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Le défi quotidien des Innus de Mashteuiatsh de conserver et faire vivre leur langue

Une femme regarde un écran dans une classe.

La formatrice Alice Germain donne des cours de nehlueun.

Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis

Radio-Canada

Le défi est colossal et pourtant, une poignée d'Innus de Mashteuiatsh se battent quotidiennement pour que la communauté se réapproprie sa langue, le nehlueun.

Plusieurs activités se déroulent actuellement dans le cadre du Mois des langues autochtones.

Selon une estimation approximative du service Patrimoine et culture, à peine 100 Innus sur les 2000 qui habitent dans la communauté le maîtriseraient.

La promotion de la langue se fait toutefois à l'année, par le biais de cours d'immersion dans les écoles, de présence de locuteurs dans les activités culturelles ou d’un service de traduction

Dans un souci de faire résonner à nouveau les mots de ses ancêtres, Alice Germain donne régulièrement des cours aux membres qui le souhaitent.

La Décennie internationale des langues autochtones

Consulter le dossier complet

Un tableau noir où est écrit Bienvenue en plusieurs langues autochtones.

Des fois, c’est difficile pour eux de pouvoir le parler parce qu’ils ne sont pas dans un endroit où les gens parlent beaucoup. Mais si on peut leur apporter ça, c’est déjà beaucoup, raconte la formatrice.

Une feuille avec des traductions de noms d'animaux.

Cette fiche présente quelques traductions.

Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis

Ces ateliers sont un moyen parmi tant d'autres pour favoriser la transmission du nehlueun. Dans le cadre du Mois des langues autochtones, les membres peuvent participer à différentes activités.

Au Musée ilnu de Mashteuiatsh, il est aussi possible d'apprendre des mots en se procurant des jeux de cartes éducatifs.

Je trouve que c’est important que les gens se réapproprient leur dialecte parce que c’est une richesse autant que le français pour vous les Québécois, souligne Denis Blacksmith, guide et animateur Musée ilnu de Mashteuiatsh.

Deux hommes jouent aux cartes sur une table.

Denis Blacksmith, guide et animateur Musée ilnu de Mashteuiatsh, présente un jeu de cartes en nehlueun.

Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis

Malgré tous ces efforts, la situation du nehlueun est critique.

Pour avoir un portrait plus juste de l'état de sa langue, Mashteuiatsh a commencé à sonder ses membres, dont 8000 se trouvent à l'extérieur de la communauté. Le conseil de bande veut ensuite mettre sur pied un nouveau plan d'action pour sauvegarder sa langue.

Depuis les années 90, beaucoup de choses ont été mises en place pour la valoriser et la promouvoir. Aujourd’hui, on se rend compte, on va le voir avec le profil socio-linguistique qu’on est en train de faire, on n’est pas certain qu’il va y avoir une augmentation du taux de locuteurs malgré les actions qui ont été mises en place, mais on le souhaite ardemment, espère Julie Rousseau, directrice de Patrimoine et culture.

Plusieurs causes sont citées pour expliquer le déclin du nehlueun. Il y a d'abord les traumas qui découlent de l’interdiction de l'utilisation de la langue maternelle dans le temps des pensionnats. La religion, la sédentarisation et l'accès de plus en plus difficile au territoire ont aussi joué un rôle.

Ce n’est pas un désengagement de la communauté. C’est vraiment une accumulation de facteurs qui fait en sorte qu’on a cette situation-là aujourd’hui, poursuit Julie Rousseau.

Un dictionnaire

Ce dictionnaire présente les mots en français et en montagnais (innu).

Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis

Le défi est de taille spécialement avec l'augmentation du nombre d'Autochtones ayant retrouvé leur statut.

Il faut entrer en contact avec ces gens-là. Il faut apprendre à les connaître. Il faut qu’ils apprennent à nous connaître. Est-ce qu’ils sont intéressés à la langue et à la culture? Pour eux, s’ils sont non résidents, c’est plus difficile de l’appliquer dans leur vie de tous les jours même s’ils font des gros efforts. C’est vraiment des gros défis qu’on a à ce niveau-là, reconnaît la conseillère politique Sylvie Langevin.

D’après un reportage de Mélissa Paradis

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