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Des obstacles encore trop grands pour des familles des victimes de pensionnats

La veillée aux chandelles organisée par la Première Nation Cowessess sur le site de l'ancien pensionnat pour Autochtones de Marieval, en Saskatchewan, le 26 juin 2021.

En 2021, la Première Nation Cowessess a fait la découverte de 751 sépultures anonymes sur le site de l'ancien pensionnat pour Autochtones de Marieval.

Photo : CBC / Mickey Djuric

Deux ans après la découverte de 751 sépultures anonymes sur le territoire de la nation Cowessess en Saskatchewan, l'interlocutrice spéciale Kimberly Murray a déposé son rapport provisoire vendredi matin. Elle y fait notamment état de l'accès difficile aux documents officiels qui rend le fardeau encore plus lourd pour les familles des victimes.

Nommée il y a un an par Ottawa, elle a pour mandat de fournir des recommandations au gouvernement fédéral pour mettre en place un nouveau cadre juridique fédéral afin d'assurer le traitement respectueux et culturellement approprié des lieux de sépultures anonymes.

Vendredi, elle a présenté ses premiers résultats devant les familles des victimes et certains survivants des pensionnats autochtones.

Membre de la nation crie de la communauté de Piapot en Saskatchewan, Rowan Crowe affirme subir encore les traumatismes de son passage dans un pensionnat.

Quand je suis arrivée ce matin, je regardais un peu partout, m'attendant encore à voir apparaître un prêtre ou une sœur qui me punirait pour avoir parlé ma langue, témoigne Rowan Crowe, survivant d’un pensionnat autochtone.

Le destin tragique des victimes de pensionnats pour Autochtones

Consulter le dossier complet

Une femme autochtone se recueille près de souliers d'enfants déposés sur des marches en ciment.

Aujourd’hui il demande d’être réellement entendus par le gouvernement.

À travers les multiples témoignages entendus sur le territoire de la Première Nation Cowessess, la frustration induite par des décennies d'embûches dans la recherche de la vérité se fait sentir.

Et ce sont ces embûches que présente l'interlocutrice spéciale Kimberly Murray à travers la publication de son rapport provisoire.

Les préoccupations qui ressortent du rapport provisoire

  • Accès et destruction des dossiers.
  • Accès et protection des sites de sépultures.
  • Complexité et chronologie des recherches.
  • Lacunes des processus d'enquête existants.
  • Affirmation de la souveraineté des autochtones.
  • Défis liés aux interactions avec les médias et aux divulgations publiques.
  • Augmentation de la violence occasionnée par le déni.
  • Manque de financement suffisant à long terme.
  • Le besoin de soutien à la santé et au bien-être des Autochtones.
  • Le rapatriement des enfants.
  • Le rapatriement des cimetières et lieux de sépulture.
  • La responsabilité des systèmes de justice et du gouvernement.

Des décennies de recherches pour les familles des victimes

L’interlocutrice spéciale raconte l’histoire de la famille de Marieyvonne Alaka Ukaliannuk pour illustrer le besoin de réformes qui doivent être mises en place.

Au début des années 1960, Marieyvonne Alaka, âgée de quatre ans, a été arrachée à sa famille à Igloolik au Nunavut. Au cours de sa première année à l’école Sir Joseph Bernier, Marieyvonne Alaka se blesse et est envoyée à l'hôpital de Churchill, au Manitoba. Elle y contracte la tuberculose.

Il s'ensuivit une suite de transferts d'hôpitaux à travers le pays. Finalement, à l’âge de 8 ans, la fillette décède dans un foyer de soins continus pour enfants à Austin, au Québec.

La famille de Marieyvonne Alaka n’a jamais été informée d’aucun de ses transferts. Sa famille a passé plus d’un demi-siècle à tenter de la retracer.

Marieyvonne Alaka est aujourd’hui enterrée à plus de 2000 kilomètres de sa maison d'Igloolik, à Magog, au Québec.

Des histoires comme celles de la famille Ukaliannuk ont retenu l’attention de Kimberly Murray sur le besoin de faciliter les processus de recherche pour les familles des victimes.

Le droit des familles d’accéder à l'information

L’interlocutrice spéciale nommée par le gouvernement fédéral est sans équivoque, les familles des victimes de pensionnats ont le droit d’avoir accès facilement aux dossiers qui les concernent.

Aujourd'hui encore, les survivants et leurs familles continuent de se battre pour avoir accès aux dossiers.

Une citation de Kimberly Murray, interlocutrice spéciale indépendante

Elle donne l'exemple des survivants du pensionnat ontarien St. Anne qui ont dû se présenter au tribunal plus de 30 fois pour finalement accéder à leurs dossiers.

Le financement pour le rapatriement des sépultures d’enfants et l’accès parfois difficile aux cimetières non marqués qui se situent sur des propriétés gouvernementales ou privées font aussi partie des préoccupations soulevées.

Les préoccupations présentées vendredi sont le fruit des consultations menées dans la dernière année auprès des communautés autochtones à travers le pays.

Les recommandations finales de Kimberly Murray sont attendues dans un rapport qui devrait être présenté dans un an.

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