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L’UBC crée une police d’écriture pour des langues autochtones

Un panneau de l'UBC écrit en anglais et dans une langue autochtone.

Les panneaux des campus de l'Université de la Colombie-Britannique mettent en vedette la langue de la nation Musqueam.

Photo : UBC Okanagan

Radio-Canada

Une équipe de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) a mis au point une police sur ordinateur réservée à des langues salish et a adapté du même coup les panneaux sur ses campus.

Il a fallu quatre ans à l’UBC pour parvenir à mettre au point la nouvelle police de caractères du nom de Whitney Salishan. Non seulement cette police facilite la dactylographie de la langue musqueam sur un ordinateur, mais elle permet également de se calquer sur la police de Whitney, utilisée dans les documents et panneaux de signalisation universitaires.

La réconciliation au-delà des mots

Dans l’équipe qui a créé cette innovation avec un fort caractère émotionnel, il y a notamment Vanessa Campbell. Cette membre de la nation Musqueam travaille au département de la langue et de la culture musqueam à l’UBC. Pour elle, le projet a été un exemple de réconciliation ainsi qu'une marque de respect pour les peuples autochtones dont les terres sont investies par l'université.

Le fait que l’UBC reconnaît l'importance de pouvoir représenter respectueusement ma langue dans son espace, sur mon territoire, à travers la police d’écriture qu'elle utilise, en tant que femme musqueam, je trouve que cela a intrinsèquement créé cet espace de respect mutuel et d'attention à cette langue dans laquelle je travaille depuis toujours.

Une citation de Vanessa Campbell, membre de la nation Musqueam et employée de l'UBC

La langue d'origine des Musqueam est un dialecte du nom de halkomelem et qui s’écrit hən̓q̓əmin̓əm̓, et dont la plupart des caractères ne sont en effet pas disponibles sur un clavier de langue anglaise.

Un panneau en halkomelem.

Un panneau informatif à la station d'autobus du campus de l'université de la Colombie-Britannique à Vancouver.

Photo : Paul Joseph (UBC)

Des problèmes de polices numériques

Le processus a comporté plusieurs défis, comme le souligne le responsable du marketing de l’UBC, Matt Warburton. Il faut savoir que le hən̓q̓əmin̓əm̓ était traditionnellement une langue orale. Cependant, le peuple musqueam a commencé, au cours des dernières décennies, à l'écrire.

Pour se coller le plus possible aux exigences de cette langue, les têtes pensantes de l’Université ont choisi l'alphabet phonétique nord-américain, car il offre des sons utilisés dans la langue des Musqueam qui ne sont pas disponibles dans l'alphabet latin utilisé dans l'anglais moderne.

D’après Matt Warburton, l'alphabet phonétique a révélé des problèmes uniques dans le monde numérique. Seules quelques polices informatiques reconnaissent les caractères de la langue musqeeam, ce qui signifie que quiconque souhaitant utiliser la langue est limité dans ses options ou obligé de changer de police au milieu d'une phrase.

Des écrits en halkomelem, langue de la Première Nation Musqueam.

La police Whitney Salishan est utilisée dans les documents officiels de l'UBC ainsi que sur ses affichages.

Photo : UBC

Adaptable à d’autres langues

La nouvelle police est par ailleurs adaptable à la langue des Syilx, dont la nation est située dans la même région que le campus universitaire de l'Okanagan. Matt Warburton avoue que, avant la création de Whitney Salishan, l’Université concevait manuellement des caractères dans les langues musqueam et syilx chaque fois que que l'Université en avait besoin pour un projet.

Cela a été un travail de titan et chronophage, estime Matt Warburton, qui s’occupe de l’image de marque de l’UBC. Avec cette avancée, la nouvelle police peut être téléchargée sur les ordinateurs de l'Université. Matt Warburton a déjà distribué environ une centaine de licences et s'attend à d'autres demandes, d'autant que de plus en plus de Britanno-Colombiens apprennent les langues autochtones.

Les prochaines étapes consisteront maintenant à créer une version pouvant être utilisée sur les sites Internet de l'université et à l'étendre à d’autres langues autochtones. Les responsables universitaires croient que les licences de la police Whitney Salishan seront vendues au public par la société qui a aidé à la concevoir.

Avec les informations de La Presse canadienne

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