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La Première Nation de Garden River veut rectifier une injustice territoriale

Cole Nolan, Travis Boissoneau, Andy Rickard et Sol Mamakwa.

Les trois membres de la Première Nation de Garden River Cole Nolan, historien, Travis Boissoneau, chef adjoint, et Andy Rickard, chef, en compagnie de Sol Mamakwa, député néo-démocrate et chef adjoint de l'opposition officielle.

Photo : Avec la permission de Jauvonne Kitto

Radio-Canada

Les Ojibways de la Première Nation de Garden River, près de Sault-Sainte-Marie, ont annoncé leur intention d’intenter un procès en justice contre les gouvernements provincial et fédéral afin de faire respecter l’entente signée dans le cadre du traité Robinson-Huron de 1850, lors d’une conférence de presse tenue à Queen’s Park jeudi matin.

Il s’agit d’une injustice qui dure depuis plus de 150 ans et au lieu de se limiter à en parler, nous nous sommes dit qu’il était temps d’agir, affirme Andy Rickard, chef de la Première Nation de Garden River.

C’est un grand jour pour notre peuple, parce qu’il s’agit d’un des plus importants recours que nous voulions intenter au nom de notre nation.

Une citation de Andy Rickard, chef de la Première Nation de Garden River

La poursuite, les négociations et les discussions ne font que commencer, mais ce sont les revendications territoriales qui demeurent au cœur des réclamations.

Cela s'explique surtout par l’importance culturelle qu'a la terre pour les Autochtones, mais également par le besoin d’occuper plus d’espace chez une communauté grandissante qui nécessite plus d’infrastructures, explique M. Rickard.

Andy Rickard s'adresse aux journalistes.

Le chef de la Première Nation Garden River, Andy Rickard, entame un processus judiciaire afin de redonner à sa communauté les terres perdues. Alors que la réserve devait couvrir 543 kilomètres carrés, elle n'en couvre aujourd'hui que 207, selon un communiqué de presse diffusé par la Première Nation.

Photo : Avec la permission de Jauvonne Kitto

Il concède toutefois que les terres ne leur seront peut-être pas toutes redonnées et ne ferme pas la porte à des compensations financières, tout en avouant ignorer le montant que cela pourrait représenter.

Réparer les torts du passé

Les Ojibways s'étaient fait promettre un territoire de 543 km2, entre la baie Maskinongé et Partridge Point. Cette entente avait été négociée à l’époque par le chef Shingwaukonse dans le cadre du traité Robinson-Huron, peut-on lire dans le communiqué.

Toutefois, moins de 10 ans plus tard et en pleine famine, ils ont dû céder environ la moitié de ces terrains, expliquent les dirigeants de la Première Nation, toujours dans le communiqué.

Nous avons subi des pertes de terres [...] à cause de tactiques variées du gouvernement fédéral de l’époque.

Une citation de Andy Rickard, chef de la Première Nation de Garden River

Le temps est venu de reprendre nos terres [...] de braquer les projecteurs sur cette question, souligne M. Rickard.

Le moment est bien choisi par rapport au traité de 1850, aux annuités et à tout ce qui se passe pour nos Premières Nations à travers la province.

Une citation de Andy Rickard, chef de la Première Nation de Garden River

Respect des propriétaires 

Notre combat n’est pas contre les propriétaires, mais bien contre les gouvernements provincial et fédéral. La poursuite cherche à faire en sorte que l’entente adoptée en 1850 soit respectée, sans expulser les propriétaires, soutient le chef Andy Rickard.

Selon lui, il faudra passer par le dialogue, le respect de l’autre et l’éducation pour reconnaître et réparer l’injustice faite aux Autochtones depuis des centaines d’années.

La Première Nation de Garden River a déjà entamé un processus de dialogue avec des propriétaires, notamment à Squirrel Island où se trouvent de nombreux chalets qui appartiennent à des non-Autochtones.

Le chef souligne que le gouvernement doit également participer afin d'atténuer les préoccupations des résidents.

David contre Goliath

Les dirigeants des Premières Nations sont conscients que le combat contre les gouvernements fédéral et provincial ne sera pas facile, puisque les forces sont loin d'être proportionnelles. C'est du David contre Goliath, indiquent-ils.

Scott McLeod Shabogesic, chef de la Première Nation de Nipissing, fait remarquer que leur revendication territoriale date de la fin des années 1990 et du début de 2000, en précisant qu'ils n'en sont arrivés à un règlement avec le fédéral qu'en 2013, et que les négociations avec la province de l'Ontario ne sont qu'à leur début.

Avec les informations de Frédéric Projean et d'Aya Dufour

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