•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Contamination au mercure : le centre se fait attendre, Grassy Narrows s’impatiente

Un panneau installé sur un terrain vague.

Des recherches ont montré que plus de 90 % de la population de la Première Nation de Grassy Narrows a présenté des symptômes d'empoisonnement au mercure. Les rejets d'une usine de papier en amont de la communauté ont empoisonné les poissons que celle-ci consommait.

Photo : CBC / Jody Porter

Radio-Canada

Le chef de la Première Nation de Grassy Narrows presse Ottawa de respecter sa promesse de construire le centre de soins pour les personnes souffrant d’un empoisonnement au mercure promis depuis longtemps à cette communauté du nord de l'Ontario, toujours en proie à des retards liés à l'incertitude qui entoure le financement du fédéral.

Huit mois se sont écoulés depuis que la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a promis de trouver les fonds supplémentaires dont le chef Rudy Turtle a besoin pour commencer les travaux. Le projet a dû faire face à de gros dépassements de coûts après la pandémie de COVID-19.

Nerveux et frustré, Rudy Turtle exhorte le premier ministre Justin Trudeau à tenir sa promesse faite il y a plus de quatre ans aux habitants de Grassy Narrows.

Nous attendons toujours, déplore-t-il.

Les gens sont impatients d'avoir ce centre de traitement. Ils n'arrêtent pas de me demander : "Quand sera-t-il construit?" Nous leur répondons que nous attendons toujours les fonds. Ils ne sont pas contents et ils commencent à croire qu’il ne sera peut-être jamais construit.

Une citation de Rudy Turtle, chef de la Première Nation de Grassy Narrows

Cette communauté se trouve à environ 90 kilomètres au nord de Kenora, en Ontario. Dans les années 1960 et 1970, une usine chimique située en amont a déversé environ neuf tonnes de mercure dans le réseau hydrographique English-Wabigoon, ce qui a eu des répercussions sur les membres de la Première Nation de Grassy Narrows et des Nations indépendantes Wabaseemoong.

Le mercure persiste dans la chaîne alimentaire et s'accumule en plus grandes quantités au fur et à mesure que les animaux contaminés mangent d'autres organismes. Les poissons de la rivière, dont les habitants de Grassy Narrows dépendent pour leur alimentation, ont été contaminés.

Rudy Turtle.

Le chef de la Première Nation de Grassy Narrows presse Ottawa d'en faire davantage pour que commencent les travaux de construction du centre de traitement des empoisonnements au mercure, promis en 2017. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Selon l'Organisation mondiale de la santé, un empoisonnement au mercure peut avoir des effets néfastes sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire.

Le gouvernement Trudeau avait d'abord promis d'aider à construire le centre en 2017.

Promesse de longue date

Lors du débat des chefs avant les élections de 2019, le premier ministre Trudeau avait promis d'aller de l'avant avec la construction du centre de traitement, affirmant que l'argent n'[était] pas un problème.

Il a dit cela devant tout le pays lors du débat des chefs et il semble que ses paroles ne soient pas vraies, se désole le chef de Grassy Narrows.

En 2020, les libéraux se sont engagés à consacrer 19,5 millions de dollars à la conception et à la construction de ce centre de soins. Un an plus tard, il a promis 68,9 millions de dollars consacrés au fonctionnement et à l'entretien de ce centre.

Depuis, le prix initial de la construction du centre a gonflé à 81,6 millions de dollars. Mme Hajdu a attribué ces dépassements de coûts à l'impact de la pandémie et à la nature spécialisée de la conception de cette installation.

En juin 2023, elle a déclaré qu'elle avait besoin d'une autorisation spéciale pour investir davantage dans le projet et qu'elle devait travailler avec le ministère des Finances et avec le Conseil du Trésor pour l'obtenir.

Pour des raisons de confidentialité, ni Services aux Autochtones Canada ni le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada ne veulent actuellement discuter de cette demande ni confirmer si elle a été formulée.

L'ordre du jour du Conseil du Trésor et les soumissions qui y sont présentées sont des documents du cabinet et des renseignements confidentiels du Conseil privé du Roi, a écrit la porte-parole de Services aux Autochtones Canada, Jennifer Cooper, dans un communiqué.

Par conséquent, Services aux Autochtones Canada ne peut pas répondre à ces questions, conclut-elle.

Projet prioritaire pour Ottawa

La députée néo-démocrate Niki Ashton estime que la position du gouvernement est déconcertante, préoccupante et insuffisante.

Ce n’est ni de la réconciliation ni de la guérison, déclare-t-elle. C'est tout le contraire.

Une rencontre avec Mme Hajdu en décembre dernier n'a pas non plus permis au chef Rudy Turtle d'y voir plus clair.

Une femme prononce un discours.

La députée néo-démocrate Niki Ashton se dit confuse et préoccupée par les retards entourant la construction du centre. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Elle n'avait pas l'air de savoir ce qui se passait, indique-t-il. Elle a affirmé qu'elle allait continuer à travailler sur ce dossier et qu'elle allait faire une présentation au premier ministre.

Mme Hajdu n'était pas disponible pour une entrevue. Le bureau du premier ministre n'a pas répondu directement, préférant s'en remettre à la déclaration de Services aux Autochtones Canada.

Selon la déclaration du ministère, celui-ci travaille en collaboration avec le conseil de bande de Grassy Narrows pour trouver une solution de financement qui soutiendra la guérison et le rétablissement de la communauté en permettant la construction de cette installation.

Services aux Autochtones Canada reconnaît l'urgence du centre de traitement des empoisonnements au mercure et ce projet reste une priorité pour ce ministère, assure Mme Cooper dans son communiqué.

Avec les informations de Brett Forester, de CBC

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ontario

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ontario.