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Québec ouvre le dialogue sur la protection des langues autochtones

Ian Lafrenière s'adresse aux personnes rassemblées dans une salle de Val-d'Or.

Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, lors des consultations publiques sur les langues autochtones, lundi à Val-d'Or.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Près de 80 personnes ont pris part, lundi à Val-d’Or, à la première séance de consultation du ministre Ian Lafrenière sur la promotion et la revitalisation des langues autochtones.

L’exercice se déroule sans l’appui des chefs autochtones, qui ne reconnaissent pas la légitimité du gouvernement du Québec sur cette question.

On n’a pas besoin de lois pour nous aider, soutient le chef de Lac-Simon, Lucien Wabanonik. S’ils veulent une discussion, elle doit se faire de nation à nation. Une chose plus simple serait d’adopter la Déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones. Pourquoi le Québec fait autrement? Cette consultation, c’est une fausse manœuvre, une erreur. Il y a des façons de faire plus respectueuses des uns et des autres.

Lucien Wabanonik parle au micro lors des consultations publiques sur les langues autochtones à Val-d'Or.

Lucien Wabanonik, chef de Lac-Simon.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Malgré la position des chefs, plusieurs participants qui ont accepté de s’exprimer devant le ministre Lafrenière ont rappelé leur crainte de voir les langues autochtones disparaître.

La Décennie internationale des langues autochtones

Consulter le dossier complet

Un tableau noir où est écrit Bienvenue en plusieurs langues autochtones.

Personnellement, je suis terrorisé, lance Oscar Kistabish, un Abitibiwinni membre du conseil d’administration du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or.

Si on perd notre langue, on n’est plus là, on n’existe plus, c'est notre identité. Québec fait un bon geste en réveillant les chefs, les communautés et ceux qui travaillent à revaloriser la langue.

Une citation de Oscar Kistabish

Plusieurs ont rappelé l’importance de respecter et de soutenir les manières traditionnelles de propager les langues autochtones. Il a aussi beaucoup été question de favoriser leur enseignement dans les écoles.

J’ai moi-même traversé tout le système scolaire québécois sans jamais être reconnue comme une personne anishnabe, a raconté Nancy Wiscutie Crépeau, professeure adjointe à l’INRS. Oui, la langue autochtone doit avoir sa place à l’école et les jeunes doivent être mieux considérés dans leur répertoire langagier. Les enseignants doivent être mieux formés pour comprendre leur réalité linguistique. La question du territoire est aussi importante. C’est le lieu de transmission par excellence. Ça ne doit pas juste être confiné au milieu scolaire.

Richard Kistabish s'adresse au ministre Ian Lafrenière pendant les consultations.

Richard Kistabish a pris la parole à l'occasion des consultations publiques sur les langues autochtones.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Main tendue

Ian Lafrenière dit vouloir utiliser ces consultations pour tendre la main aux Premières Nations. Il affirme que Québec n’a pas fait son lit en ce qui a trait à la pertinence ou non d’adopter un projet de loi pour mieux protéger et promouvoir les langues autochtones.

On ne doit pas parler de consultation mais plutôt de dialogue ouvert, précise le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations. Il y avait un message de boycott qui circulait hier [dimanche], mais les gens ont voulu se faire entendre. On va prendre le pouls et discuter avec les chefs avant de prendre une décision. Pour nous, c’est une véritable main tendue, une façon de voir comment on peut travailler ensemble.

Le ministre Ian Lafrenière s'adresse aux personnes présentes à la consultation publique sur les langues autochtones à Val-d'Or.

Les consultations publiques sur les langues autochtones ont débuté à Val-d'Or et se déplaceront ensuite à différents endroits au Québec.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Ian Lafrenière assure que la survie des langues autochtones a été un sujet récurrent lors de sa tournée des 55 communautés autochtones du Québec.

J’ai entendu les craintes des communautés et je les comprends, affirme-t-il. Ils ont été déçus des positions prises par le passé et c’est correct. Mais j’ai aussi entendu l’importance de protéger ces langues. Tout est dans le comment, et c’est pour ça qu’on est là.

Trois autres journées d’échanges sont prévues au Québec au cours des prochaines semaines, soit à Uashat, à Montréal et à Kuujjuaq.

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