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À l’ONU, Zelensky cible le droit de veto d’une Russie jugée « criminelle »

Le président Zelensky s'exprimant au Conseil de sécurité.

Le président Volodymyr Zelensky a pris la parole au Conseil de sécurité de l'ONU, à New York.

Photo : Getty Images / Spencer Platt

Agence France-Presse

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a directement interpellé la Russie lors d'une session exceptionnelle mercredi du Conseil de sécurité de l'ONU, dénonçant « l'agression criminelle » de Moscou et le « blocage » de l'instance onusienne en raison du droit de veto russe.

La plupart des pays du monde reconnaissent la vérité sur cette guerre, a déclaré M. Zelensky, qui faisait face à l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia.

Il s'agit d'une agression criminelle et injustifiée de la Russie contre notre nation, qui vise à s'emparer du territoire et des ressources de l'Ukraine, a-t-il affirmé.

M. Zelensky, habillé de son habituel treillis vert kaki, a appelé l'ONU à retirer à la Russie son droit de veto au Conseil de sécurité, lié à son siège de membre permanent hérité de l'ex-URSS victorieuse de la Deuxième Guerre mondiale.

Le droit de veto aux mains de l'agresseur bloque l'ONU, a-t-il dit.

Guerre en Ukraine

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Un véhicule blindé est en feu, un corps gît dans la rue.

Il est impossible d'arrêter cette guerre, car tous les efforts font face au veto de l'agresseur ou de ceux qui le soutiennent, a ajouté celui qui incarne depuis un an et demi la résistance ukrainienne face à la Russie.

C'est la première fois depuis le début de l'invasion russe de son pays, le 24 février 2022, que le président Zelensky s'exprimait en personne devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Entrevue avec Emmanuelle Rousseau, doctorante en sciences politiques à l’Université de Montréal.

La réunion de mercredi, soigneusement chorégraphiée, se déroulait au plus haut niveau avec les interventions successives de nombreux dirigeants du monde entier, dont le Japonais Fumio Kishida, le Canadien Justin Trudeau ou l'Allemand Olaf Scholz.

Signe d'une ambiance tendue, l'ambassadeur russe s'est plaint que le président ukrainien soit autorisé à parler avant les autres membres du Conseil, dénonçant une instance transformée en seul en scène et en spectacle.

Ce à quoi le premier ministre albanais Edi Rama, qui assure la présidence du Conseil, a répliqué : Arrêtez la guerre et le président Zelensky ne prendra plus la parole.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est inquiété d'un conflit en violation de la charte de l'ONU et qui aggrave les crises géopolitiques et les divisions dans le monde.

Il a notamment appelé la Russie à revenir dans l'accord sur l'exportation de céréales ukrainiennes duquel Moscou s'est retiré.

Le recours au veto est légitime, dit Lavrov

Sergueï Lavrov à la table du Conseil de sécurité.

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, s'est exprimé au Conseil de sécurité de l'ONU après l'intervention de M. Zelensky.

Photo : Getty Images / Spencer Platt

Les interventions se sont succédé, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, de retour d'un récent déplacement en Ukraine, accusant la Russie de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en Ukraine presque au quotidien.

C'est une guerre contre l'idée même des Nations unies [...] qui nous concerne tous, a renchéri son homologue française Catherine Colonna.

Côté russe, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui est entré dans la salle du Conseil au moment où s'exprimait M. Blinken, a défendu l'outil légitime qu'est le veto russe.

Le recours au veto est un outil absolument légitime stipulé dans la Charte des Nations unies avec l'objectif d'empêcher que des décisions conduisent à l'éclatement de l'ONU, a défendu le ministre russe.

Il n'a pas assisté au discours du président Zelensky.

Alors que l'Ukraine est engagée dans une difficile contre-offensive et que la guerre s'enlise, le président ukrainien a poursuivi mercredi son offensive diplomatique à New York, où sont réunis les grands dirigeants de ce monde à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU. En l'absence notable, cependant, du Chinois Xi Jinping, du Russe Vladimir Poutine, du Français Emmanuel Macron et du Britannique Rishi Sunak.

Diplomatie ou poursuite de la guerre?

Après New York, M. Zelensky doit se rendre à Washington jeudi pour y être reçu par le président américain, Joe Biden, qui mène la coalition en soutien de Kiev.

Le président Volodymyr Zelensky avec la délégation ukrainienne à l'ONU.

Le président Volodymyr Zelensky avec la délégation ukrainienne à l'ONU

Photo : AP / Susan Walsh

S'exprimant mardi à l'ONU, ce dernier avait fustigé la Russie qui croit que le monde va se lasser et la laisser brutaliser l'Ukraine sans conséquence.

Volodymyr Zelensky s'était lui-même efforcé mardi à la tribune de l'ONU de rallier à sa cause des pays du Sud parfois sceptiques en leur disant qu'ils avaient eux aussi intérêt à ce que Kiev remporte la victoire.

Ses propos sur certains pays qui feignent la solidarité avec l'Ukraine ont, eux, provoqué la colère de la Pologne qui a convoqué l'ambassadeur ukrainien.

Après un an et demi de guerre aux impacts en cascade sur le monde, notamment sur la sécurité alimentaire, certains pays du Sud plaident de plus en plus ouvertement pour une solution diplomatique.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a rejeté les appels à un cessez-le-feu immédiat. Nous voulons tous que la tuerie cesse, aujourd'hui plutôt que demain, a déclaré M. Scholz au Conseil. Mais la paix signifie le respect de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de l'Ukraine.

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