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Des leaders autochtones rejettent les raisons de Stefanson de ne pas fouiller un dépotoir

Une conférence de presse de leaders autochtones, le 17 juillet 2023.

L'Assemblée des chefs du Manitoba et sa cheffe Cathy Merrick ( au centre) ont convoqué les médias pour dénoncer les propos de la première ministre du Manitoba qui refuse de financer une fouille au dépotoir de Prairie Green pour retrouver des femmes autochtones assassinées.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Alors que la première ministre du Manitoba a évoqué des raisons de sécurité pour ne pas procéder à la fouille d’un dépotoir au nord de Winnipeg, des dirigeants autochtones ont rejeté ces arguments.

Ils pressent les autorités provinciales pour qu'ils reconsidèrent leur décision afin que la fouille au dépotoir Prairie Green aille de l'avant, afin de retrouver des restes de femmes autochtones assassinées, victime d'un tueur en série présumé.

Il y a moins de deux semaines, Heather Stefanson indiquait que la province ne financerait pas de fouille de ce dépotoir pour retrouver les dépouilles de Marcedes Myran et de Morgan Harris, qui, selon la police, se trouveraient à cet endroit.

Heather Stefanson a déclaré qu'elle ne pouvait pas sciemment risquer la santé et la sécurité des travailleurs manitobains pour une recherche, dont l'issue n'était pas garantie.

Ce n'est pas une question de coûts, mais de responsabilité envers nos concitoyens autochtones. Je suis optimiste qu'on aura le soutien du fédéral et c'est à la première ministre [Heather Stefanson] de revenir à la table des discussions, lance la grande cheffe de l'Assemblée des chefs du Manitoba (ACM), Cathy Merrick, en conférence de presse lundi.

Meurtres en série de femmes autochtones

Consulter le dossier complet

Des silhouettes de femmes sur un chemin de campagne

Une étude de faisabilité des fouilles mentionne les risques considérables dus à l'exposition aux produits chimiques toxiques et à l’amiante.

Cathy Merrick a rappelé que les experts ont affirmé dans l'étude que des moyens existaient pour protéger les travailleurs.

Le consultant médico-légal chez Rocky Mountain Forensic Consulting Kris Dueck a été invité par l'ACM à la conférence de presse de lundi.

Ce dernier a travaillé sur l'étude de faisabilité et affirme que le rapport décrit à la fois la manière dont une recherche pourrait être effectuée en toute sécurité et la méthode qui offrirait les meilleures chances de succès.

Pour la plupart des personnes qui ont lu l'étude, il est clair que les risques peuvent être atténués et que la recherche peut être effectuée en toute sécurité, a-t-il dit. Tout argument, je suppose, qui s'opposerait à ces conclusions, à notre avis, n'est pas nécessairement fondé sur des faits.

L'anthropologue légiste à l'Université de Brandon et co-autrice du rapport Emily Holland ajoute que la stratégie de recherche recommandée par le comité est l'utilisation d'un convoyeur pour passer au crible les matériaux de la décharge.

Cette méthode a été identifiée comme ayant les meilleures chances de trouver les restes humains, sur la base de son succès dans des recherches similaires ailleurs au pays, signale-t-elle.

La première ministre essuie les critiques

Heather Stefanson continue à être critiquée par les familles des victimes et des dirigeants des Premières Nations.

La grand-mère de Marcedes Myran, Donna Bartlett, déplore son manque de sensibilité.

Comment peut-elle dire non ? S’il s'agissait de sa fille ou de sa petite-fille, les recherches seraient déjà faites. Le gouvernement commet des actes de génocide depuis toujours, a-t-elle lancé pendant la conférence de presse.

Il est très facile de dire qu'une recherche ne peut pas être effectuée si l'on n'a pas lu le rapport. Et c'est exactement ce qui s'est passé avec la première ministre Stefanson, ajoute Kyra Wilson, la grande cheffe de la Première Nation de Long Plain, d'où sont originaires Marcedes Myran et Morgan Harris.

Un porte-parole de la première ministre soutient que Heather Stefanson connaît l'intégralité du rapport grâce à des participations à des séances de breffage et à sa propre évaluation.

Ce rapport a été achevé en mai et conclu qu'une fouille pourrait prendre jusqu'à trois ans et coûter jusqu'à 184 millions de dollars.

Il précise que de ne pas faire une fouille pourrait avoir des répercussions durables sur les familles, les amis, les proches, les Premières Nations et les communautés autochtones du Manitoba et de partout au Canada.

Depuis l'annonce du gouvernement du Manitoba de ne pas financer les fouilles au dépotoir Prairie Green, des manifestants bloquent la principale décharge de Winnipeg, sur le chemin Brady, en signe de protestation.

Avec des informations de La Presse canadienne, de Catlyn Gowriluk, d'Anne-Louise Michel et de Gavin Boutroy

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