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Allégations de racisme à Timmins contre un établissement hôtelier

Trois des membres du comité consultatif autochtone : Melanie Verreault, Pierre Vien et Kristin Murray.

Il a été question du courriel envoyé à Michelle Boileau par une résidente crie lors de la réunion du comité consultatif autochtone tenue à Timmins mercredi.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Radio-Canada

Une femme crie de la côte ouest de la baie James allègue qu’elle et son fils ont été victimes de racisme lors d'un séjour dans un établissement hôtelier de Timmins.

La femme à la réception de [...] a injurié mon fils et a menacé de faire appel à la police afin de l’expulser.

Une citation de Extrait du courriel envoyé par une femme crie à la maire Boileau

Les Cris viennent à Timmins et réservent des hôtels/motels, mais ne sont pas traités correctement par ces commerces. C'est du racisme. Et ils croient qu’aucun Autochtone n’est digne de confiance, écrit-elle dans un courriel envoyé à la maire de la Ville de Timmins, Michelle Boileau, le 28 mars 2023.

Elle apporte de très bons points, reconnaît Mme Boileau. Les Cris se rendent à Timmins et contribuent grandement à l’économie de la ville. C’est pas acceptable [qu’ils] reçoivent ce traitement raciste et discriminatoire, s'indigne-t-elle.

Ce n’est pas la première fois que j’ai reçu ce genre de commentaires ou ce genre de plaintes [...] je n’étais pas surprise, j’étais déçue.

Une citation de Michelle Boileau, maire de Timmins

Quelques semaines avant la réception du courriel, des incidents similaires ont été rapportés plusieurs fois lors d’une séance de planification concernant les évacuations des communautés de la baie James, renchérit Mme Boileau.

C’était une préoccupation que le groupe organisateur avait par rapport au traitement que les personnes évacuées allaient recevoir, admet-elle.

Michelle Boileau.

Pour la maire de Timmins, Michelle Boileau, il faut continuer à travailler sur ce problème «en tant que ville, en tant que communauté, en tant que voisins».

Photo : Facebook

Je savais que c’était quelque chose que je devais prendre au sérieux, dit-elle. D'où cette idée de transférer le courriel au comité consultatif des personnes autochtones pour en discuter et pour qu’ils puissent proposer des recommandations.

L'éducation avant tout

Il a été question de cet incident lors de la réunion du comité consultatif autochtone tenu mercredi après-midi.

La communauté des affaires reconnaît qu’il y a des défis à relever, a souligné Dave Landers, directeur administratif de la Ville lors de la réunion. [Cette communauté] croit que l’éducation est la meilleure voie à suivre, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Dave Landers pense que certaines personnes qui ne devraient pas travailler dans l’industrie des services y sont tout de même employées.

Kristen Murray.

La conseillère municipale Kristen Murray siège au comité consultatif autochtone de la Ville de Timmins.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Il faudrait également éduquer les gens sur la manière de procéder lorsque des cartes de statut sont présentées, croit la conseillère municipale Kristin Murray.

Hier, elle s’est exprimée sur la capacité des gens à les utiliser et à les traiter comme il se doit. Connaissent-ils la différence entre l’ancienne carte de statut et la nouvelle carte de statut sécuritaire?, s’est-elle demandé.

Pour sa part, Pierre Vien, représentant des Métis de Timmins, pense que c’était un cas individuel qui ne représente pas toute la ville.

Toutefois, il constate lui aussi le manque d’éducation flagrant à ce propos. On essaie d’éduquer tout le monde [à] Timmins [...] il faut sensibiliser tout le monde, affirme-t-il.

Selon lui, le soutien et la formation pour les commerçants, pour les employés de la Ville de Timmins et tout le monde doivent être accessibles, voire obligatoires.

Ça va prendre du temps. On ne peut pas guérir un peuple ou toute une communauté en 30 jours.

Une citation de Pierre Vien, représentant des Métis de Timmins

Apprendre de l’histoire

Ce n’est pas la première fois que de telles allégations font surface, confirme Rebecca Friday, grande cheffe adjointe de Mushkegowuk et membre du comité consultatif autochtone. J’ai déjà entendu de tels commentaires dans le passé, affirme-t-elle.

Rebecca Friday.

Rebecca Friday, grande cheffe adjointe au Conseil Mushkegowuk et membre du comité consultatif autochtone, croit qu'il est impératif que les Canadiens soient éduqués sur l'histoire des peuples autochtones et ses conséquences.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Nous ressentons ce racisme lorsque Timmins accueille les évacués, se désole-t-elle.

En outre, elle affirme que sa communauté veut tisser des liens avec les non-Autochtones.

Travaillons ensemble, car c’est en travaillant ensemble que nous bâtirons une meilleure communauté, une meilleure ville.

Une citation de Rebecca Friday, grande cheffe adjointe du Conseil Mushkegowuk

Au lieu de condamner la Ville de Timmins, Mme Friday est plutôt d'avis qu’il faut jeter le blâme sur l’ignorance de l’histoire des peuples autochtones par les Canadiens, notamment en ce qui concerne les pensionnats pour Autochtones et les traumatismes intergénérationnels qui en découlent.

Cette histoire est horrifiante [...] et nous voulons la transmettre afin de faire part du processus de guérison.

Une citation de Rebecca Friday, grande cheffe adjointe du Conseil Mushkegowuk

Il faut retourner aux livres d’histoire et apprendre ce que Duncan Scott a tenté de faire, de se débarrasser des Premières Nations, lance-t-elle.

C'est par courriel que la directrice générale de l’établissement hôtelier qui fait l’objet d’allégations de racisme a répondu à Radio-Canada. À regret, nous ne sommes pas en mesure de commenter les allégations auxquelles vous faites référence, peut-on y lire.

Avec les informations de Jimmy Chabot

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