Des fouilles pour de possibles sépultures non marquées débuteront cet été à Carcross
Il s’agit de la première recherche du genre au Yukon.
Le pensionnat autochtone Chooutla à Carcross a été démoli, mais un dernier bloc de ciment gît sur le site recouvert de symboles tlingit.
Photo : Radio-Canada / Mike Rudyk
Un groupe de travail qui doit faire la lumière sur la disparition des enfants ayant fréquenté les pensionnats pour Autochtones, au Yukon, annonce le début des fouilles pour de possibles sépultures non marquées à l'ancien pensionnat Chooutla de Carcross cet été.
Le Yukon Residential Schools Working Group souhaite également étendre ses recherches à l’ensemble du territoire.
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation avait retracé le nom de 20 élèves qui seraient morts au pensionnat Chooutla. Des recherches préliminaires qui avaient été effectuées ces derniers mois dans les archives du pensionnat ont permis d’en découvrir plusieurs autres.
Le groupe de travail croit maintenant que 42 élèves sont morts au pensionnat Chooutla. Cependant, 13 n’ont pas été identifiés dans les rapports de décès, déplore la présidente du groupe, Adeline Webber.
Avec les enquêtes qui se poursuivent et qui incluront plusieurs autres pensionnats pour Autochtones du Yukon, nous nous attendons à ce que le nombre d’enfants disparus augmente
, souligne-t-elle.
Adeline Webber préside le groupe de travail sur les pensionnats pour Autochtones du Yukon.
Photo : Radio-Canada / Sarah Xenos
Des fouilles par géoradars avec l’entreprise GeoScan débuteront cet été. Elles tenteront de déterminer l’emplacement de possibles sépultures non marquées, et le travail devrait continuer jusqu’à la fin de l’été.
Il s’agira des premières fouilles du genre au territoire.
La cheffe de la Première Nation Carcross Tagish où auront lieu les fouilles, Maria Benoit, espère que ce travail réconfortera un peu sa communauté.
Je crois que les gens attendent de laisser tout cela finalement se reposer. Nous aurons aussi une cérémonie lorsque tout sera terminé et j’espère que cela aidera les membres de la communauté
, dit-elle.
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Pour Adeline Webber, ce travail est d’autant plus important qu’il recèle une dimension très personnelle puisqu’elle a elle-même fréquenté les pensionnats avec ses frères et sœurs. Son frère aîné a d’ailleurs perdu la vie au pensionnat Chooutla.
Nous allons finalement avoir des réponses aux questions que nous avions dans la famille. Cela aidera certaines personnes à faire leur deuil
, souligne-t-elle.
Des recherches dans d’autres communautés
Le groupe de travail souhaite commencer une partie des recherches dans d’autres communautés du Yukon, notamment à Whitehorse où quatre pensionnats ont été en fonction.
Mais, avant même de commencer les fouilles au sol, la première étape, explique Adeline Webber, est de recueillir le témoignage des survivants de la communauté. Il faut ensuite éplucher les archives disponibles à la recherche d’informations.
Parfois, ces informations sont incomplètes et il est difficile pour le groupe de travail de déterminer qui étaient les enfants dans ces établissements.
Certaines listes indiquent le nom des enfants qui étaient dans ces écoles, mais ni le lieu ni la communauté d’origine
, indique Adeline Webber.
En tout, le Yukon aura compté huit pensionnats pour Autochtones dispersés sur le territoire. Beaucoup d’enfants ont aussi été envoyés dans un neuvième pensionnat à Lower Point dans le nord de la Colombie-Britannique près de la frontière yukonnaise.
Avec des informations d'Ethan Lycan-Lang
