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Des groupes environnementaux demandent d’annuler l’approbation de Bay du Nord

Une plateforme pétrolière de la compagnie Equinor.

Le projet Bay du Nord, de la multinationale norvégienne Equinor, prévoit exploiter un gisement de pétrole en eau profonde. (Photo d'archives)

Photo : afp via getty images / TOM LITTLE

La Presse canadienne

Équiterre, la Fondation Sierra Club Canada et Mi'gmawe'l Tplu'taqnn Incorporated (MTI) ont présenté leurs arguments devant la Cour fédérale, mercredi à Ottawa, alors qu'ils contestent la décision du ministre de l'Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, d'approuver le projet pétrolier Bay du Nord au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les avocats des groupes environnementaux qui poursuivent le ministère de l'Envrionnement ont fait valoir que le ministre Guilbeault aurait dû considérer les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites en aval du projet.

Ecojustice avait déposé la poursuite au nom des trois organisations environnementales à la Cour fédérale au printemps dernier. Les demandeurs affirment que l'approbation du projet va à l'encontre des obligations internationales du Canada et de l'appel pressant à réduire les émissions mondiales, alors que la réalité de l'urgence climatique devient de plus en plus alarmante à chaque événement météorologique grave.

Le projet Bay du Nord, de la multinationale norvégienne Equinor en collaboration avec la compagnie canadienne Husky Energy, prévoit exploiter un gisement de pétrole en eau profonde, une première au pays.

Alors qu'Equinor pensait au départ pouvoir extraire 300 millions de barils, ce nombre a plus que triplé dans les estimations plus récentes.

Les GES n'ont pas de frontière

L'avocate Anna McIntosh a notamment déclaré que la Cour suprême avait reconnu que les gaz à effet de serre n'avaient pas de frontière et que les effets causés par les émissions d'un projet ne dépendent pas de l'endroit où elles sont émises, que ce soit au Canada ou ailleurs.

Anna McIntosh a aussi expliqué que dans d'autres pays, plusieurs cours de justice avaient conclu que les études environnementales devaient considérer les émissions de GES en aval dans le contexte de ce type de projet.

Lors de sa déclaration au tribunal, elle a mentionné que près d'un an avant l'approbation de Bay du Nord, l'Agence internationale de l'énergie avait déclaré qu'aucun nouveau projet de combustibles fossiles ne devrait obtenir le feu vert pour espérer limiter le réchauffement climatique à un seuil sécuritaire.

Selon l'avocat d'Equinor Sean Sutherland, cette affaire ne porte pas sur la question de savoir si les changements climatiques représentent ou non un risque systémique pour le Canada ou la communauté internationale ni sur les actions mondiales nécessaires pour faire face à la crise climatique.

L'enjeu, concernant les émissions de GES, est plutôt de savoir si oui ou non, dans un processus environnemental canadien, l'autorité déléguée du Canada est responsable d'évaluer les effets potentiels de l'utilisation en aval du pétrole, peu importe l'endroit dans le monde et quelle que soit son utilisation, a précisé Me Sutherland.

Un navire de production pétrolière sur l'océan.

La mise en exploitation du projet Bay du Nord est prévue pour 2028. Les installations se situeront en haute mer, à 500 km à l’est de Saint-Jean. (Photo d'archives)

Photo : Equinor

Consultations des Premières Nations

Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a autorisé le projet Bay du Nord à la suite d'un examen de l'Agence d'évaluation d'impact du Canada qui a conclu que le projet n'aurait pas d'impacts environnementaux substantiels. Il avait à l'époque indiqué qu'il s'agissait d'une des décisions les plus difficiles qu'il avait prises.

Le ministre de l'Environnement est l'un des membres fondateurs d'Équiterre, qui fait partie des demandeurs qui ont intenté la poursuite.

Selon la décision du ministère, les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production à Bay du Nord seraient d'environ huit kilogrammes par baril, cinq fois moins que la moyenne de l'industrie pétrolière canadienne et 10 fois moins que les sables bitumineux.

Selon la décision du ministère, Bay du Nord devra respecter 137 conditions, dont une selon laquelle le projet devra être à zéro émission de gaz à effet de serre d'ici 2050, c'est-à-dire que toutes les émissions provenant du site devront être captées et stockées.

Les groupes soulignent également que le gouvernement n'a pas respecté son obligation constitutionnelle de consulter les communautés des Premières Nations concernées lors de l'évaluation des impacts de Bay du Nord.

Selon Ecojustice, le ministère de l'Environnement aurait ignoré les préoccupations des Mi'gmawe'l Tplu'taqnn concernant les craintes de déversements de pétrole dans la mer de l'Atlantique Nord et le gouvernement n'aurait pas correctement consulté les Mi'kmaq au sujet du projet.

Jeudi, l'avocat d'Equinor Sean Sutherland doit continuer son plaidoyer et une avocate représentant le gouvernement prendra également la parole.

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