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Les Premières Nations rejettent le plan du site d’enfouissement de Chalk River

Une route et une grande affiche vues au travers d'une clôture métallique.

Les Premières Nations algonquines s’opposent au site de déchets radioactifs à proximité de la rivière des Outaouais. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Radio-Canada

Les Premières Nations algonquines s’opposent au site de déchets radioactifs à proximité de la rivière des Outaouais.

Lors d’une conférence de presse mardi matin, les chefs de deux Premières Nations algonquines et les grandes cheffes du Conseil tribal de la Nation algonquine Anishinabeg (CTNAA) et du Secrétariat de la Nation algonquine (SNA), représentant dix des onze Premières Nations algonquines, ont enjoint au gouvernement fédéral d'abandonner son projet de dépotoir de déchets radioactifs en surface sur le territoire algonquin non cédé situé à proximité de la rivière des Outaouais.

La cheffe du Parti vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Islands, Elizabeth May, était également présente pour donner son appui à cette opposition.

Les peuples algonquins n'ont jamais consenti à ce que le site de Chalk River soit utilisé pendant plus de 75 ans pour des réacteurs nucléaires et la recherche, ni qu’il devienne un dépotoir permanent de déchets radioactifs. La consultation a trop tardé et elle s’est avérée inadéquate. Nous rejetons le plan.

Une citation de Lance Haymond, chef de la Première Nation Kebaowek

Selon une évaluation dirigée par les Autochtones, et rendue publique mardi matin, la proposition relative aux déchets radioactifs aura un impact sur la culture, la terre, l’eau et la faune.

La Kichi Sibi [rivière des Outaouais] est sacrée pour nos peuples et elle se trouve au cœur de notre terre natale non cédée, a rappelé le chef Lance Haymond, de la Première Nation Kebaowek, par voie de communiqué.

Manque de consultation

Les Nations algonquines doivent présenter leurs conclusions sur le projet  Installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS) lors d'une audience de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), le 10 août prochain.

Le chef Haymond et le chef Dylan Whiteduck de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg affirment que la CCSN n'a pas rempli son obligation de consulter.

Le chef de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck.

Le chef Dylan Whiteduck de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Poudrier

La consultation a eu lieu trop tard dans le processus et le personnel de la CCSN a traité l’IGDPS comme un fait accompli, estiment-ils.

Les deux chefs invoquent l'article 29(2) de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, dont le Canada est signataire, qui stipule que les Premières Nations doivent donner leur consentement libre, préalable et éclairé au stockage ou à l’élimination de déchets radioactifs sur leurs terres ou territoires.

Nous ne pouvons pas risquer la destruction de la terre et de l'eau, qui assurent la vie de tous les êtres.

Une citation de Lisa Robinson, grande cheffe du Secrétariat de la Nation algonquine et cheffe de la Première Nation Wolf Lake

Nous avons constaté que le monticule de déchets radioactifs pouvait avoir de très graves répercussions sur nos droits et intérêts autochtones, a déclaré le chef Whiteduck. Pour avoir un sens, la consultation doit être entamée dès le début de la planification du projet. Une consultation digne de ce nom devra permettre à Kitigan Zibi Anishinabeg un consentement libre, préalable et éclairé.

L'emplacement de l'installation proposée inquiète beaucoup les Premières Nations, a-t-il ajouté, et rien ne la justifie, selon lui.

 Nous n'avons reçu aucune explication satisfaisante sur les raisons pour lesquelles d'autres sites éloignés de la rivière n'ont pas été envisagés.

L'entreprise se défend

L’entreprise a assuré s’être engagée à développer des relations à long terme avec les différentes communautés autochtones. Nous avons réalisé plus de 280 activités depuis 2016 auprès de 16 communautés et organisations, a souligné la vice-présidente des Laboratoires nucléaires canadiens, Meggan Vickerd.

Nous respectons les Premières Nations et leur opinion et nous avons pris des engagements significatifs.

Une citation de Meggan Vickerd, vice-présidente des Laboratoires nucléaires canadiens

En entrevue, cette dernière a d'ailleurs expliqué que de nombreuses améliorations ont été apportées au projet initial grâce à ces rencontres.

Pour sa part, le bureau du ministre des Ressources naturelles du Canada a indiqué que la santé et la sécurité des Canadiens, ainsi que la promotion de la réconciliation et la protection de l'environnement, sont les principales priorités du gouvernement fédéral en matière d'énergie nucléaire.

Tous les déchets radioactifs au Canada sont gérés en toute sécurité, conformément aux normes internationales, dans des installations autorisées et surveillées par notre organisme de réglementation de classe mondiale, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), a-t-on mentionné.

Avec les informations de Fiona Collienne et de Nelly Albérola

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