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L’identité autochtone des politiciens devrait être mieux vérifiée, selon une avocate

Heather Stefanson, Wab Kinew et Dougald Lamont sont photographiés côte à côte dans une photo d'archives.

En plus du Parti progressiste-conservateur, l'avocate métisse Jean Teillet critique aussi les méthodes de vérification du Parti libéral et du Nouveau parti démocratique (NPD).

Photo : Radio-Canada / Prabhjot Singh Lotey

Radio-Canada

Le processus de vérification de l'identité autochtone des candidats politique du Parti libéral, du Nouveau parti démocratique et du Parti progressiste-conservateur n'est pas assez rigoureux, selon l’avocate métisse spécialisée en fraude identitaire Jean Teillet.

L'avocate a notamment été embauchée par l’Université de la Saskatchewan comme enquêtrice indépendante pour se pencher sur le problème de l'usurpation de l'identité autochtone.

Elle fait également partie des personnes et des organisations qui ont exprimé des doutes quant à l'identité métisse du ministre de l'Environnement et du Climat du Manitoba, Kevin Klein.

Les origines autochtones de ce dernier sont contestées par la Fédération métisse du Manitoba, ainsi que par l'un de ses frères, Christopher Rout.

Après avoir été mise au courant de ces allégations, à la fin du mois de juillet, la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a refusé de s'exprimer sur l’identité autochtone de Kevin Klein, selon un porte-parole.

Nous ne faisons pas de contrôle sur les identités personnelles des gens, a répondu Heather Stefanson aux médias lors d'une conférence de presse sur un autre sujet lundi.

En plus du Parti progressiste-conservateur, l'avocate Jean Teillet critique aussi les méthodes de vérification du Parti libéral.

Elle dénonce l'absence de processus de vérification concret. Il soutient de façon passive l'usurpation de l'identité autochtone. Son manque d’actions signifie qu'il soutient les effets négatifs d'une telle usurpation.

 L'avocate métisse Jean Teillet.

L'avocate métisse Jean Teillet.

Photo : Pape Salter Teillet Barristers and Solicitors (avocats)

Le Parti libéral affirme prendre l'usurpation de l'identité autochtone « au sérieux ». Cela serait considéré comme un manquement à l'éthique.

L'identité est décidée par les Premières Nations elles-mêmes et les organisations autochtones. S’il y a des inquiétudes par rapport à un candidat précis, ce serait abordé dans une entrevue [...] Le parti ne demande pas aux gens de se présenter par rapport à leur culture ou leur orientation sexuelle, indique un porte-parole.

Pour sa part, le député du Parti progressiste-conservateur du Manitoba, Ralph Eichler, qui préside le comité responsable de la nomination des candidats, a déclaré ne poser aucune question par rapport à l'origine ethnique.

Le comité ne s'intéresse pas à l'identité ethnique des gens, mais plus à la personne en tant que telle, écrit-il.

Il ajoute que le Parti libéral ne corrobore pas de manière indépendante les affirmations des candidats concernant leur appartenance à une communauté autochtone.

De son côté, le NPD a déclaré à CBC/Radio-Canada que le parti possède un processus de vérification très rigoureux. Nous sommes juste dans l’évaluation de nos candidats, note un porte-parole dans une déclaration.

Une assimilation renversée

Selon Jean Teillet, le NPD n'a pas fourni assez de détails sur ses méthodes pour qu'elle puisse déterminer si celles-ci sont adéquates pour vérifier l'identité d'un candidat.

Pour ce qui est des partis libéral et progressiste-conservateur, elle estime que, s'ils prenaient la vérification de l'identité autochtone de leurs candidats au sérieux, ils appliqueraient des méthodes de vérification concrète.

L'avocate soutient que tous les partis politiques, les bureaux gouvernementaux, les universités et les écoles devraient afficher publiquement qu'ils vérifient l'identité autochtone des candidats à un poste, puisque l'absence de vérification pourrait avoir des conséquences graves.

Une fois que nous nous disons tous Autochtones pour n’importe quelle raison, il n'y aura plus d’Autochtones, car nous serons tous Autochtones. J'appelle ça de l'assimilation renversée.

Une citation de Jean Teillet, avocate métisse

Pour sa part, le professeur de science politique à l’Université d’Ottawa Veldon Coburn estime que les réponses du NPD et du Parti libéral concernant la vérification d’identité autochtone sont positives, mais apporte une nuance.

Pour ce qui est des méthodes de vérification du Parti progressiste-conservateur, le professeur originaire de la Première Nation Pikwàkanagàn dénonce le fait qu’elles sont rapides et incomplètes.

Ils ne se soucient vraiment pas de savoir si quelqu’un se présente faussement comme Autochtone , affirme-t-il.

Il ajoute que, d'après son expérience personnelle, il n'est pas du tout offensant de questionner une personne autochtone sur ses liens avec la communauté. C'est le minimum que si quelqu’un se déclare Autochtone, on le vérifie, ajoute Veldon Coburn.

Nous ne sommes pas juste une cuisine, un habit ou une danse. Nous avons des systèmes politiques pour les membres de nos communautés et cela fait de nous des citoyens.

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