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La proportion de personnes qui parlent français est en recul au Manitoba

Toutefois, leur nombre est en augmentation.

Le drapeau franco-manitobain.

Le français est la première langue officielle parlée de 2,7 % des Manitobains.

Photo : Radio-Canada

Une proportion faiblissante de Manitobains parlent français à la maison, et le français est la première langue officielle parlée par un nombre décroissant d’habitants, selon le recensement de 2021. Cependant, le nombre réel de gens qui parlent cette langue dans la province a augmenté.

Le français est la première langue officielle parlée par 2,7 % de Manitobains, selon le recensement de 2021, comparativement à 3,1 % en 2016. La proportion de locuteurs pour qui l’anglais est la première langue officielle passe de 95,4 % à 95,7 %.

Les personnes qui parlent français à la maison de façon prédominante correspondent à 1,1 % de la population au Manitoba, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à 2016.

De telles données laissent entrevoir un recul généralisé du français, mais ce n’est pas le cas, selon Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal au programme de la statistique linguistique de Statistique Canada.

C’est plutôt l’inverse. Le nombre de personnes qui parlent le français à travers le pays, incluant le Manitoba, a augmenté. C’est la proportion que ces gens-là représentent dans l’ensemble du pays qui a, en fait, diminué, explique-t-il.

5 données sur les langues au Manitoba, selon le recensement de 2021

  • 13,0 % : pourcentage de la population qui parlait une langue autre que le français ou l'anglais de façon prédominante à la maison.
  • 347 040 : nombre de personnes ayant une langue maternelle autre que le français ou l'anglais.
  • 2,7 % : pourcentage de la population ayant le français comme première langue officielle parlée.
  • 95,7 % : pourcentage de la population ayant l'anglais comme première langue officielle parlée.
  • 8,3 % : taux de bilinguisme français-anglais.

Au Manitoba, il y a 112 000 personnes qui connaissaient le français. C’est une augmentation de 2000 personnes par rapport à 2016. Mais la proportion que ces gens-là représentent dans la population est en léger recul, poursuit le statisticien. Concrètement, cela veut dire que près de 8,5 % des Manitobains sont en mesure de parler français.

Bertrand Ouellet-Léveillé note que les langues parlées à la maison sont seulement un des indicateurs de la diversité linguistique. Quelqu’un peut être très à l’aise en français et en anglais, mais, à la maison, va utiliser une autre langue. Mais ça ne veut pas dire que cette personne est incapable de soutenir une conversation dans d’autres langues, note-t-il.

Qu’on parle de connaissance de la langue, qu’on parle de langue maternelle, qu’on parle de langue parlée à la maison, les tendances vont toutes un peu dans le même sens : augmentation du nombre, diminution de la proportion.

Une citation de Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal au programme de la statistique linguistique de Statistique Canada

Le français comme langue maternelle en recul au Manitoba

Par ailleurs, le français était la langue maternelle de 36 740 Manitobains en 2021, contre 40 520 en 2016, soit un recul d'un peu plus de 9 %.

Cette tendance s’explique en partie par la démographie du Canada : en effet, les personnes âgées sont celles qui ont le plus tendance à avoir le français comme langue maternelle. C’est vrai à travers le pays, et dans l’Ouest canadien en particulier, confirme Bertrand Ouellet-Léveillé.

À cause d’un facteur démographique [le taux de mortalité étant plus élevé chez les aînés] il risque d’y avoir une tendance naturelle à la baisse, poursuit-il.

Le directeur général de la Société de la francophonie manitobaine, Daniel Boucher, voit dans ces chiffres un déséquilibre en lien avec l'immigration.

Alors que l’immigration francophone est une priorité pour la communauté depuis de nombreuses années, la cible historique de 4 % d’immigrants qui parlent français n’a jamais été atteinte, si bien que les immigrants parlant anglais viennent gonfler les rangs de la province, alors que ceux qui parlent français n’arrivent pas en nombre suffisant pour établir un certain équilibre.

On a moins de francophones, versus le nombre acquis par la communauté anglophone, explique Daniel Boucher. On a des cibles nationales et provinciales par rapport à ça. Si on a de plus en plus d'immigrants, ce qu'on applaudit évidemment, et que la proportion d'anglophones qu'on recrute est plus élevée que les francophones, la proportion de nos nombres va être affectée.

Winnipeg, l’une des villes les plus bilingues de l’Ouest canadien

Avec un taux de bilinguisme de 10 %, Winnipeg est, avec Victoria, la ville la plus bilingue de l’Ouest canadien, note Bertrand Ouellet-Léveillé.

Par ailleurs, le taux de bilinguisme est à la hausse parmi les jeunes Manitobains. Pour les 15-24 ans, soit ceux qui entrent sur le marché du travail, le taux de bilinguisme est plus élevé qu’il y a 5 ans, indique Bertrand Ouellet-Léveillé.

On voit donc que, même s’il y a une diminution sous certains aspects, il y a un intérêt pour la langue française, au moins pour l’apprentissage de la langue française à bien des égards, affirme-t-il.

Le directeur général de la Division scolaire franco-manitobaine, Alain Laberge, affirme que ces données représentent une bonne nouvelle pour la DSFM et ses écoles.

Cependant, il attend les données qui seront publiées en novembre, car elles offriront plus de précision par rapport à la langue d’enseignement.

De nouvelles questions avaient été ajoutées au recensement pour mieux cerner le nombre d'ayants droit à l'éducation française, rappelle-t-il.

On le voit dans le recensement, les gens parlent plus qu’une première langue, constate-t-il.

C’est un peu comme si le fédéral disait auparavant : on ne peut avoir qu’une première langue apprise et comprise. Je suis un petit peu en désaccord, sachant que nos élèves grandissent dans deux langues, sinon trois ou quatre, poursuit-il.

Selon M. Laberge, ces nouveaux chiffres aideront à l'obtention de nouvelles écoles francophones dans la province.

Avec les informations de Patricia Bitu Tshikudi

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