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Pêche au homard automnale : une plus grande zone de pêche pour Listuguj

Un bateau avec deux pêcheurs à bord rentre à quai.

Les pêcheurs mi'gmaq pêcheront durant deux semaines, du 30 septembre au 14 octobre. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Les pêcheurs mi’gmaq pourront désormais pêcher le homard dans les eaux adjacentes à la communauté de Listuguj, soit à l’ouest de la sous-zone 21B, où ils sont déjà autorisés à le faire pour leur subsistance.

Nos pêcheurs ont remarqué qu’il y avait une abondance de ressource dans ce secteur. Nous avons donc demandé à Pêches et Océans leur opinion pour opérer dans cette zone et ils ont accepté de mettre en place une pêche expérimentale, explique Fred Metallic, directeur des opérations en ressources naturelles au conseil de bande de Listuguj.

Deux pêcheurs à bord d'un bateau.

Les pêcheurs mi'gmaq peuvent utiliser leurs prises à des fins alimentaires, sociales, rituelles ou commerciales. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Il s’agit en effet d’un projet-pilote de pêche expérimentale du homard mené conjointement par le conseil de bande de Listuguj et par Pêches et Océans Canada.

Le projet de pêche expérimentale commencera samedi et se poursuivra jusqu’au 14 octobre.

Ce projet, qui sera réalisé à petite échelle, permettra d’acquérir des données environnementales et biologiques dans le secteur au moyen de vérifications à quai et de journaux de bord, précise par écrit la conseillère en communication pour le MPO, Marie-Ève Caron.

La sous-zone 21B s’arrête à la frontière imaginaire entre les quais de Miguasha, en Gaspésie, et de Dalhousie, au Nouveau-Brunswick.

Selon Fred Metallic, l’agrandissement de la zone de pêche pour les pêcheurs mi’gmaq concerne l’ouest de cette frontière imaginaire jusqu’au pont J. C. Van Horne, à l’embouchure de la rivière Restigouche, tout en restant au nord de la frontière maritime du Québec et du Nouveau-Brunswick.

La carte des zones de pêche au homard du ministère des Pêches et des Océans du Canada.

La zone concernée, la 21B, se trouve dans la baie des Chaleurs. (Photo d'archives)

Photo : Ministère des Pêches et Océans Canada

Cette pêche permettra à 20 membres de la communauté d’utiliser cinq casiers à homards chacun dans cette zone, pour un total de 100 casiers.

Pour le conseil de bande, il s’agit d’une manière de voir à quel point ce stock de homard potentiel est en santé.

Nous avons bon espoir que la ressource sera disponible, mais on doit quand même y faire très attention, poursuit M. Metallic. Pour voir si une ressource est saine, il faut prendre en compte un certain nombre de caractéristiques des homards prélevés comme leur taille, s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle, où ils en sont rendus dans leur mue, etc.

On est conscients qu’il faut être prudent si on veut une pêche durable dans cette zone, et […] ce projet est une façon non seulement de le faire mais aussi de contribuer à assurer un accès à la ressource pour la communauté sans perturber les pêcheries existantes dans la baie des Chaleurs.

Une citation de Fred Metallic, directeur des opérations en ressources naturelles au conseil de bande de Listuguj

Le MPO indique également que ce projet cadre avec l’engagement d’Ottawa qui établit une gouvernance partagée et collaborative des pêcheries avec le conseil de bande de Listuguj en vertu de l’Entente de réconciliation et de reconnaissance des droits de pêche signée en 2021.

Rappelons que depuis deux ans, les pêcheurs mi’gmaq sont autorisés par Ottawa à vendre une partie de leurs prises.

Deux poids, deux mesures

Devant cette nouvelle, le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie (RPPSG) réitère sa position foncièrement opposée à l’entente signée entre Ottawa et le conseil de bande de Listuguj.

Que ce soit un Autochtone, un allochtone, une bande ou monsieur-madame tout le monde, nous sommes contre la pêche d’automne, parce que c’est une période où le homard est très vulnérable, réaffirme le directeur général du RPPSG, O’Neil Cloutier.

Le directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, O'Neil Cloutier.

Le directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie O'Neil Cloutier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / William Bastille-Denis

Selon M. Cloutier, Pêches et Océans Canada utilise la formule deux poids, deux mesures en agissant de la sorte, ce qui crée de la division.

Il donne notamment l’exemple de la pêche exploratoire de la zone 19A en Haute-Gaspésie, qui perdure depuis plusieurs années au printemps.

Pour implanter une pêche dans une zone non exploitée, on commence avec un projet expérimental qui devient par la suite une pêche exploratoire, et finalement, au bout de 10 ans, ça finit avec un permis de pêche commerciale, explique M. Cloutier.

Pourquoi c’est fait autrement et très rapidement dans le cas de l’ouest de [la sous-zone] 21B quand ça ne marche pas de même habituellement? C’est une question qu’on se pose réellement.

Une citation de O’Neil Cloutier, directeur général du RPPSG

On n’est pas contre le fait que les bandes autochtones veulent augmenter leur accès à la ressource, mais faisons passer ça par l’achat de permis commerciaux comme il s'en vend chaque année en Gaspésie pour les remettre au conseil de bande, en collaboration avec eux et le ministère évidemment, plutôt que de créer une problématique autour des différents modes de gestion et d’exploitation du homard, ajoute O’Neil Cloutier.

Selon Fred Metallic, l’achat de permis n’est pas une panacée.

Chaque fois que nous voulons acheter des permis de homard, on nous dit un prix beaucoup plus élevé que ce que le marché dicte en termes de valeur d’un permis, alors c’est très difficile d’acheter un permis, précise-t-il.

Le but, au final, est de permettre aux Mi’gmaq de pêcher selon leurs droits traditionnels et ancestraux dans les eaux du territoire de Gespe’gewa’gi.

Une citation de Fred Metallic, directeur des opérations en ressources naturelles au conseil de bande de Listuguj

La période de pêche au homard automnale de Listuguj s’amorce samedi et s’échelonnera sur deux semaines, soit jusqu’au 14 octobre.

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