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Le mémorial des victimes des pensionnats pour Autochtones bientôt démantelé à Vancouver

Le mémorial sur les marches du musée des beaux-arts de Vancouver.

Cela fera bientôt deux ans que la vigile Every Child Matters a été mise en place dans le centre-ville de Vancouver en mémoire des enfants autochtones morts dans les pensionnats.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms (CBC)

Le mémorial érigé dans le centre-ville de Vancouver pour honorer les enfants morts dans les pensionnats pour Autochtones doit bientôt arriver à une conclusion, souhaitent les autorités municipales.

Au pied des marches du Musée des beaux-arts de Vancouver, ce mémorial a vu le jour en mai 2021, à la suite de la découverte de nombreuses sépultures non marquées sur le site d’un ancien pensionnat pour Autochtones à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Composé de chaussures d’enfants, de peluches et d'autres objets évoquant l’enfance, le site est devenu un lieu de recueillement et du souvenir avec une équipe de gardiens.

Sous la bannière Every Child Matters (Chaque enfant compte), le mémorial, depuis son instauration, était voué à disparaître, reconnaît Cherry Bask, gardien bénévole. Cependant, ce dernier ne comprend pas que la Ville de Vancouver ne propose rien de permanent.

Cherry Bask devant le mémorial pour les enfants autochtones disparus et assassinés dans les pensionnats pour Autochtone érigé à Vancouver sur les marches du musée d'art.

Cherry Bask, bénévole de la vigile Every Child Matters

Photo : Radio-Canada / Nantou Soumahoro

Ils doivent mettre en place quelque chose pour le remplacer qui soit plus permanent, par exemple une statue ou un totem, comme nous l’avons recommandé.

Une citation de Cherry Bask, gardien bénévole

Le destin tragique des victimes de pensionnats pour Autochtones

Consulter le dossier complet

Une femme autochtone se recueille près de souliers d'enfants déposés sur des marches en ciment.

Des pourparlers depuis la fin novembre

Dans une déclaration écrite, la Ville de Vancouver souligne qu’elle a respectueusement demandé à l’artiste Tamara Bell et aux bénévoles de démanteler le mémorial depuis le 30 novembre.

Elle assure que cette requête est appuyée par les nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.

La Ville déclare qu'elle comprend que le processus de clôture du mémorial temporaire des pensionnats puisse être émouvant et difficile pour beaucoup, en particulier pour les membres des communautés autochtones, les survivants des pensionnats et leurs familles, ajoutant : Nous nous engageons à gérer ce processus avec attention, compassion et respect, ce qui peut prendre du temps, pour nous assurer que nous pouvons honorer et reconnaître correctement l'importance du mémorial.

Des chaussures et nounours sur les marches du musée d'art de Vancouver.

Le mémorial est érigé sur les marches du Musée des beaux-arts de Vancouver.

Photo : Radio-Canada / Nantou Soumahoro

La balle est dans le camp de l’artiste

Selon les croyances des peuples autochtones, un mémorial est de nature éphémère, rappelle la cheffe élue de la nation Tsleil-Waututh, Jen Thomas.

Nous croyons, dans notre culture, qu'il y a des ancêtres qui attendent ces objets.

Une citation de Jen Thomas, chef de la nation Tsleil-Waututh

Une fois que ces objets seront restitués, une cérémonie sera tenue pendant laquelle ils seront brûlés, explique la cheffe Thomas, afin qu’ils aillent de l'autre côté avec ces petits enfants.

Cette cérémonie devrait normalement se tenir à Kamloops, là où les sépultures ont été découvertes.

Cependant, ni les trois nations autochtones ni la Ville ne peuvent donner une date exacte de cette clôture sur le carré Robson. Les autorités municipales évoquent les prochains mois, tandis que Jen Thomas avoue que la balle est dans le camp de Tamara, l’artiste de ce mémorial, bien qu’il faille avancer sans trop tarder.

Elle a eu une conversation avec nous pour que nous travaillions ensemble à la mise en place d’un site de commémoration permanent, affirme la cheffe autochtone. Toutefois, elle avoue qu'aucun endroit n’a été encore décidé.

Des nounours et des chaussures sur des marches.

Peluches et chaussures symbolisent les enfants autochtones morts dans les pensionnats pour Autochtones.

Photo : Radio-Canada / Andrew Lee

Masquer ou marquer l’histoire?

Cet espace représente beaucoup pour la communauté et nous voulons y rester. Nous devons rester ici, à mon avis.

Une citation de Cherry Bask, bénévole à la vigile

Confus et attristé, Cherry Bask croit que la décision de la Ville de mettre une conclusion à ce mémorial va à l’encontre de ce qu'elle devrait faire. Elle devrait essayer de maintenir ce message vivant et le fait qu'elle veut le faire taire montre simplement qu’elle veut garder le Canada dans l'ignorance de notre passé tragique et de ce que nous avons fait à la communauté autochtone, dit-il en s'insurgeant.

D'autant, dénonce-t-il, que les autorités municipales n'ont jusqu'à présent proposé qu'une banderole et un code QR pour remplacer la présence des gardiens.

Lorsque nous offrons un site commémoratif comme celui-ci et que des objets sont offerts à la mémoire des tombes anonymes et des petits enfants qui ont été retrouvés, cela ouvre une porte vers nos ancêtres, où ces enfants attendent en fait les objets qui sont placés sur les marches du Musée des beaux-arts, insiste la cheffe de la nation Tsleil-Waututh, Jen Thomas.

Pour la matriarche de la vigile, il est important de garder ce lieu de commémoration pour des raisons de sensibilisation. Desiree Simeon pense qu'à travers ce mémorial, les Autochtones montrent leur présence et qu'il y a encore des victimes des pensionnats qui y viennent quotidiennement. Selon elle, il est indéniable que cela les aide un peu à guérir du traumatisme qui leur a été infligé au pensionnat.

Avec les informations recueillies par Nantou Soumahoro

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