Rapport du protecteur du citoyen : des Autochtones exhortent le gouvernement à agir
Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, n'a pas été tellement surpris par les constats du protecteur du citoyen.
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) estime que la balle est dans le camp du gouvernement pour appliquer plus rapidement les recommandations de la commission Viens.
Le protecteur du citoyen, Marc-André Dowd, a déposé son rapport de suivi, dans lequel on constate que seulement le tiers des appels à l’action ont été appliqués, quatre ans après la fin de la commission.
Le fardeau, pour moi, demeure entièrement aux pieds de l'Assemblée nationale
, a exprimé Ghislain Picard, chef de l’APNQL, qui se dit peu surpris des constats de Marc-André Dowd.
S’il n’y a pas de stratégie globale pour mettre en œuvre les deux tiers de ce qui reste comme travail à faire, on est un peu condamnés à des actions et des gestes qui vont tenir plus de l’improvisation
, a-t-il soutenu en marge de la conférence de presse du protecteur du citoyen, mercredi à Val-d’Or.
C’est encourageant qu’une autre voix que la nôtre, plus neutre, arrive aux mêmes conclusions. Espérons que le gouvernement était à l’écoute ce matin.
Pour le chef de la communauté anishnabe de Lac-Simon, Lucien Wabanonik, il sera difficile de rebâtir la confiance envers les services publics tant que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) ne reconnaîtra pas le racisme systémique.
Le chef de Lac-Simon, Lucien Wabanonik.
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
Ce qu’on entend, c’est qu’il y a encore un refus, en 2023, de la reconnaissance. Nier qu’il y a un racisme systémique, c’est ce qui est difficile à digérer pour plusieurs Premières Nations dans nos communautés
, a mentionné M. Wabanonik.
C’est un projet de société
Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit au sein du gouvernement Legault, Ian Lafrenière, accueille favorablement le rapport. Il assure que des actions ont été posées dans les dernières années.
Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Est-ce que des changements ont été faits? La réponse est oui. Est-ce que c’est parfait? La réponse est non. Est-ce qu’il y a encore du travail à faire? Absolument. Ces redressements-là, c’est un projet de société, ça va prendre des années. Ça fait 400 ans que les Premières Nations attendent, je comprend leur impatience, mais on a fait des changements significatifs
, a affirmé le ministre Lafrenière.
Avec la collaboration de Marc-André Landry