collectif partout au pays permettra de réduire les émissions de GES, de stimuler les économies locales et de contribuer à la réalisation des objectifs climatiques du Canada, a-t-il déclaré.

M. Frizzell ajoute que les fonds du fédéral permettront de remplacer plus rapidement les autobus au diesel dans les villes.

On commence petit

Un homme devant un autobus électrique parle à un micro.

Le maire d'Ottawa, Jim Watson, affirme que sa ville s'est dotée de quatre autobus électrique dans le cadre d'un projet-pilote.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Le maire d'Ottawa, Jim Watson, n'aspire qu'à remplacer ces autobus à moteur diesel qui dégagent des émissions chaque fois qu'ils s'arrêtent à un stop ou à un feu de circulation.

Pour y parvenir, on commence petit, a-t-il expliqué, et on ne pourrait pas accélérer le processus sans les investissements du gouvernement canadien.

La Ville d'Ottawa a commandé ses quatre premiers autobus électriques à un fabricant winnipégois. Ça va nous permettre de les tester, a dit M. Watson, ajoutant que la technologie s'était considérablement améliorée ces 20 dernières années.

Chacun de ces autobus nous fera épargner l'équivalent de 38 000 litres de diesel, s'est-il réjoui.

L'importance du transport collectif

Les libéraux de Justin Trudeau promettent du financement permanent pour les transports en commun dans le cadre d'une reprise post-pandémique. Par exemple, un nouveau fonds de trois milliards de dollars par année, financé de façon récurrente à partir de 2026, sera destiné spécifiquement aux projets de transport collectifs des villes.

Les municipalités ont vu le nombre d'usagers des transports en commun chuter de façon spectaculaire pendant la pandémie, notamment en raison du télétravail. Et nombre de travailleurs sont persuadés que cette tendance au télétravail se maintiendra, si l'on en juge par la popularité des maisons unifamiliales en banlieues éloignées.

Mais, pour la ministre McKenna, le transport collectif demeure une priorité. Beaucoup de gens en dépendent, affirme-t-elle, ils n'ont guère d'autres options. Les femmes en sont les principales utilisatrices, les étudiants et les travailleurs essentiels les empruntent aussi.

Une enveloppe de près de 15 milliards $

Les 2,75 milliards de dollars de subventions fédérales font partie d'un investissement annoncé le mois dernier par le premier ministre Justin Trudeau. Le fédéral s’était engagé à investir 14,9 milliards au cours des huit prochaines années dans de nouveaux projets de transport en commun.

Déjà, selon la ministre McKenna, Infrastructure Canada a soutenu l’achat de plus de 300 nouveaux autobus à zéro émission au pays.

Ces investissements donneront l'élan nécessaire pour moderniser le système de transport collectif et atteindre la cible de zéro émission de CO2 d'ici 2050, espère-t-elle.

Avec des informations de Mathieu Prost

Avec les informations de La Presse canadienne

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