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Les Innus d’Unamen Shipu opposés à la cartographie du lac Coacoachou

Vue de la communauté innue de Unamen Shipu.

Pour l’instant, le projet de Québec consiste seulement à acquérir de nouvelles connaissances dans le secteur du lac Coacoachou, où la province indique posséder peu d’informations géoscientifiques. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Émile Duchesne

La communauté innue d’Unamen Shipu s’oppose à ce que Québec cartographie le lac Coacoachou pour déterminer le potentiel minéral du terrain.

Au début du mois de décembre, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a publié un appel d'offres pour cartographier cet été ce secteur, situé sur la Basse-Côte-Nord. Pour ce faire, la province veut noliser un hélicoptère qui survolera la région.

Pour les Innus d’Unamen Shipu, le lac Coacoachou fait partie du territoire traditionnel de la communauté.

L'affaire de cartographie, on n’en veut pas, tout comme le barrage [hydroélectrique sur la rivière du Petit Mécatina], lance le chef d’Unamen Shipu, Raymond Bellefleur.

Nous sommes isolés, mais on est près du territoire. On protège notre territoire.

Une citation de Raymond Bellefleur, chef de la communauté d’Unamen Shipu
Raymond Bellefleur se tient dans une salle de la centrale hydroélectrique la Romaine-1.

Un important projet hydroélectrique situé sur le territoire traditionnel des Innus d'Unamen Shipu est envisagé sur la rivière du Petit Mécatina, malgré l'opposition catégorique du chef de la communauté d’Unamen Shipu, Raymond Bellefleur. Ce dernier reproche à Hydro-Québec de mener sans son consentement des initiatives sur son territoire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Lambert Gagné-Coulombe

Dans une déclaration écrite, le gouvernement du Québec indique que la communauté a été consultée au printemps 2023 concernant le projet.

Bien que le projet n’ait pas d’impact sur les activités traditionnelles de la communauté innue d'Unamen, puisqu’il s’agit de collecte de données et d’échantillonnage du roc, la communauté a tout de même été informée du projet, déclare par écrit le MRNF.

De son côté, Raymond Bellefleur dit que la communauté n’a pas été informée. Les Innus d’Unamen Shipu n’ont jamais été consultés. Ce qu’ils font là, c’est papier, c’est écrit [dans l’avis publié en ligne], considère-t-il. La consultation est très importante. Il faudrait qu’ils viennent sur place s’ils veulent consulter.

Quand j’ai affaire avec Québec, je me rends à Québec. Il faudrait qu’ils fassent la même chose, qu’ils viennent nous voir dans notre communauté.

Une citation de Raymond Bellefleur, chef de la communauté d’Unamen Shipu

Il avance toutefois que le projet pourrait éventuellement obtenir l’aval du conseil d’Unamen Shipu.

Si Québec vient nous consulter sur place avec la population, on serait satisfaits. Actuellement, je ne suis pas satisfait de ce qu’ils écrivent [dans l’avis publié en ligne], ajoute-t-il.

La rue Papamuteu et le magasin Kamatshenan

La Première Nation d'Unamen Shipu compte environ 1200 personnes. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Émile Duchesne

L’avocat des Innus d’Unamen Shipu, François Lévesque, ne ferme pas la porte à un recours devant les tribunaux si la communauté juge qu’elle n'a pas été consultée adéquatement d’ici le début du projet de cartographie.

C’est assez facile de démontrer que la démarche n’est pas dans l’intérêt public. En tout cas, ce n’est pas dans l’intérêt des gens qui résident à [Unamen Shipu]. Peut-être qu’une demande d’injonction pourrait être accueillie, déclare Me Lévesque.

François Lévesque, l'avocat des Innus de Pakua Shipi.

François Lévesque est avocat notamment pour les communautés de Pakua Shipi et d'Unamen Shipu. (Photo d'archives)

Photo : Courtoisie

La Basse-Côte-Nord, une terre fertile en minéraux critiques?

Pour l’instant, le projet consiste seulement à acquérir de nouvelles connaissances dans le secteur du lac Coacoachou, un secteur où Québec indique posséder peu d’informations géoscientifiques.

La province précise qu’il est prématuré d’envisager le développement d’un site minier actuellement.

Le professeur associé au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’UQAM, Normand Goulet, estime que les données actuelles du secteur datent d’une cinquantaine d’années.

Tout ce qu’on sait, c’est que ce sont des roches datées d’environ 2 milliards d’années. […] Pour les générations futures, je considère qu’il faut faire l’inventaire des notions géologiques. C’est de la recherche, fait valoir le professeur.

Actuellement, les gens cherchent beaucoup de minéraux critiques, notamment du lithium et du graphite. On ne sait même pas si les roches en contiennent à l’est, dans la Basse-Côte-Nord. Il faut aller voir.

Une citation de Normand Goulet, professeur associé au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’UQAM

Il faut connaître le sous-sol avant d’avoir des projections pour les minéraux critiques. Ça commence par la cartographie, ajoute-t-il.

Les travaux de cartographie avec un hélicoptère doivent se dérouler du 2 juin au 14 août prochains, selon l’appel d’offres publié en ligne.

Le terrain qui doit être cartographié fait partie des terres publiques, d’après la déclaration écrite du MRNF.

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