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Pikogan reçoit 1,4 M$ pour protéger les caribous forestiers

Un caribou dans les Chic-Chocs.

La Première Nation Abitibiwinni travaille depuis plusieurs années avec différents partenaires sur des façons de protéger l’habitat pour rétablir les caribous de la harde transfrontalière de Détour-Kesagami. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté : Louis Fradette

La Première Nation Abitibiwinni de Pikogan reçoit 1,4 million de dollars sur trois ans afin de poursuivre ses travaux visant à protéger l’habitat et à rétablir la harde de caribous forestiers de Détour-Kesagami, au nord de La Sarre. L’aide financière servira à réaliser la caractérisation du territoire et des espèces qu’on y retrouve.

La Première Nation Abitibiwinni travaille depuis plusieurs années avec différents partenaires sur des façons de protéger l’habitat pour rétablir les caribous de la harde transfrontalière de Détour-Kesagami. Un premier inventaire réalisé en 2022 a permis d’estimer à environ 450 le nombre d’individus dans l’aire de répartition située entre La Sarre et la baie James ainsi qu’en Ontario.

Ça fait plus de dix ans qu’on travaille là-dessus. Avec les objectifs de 2030, d’avoir 30 % d’aires protégées, il y a une petite course qui est en train de se créer au Québec à savoir qui sera en mesure de déposer des projets d’aires protégées, indique Benoit Croteau, directeur Territoire et Environnement au Conseil de la Première Nation Abitibiwinni.

C’est aussi un peu pour ça qu’on essaie de récolter le plus d'informations possible dans la caractérisation du territoire, afin d'avoir le plus d’éléments possible, pour que ce soit un projet bien étoffé quand on va faire le dépôt de l’aire protégée, raconte-t-il.

Benoit Croteau, accoudés sur son bureau derrière un ordinateur portable, pose pour la caméra en souriant légèrement.

Benoit Croteau, directeur Territoire et Environnement au Conseil de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan.

Photo : Radio-Canada / Martin Guindon

Plusieurs partenaires participent aux travaux de caractérisation : l’UQAT, l’Institut national de recherche scientifique, Ressources naturelles Canada, SNAP-Québec, le Service canadien des forêts et Chantiers Chibougamau, anciennement Tembec, Rayonier et GreenFirst. Les Premières Nations de Moose Cree et d’Apitipi Anicinapek, anciennement Wahgoshig en Ontario, ainsi que de Waskaganish au Québec prennent aussi part au projet.

On n’a pas juste besoin de savoir s’il y a du caribou. On a besoin de savoir quelles sont les autres espèces présentes. Et là, on a trouvé, au fil des derniers mois, de nouveaux collaborateurs qui vont nous aider à identifier ce qu’il y a sur ce territoire.

Une citation de Benoit Croteau, directeur Territoire et Environnement au Conseil de la Première Nation Abitibiwinni

La Première Nation Abitibiwinni avait aussi reçu une première aide financière d’Ottawa dans le cadre de son projet en 2021.

De son côté, le gouvernement du Québec tarde toujours à livrer sa stratégie de protection du caribou forestier et montagnard promise en 2023.

Un réseau plutôt qu’une seule aire protégée

La solution retenue pour le moment est d’établir un réseau d’aires protégées totalisant environ 9000 kilomètres carrés, plutôt qu’une seule aire protégée. Une partie du territoire est déjà située au nord de la limite nordique des forêts attribuables, ce qui la protège naturellement contre l’exploitation forestière.

Il faut comprendre que si on essaie de faire un seul gros bloc qui protège tout, les différents utilisateurs du milieu risquent d’avoir des objections. Ce qu’on veut faire, c’est d’établir un réseau de 5 à 10 aires protégées. Il y en a une grande partie qu’on veut protéger, l’exclure de toute exploitation, mais on veut aussi conjuguer avec les activités économiques sur ce territoire, explique Benoit Croteau.

Une carte délimitant un vaste territoire.

L'aire de répartition de la harde de caribous forestiers Détour-Kesagami.

Photo : Territoire et Environnement - Conseil de la Première Nation Abitibiwinni

Les travaux prévus cette année prévoient plusieurs déplacements en hélicoptère au printemps et à l'automne. L’équipe veut installer des pièges photographiques [des appareils photo activés par le mouvement] et des enregistreurs acoustiques, surtout au nord de la rivière Turgeon.

Protéger et rétablir

L’objectif de toute cette démarche va bien au-delà de la protection du caribou forestier. La Première Nation Abitibiwinni souhaite aussi rétablir la population de cette harde.

Ce qu’on veut, ce n’est pas que de maintenir la harde actuelle, mais aussi qu’elle puisse croître, se développer. En venir à avoir plus de naissances que de décès. On sait que la situation n’est pas ce qu’elle était il y a 25 ou 30 ans, mais on se dit qu’à 450 caribous, ce n’est déjà pas si mal pour espérer un rétablissement, estime Benoit Croteau, qui veut surtout éviter une éventuelle mise en enclos comme à Val-d’Or.

M. Croteau rappelle qu’il s’agit d’un objectif important pour sa communauté et les Premières Nations en général.

Le caribou fait partie de la culture des Anishinabes, des Abitibiwinnik. Ensuite, c’est la Terre. On a besoin de tout ce qu’il y a ici et on ne veut pas que ça disparaisse. D’ordre général, le caribou est quand même un symbole fort pour l’ensemble du Canada et il devrait l’être un peu plus pour le gouvernement du Québec, affirme Benoit Croteau.

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