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Pensionnats pour Autochtones : Andrew Furey présente des excuses au Labrador

Des Autochtones prennent une photo avec Andrew Furey.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey (quatrième à partir de la gauche) était accompagné mercredi du président de Nunatsiavut, Johannes Lampe (troisième à partir de la gauche), à Rigolet, le 1er novembre 2023.

Photo : CBC

Radio-Canada

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a entamé une tournée de trois jours au Labrador afin de présenter des excuses aux survivants d'anciens pensionnats pour Autochtones au nom de son gouvernement.

Son premier arrêt a eu lieu à Rigolet, mercredi matin. Une quarantaine de personnes étaient présentes.

En tant que premier ministre et au nom de tous les citoyens de Terre-Neuve-et-Labrador, j’offre mes excuses aux élèves pour ce qu’ils ont vécu dans les pensionnats, ainsi qu’à leurs familles et tous les Inuit du Labrador. Nous sommes désolés.

Une citation de Andrew Furey, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador

À la suite de l’allocution, l’AngajukKak de Rigolet, Charlotte Wolfrey, a affirmé qu’elle avait attendu des années pour entendre les excuses du gouvernement provincial.

Elle dit les accepter. On les accepte, car on veut que la douleur et le mal s’estompent, nous permettant ainsi d’essayer de continuer à avancer.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, en complet-veston. Il a l'air triste.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, à Rigolet, le 1er novembre 2023

Photo : CBC

En après-midi, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador s'est rendu à Postville, où des dizaines d'autres résidents l'attendaient. Plusieurs étaient des enfants d'âge scolaire.

L’aîné Roy Pilgrim était également sur place. Nous apprécions la reconnaissance de ce triste chapitre de notre histoire, a-t-il déclaré.

Lors des deux événements de mercredi, de la musique, des danses traditionnelles, une cérémonie à la chandelle et une minute de silence ont pris place.

La tournée d'excuses d'Andrew Furey se poursuit jeudi, avec des arrêts à Makkovik et à Hopedale, ainsi que vendredi, à Nain et à Happy Valley-Goose Bay.

Survivre à l'horreur

L'Inuk Miriam Lyall compte entendre les excuses du premier ministre Andrew Furey quand il s'arrêtera dans sa communauté, à Happy Valley-Goose Bay, vendredi.

Elle exprime le souhait que M. Furey reste plus longtemps pour écouter les survivants.

Écoutez-nous. Ne faites pas seulement des excuses pour rentrer ensuite à Saint-Jean. Faites en sorte que votre démarche porte des fruits, demande Miriam Lyall.

Miriam Lyall.

L'Inuk Miriam Lyall en veut toujours aux personnes qui ont infligé ces mauvais traitements aux enfants et elle souhaite que les excuses du premier ministre aident les survivants dans leur cheminement personnel.

Photo : Radio-Canada / Heidi Atter

Miriam Lyall a été retirée de sa famille à Hopedale à l’âge de 13 ans pour être placée dans une institution de North West River, où les pensionnaires ont subi de mauvais traitements.

Elle relate que cette institution qui lui interdisait de parler sa langue maternelle, l'inuktitut, l’a rendue honteuse de son origine. Je ne connaissais plus mes parents, dit-elle, au sujet de cette mauvaise expérience.

Je regrette d’avoir ressenti cette honte, mais après ces 40 à 50 années, je comprends enfin que ce n’était pas notre faute.

Selon un autre survivant, Norman Andersen, résident de Nain, c’est l’Église morave qui devrait présenter des excuses à cette communauté plutôt que le premier ministre.

Le pensionnat de Nain a fonctionné de 1949 à 1973 et a été démoli en 2022.

Une pelle mécanique démolit le bâtiment.

L’ancien pensionnat pour Autochtones à Nain, au Labrador, est tombé sous le pic des démolisseurs le 14 novembre 2022.

Photo : Gracieuseté/Stephanie Angnatok

Les conditions de vie étaient très dures au pensionnat pour Autochtones de Nain.

Norman Andersen affirme qu’un missionnaire l’avait battu si violemment qu’il était resté plongé dans le coma pendant trois semaines à l'hôpital.

La nuit, nous devions rester silencieux. Nos sacs de couchage étaient sur le plancher. Aucun matelas. Une couverture. Un sac de couchage en peau de phoque... Neuf mois par année, déplore Norman Andersen.

En septembre, Andrew Furey avait présenté ses excuses aux survivants des pensionnats pour Autochtones. Une promesse faite il y a six ans par son prédécesseur libéral.

Il ne s'était toutefois adressé qu'au NunatuKavut, une décision qui avait été mal accueillie par les Innus et par les Inuit du Nunatsiavut.

La tournée de cette semaine à Rigolet, Postville, Makkovik, Hopedale, Nain et Happy Valley-Goose Bay a pour but de présenter des excuses aux communautés Nunatsiavut.

D’après un reportage de Heidi Atter, de CBC

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