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Les députés peuvent désormais parler leurs langues autochtones à Queen’s Park

Sol Mamakwa s'adresse au président de l'Assemblée législative.

Le député de Kiiwetinoong, Sol Mamakwa, pourra maintenant s'exprimer dans sa langue autochtone à Queen's Park.

Photo : Assemblée législative de l'Ontario

Radio-Canada

Alors que les députés ontariens étaient auparavant autorisés à parler l'une des deux langues officielles du Canada – l'anglais ou le français –, un amendement adopté mardi matin leur permet également de s'adresser au président de l'Assemblée législative de l'Ontario dans une langue autochtone parlée au Canada.

Pour Sol Mamakwa, député provincial de Kiiwetinoong, cela signifie parler une langue qui lui était interdite lorsqu'il fréquentait un pensionnat pour Autochtones.

Je me souviens d'avoir été en détention. Je me souviens d'avoir fait des corvées en guise de punition à cause de qui je suis, parce que je parle ma langue, a déclaré le député Mamakwa mardi alors qu'il s'adressait à l'Assemblée législative.

Ces politiques racistes et colonisatrices ont conduit à une perte de langue.

Si les députés souhaitent parler une langue autochtone à l’Assemblée législative, ils doivent en informer le greffier à l’avance afin que des services d’interprétation et de traduction puissent être disponibles.

Sol Mamakwa a affirmé qu'une fois le changement mis en œuvre, dans les mois à venir, il espère amener sa mère à Queen's Park afin qu'elle puisse l'entendre parler en anishinaabemowin.

Encourager l’exposition aux langues

La préservation de la langue est un principe clé des 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, qui ont donné lieu à la sanction royale de la Loi sur les langues autochtones en 2019.

À l'échelle provinciale, le ministère de l'Éducation de l'Ontario a élaboré un programme d'enseignement des langues autochtones et, au cours de l'année scolaire 2023-2024, la province a rendu obligatoire un programme d'études autochtone pour les élèves de la 1re à la 3e année.

Notre peuple se réapproprie notre langue. Nous avons développé et mis en œuvre un enseignement en immersion dans nos écoles communautaires. Nous avons également développé et mis en place un enseignement bilingue et biculturel dans nos écoles, indique le député Mamakwa.

Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais Sol Mamakwa rappelle que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones stipule que ceux-ci ont le droit de ne pas être soumis à une assimilation forcée ou à la destruction de leur culture.

Avant ce moment, alors qu'il ne pouvait parler que l'anglais ou le français à Queen's Park, cela constituait une forme d'assimilation forcée ici même dans cette législature, a déclaré M. Mamakwa.

La chef de la Première Nation du Lac La Croix, Carrie Atatise-Norwegian, avec le ministre des Affaires autochtones de l'Ontario, Greg Rickford.

Le ministre du Développement du Nord et des Affaires autochtones, Greg Rickford, affirme qu'être exposé aux langues est le meilleur moyen non seulement de les apprendre, mais aussi de comprendre leur signification culturelle. Il pose ici avec la chef de la Première Nation du Lac La Croix, Carrie Atatise-Norwegian, dans cette photo d'archives.

Photo : Avec la permission de Flavia Mussio

Le ministre du Développement du Nord et des Affaires autochtones de l'Ontario, Greg Rickford, a qualifié l'amendement d'étape importante sur la voie de l'Ontario vers la réconciliation.

Vous pouvez le lire dans un livre ou le prendre auprès d'un professeur, mais la meilleure façon d'apprendre une langue est de pouvoir y être exposé, de l'entendre et de comprendre ses liens importants avec sa culture et son patrimoine, a indiqué le ministre.

Il a également parlé de l'époque où il vivait dans des communautés à prédominance ojibwée du Nord de l'Ontario et où il entendait la langue.

Ce n'est pas une langue facile à comprendre, mais elle est belle. Elle est pleine de joie. Elle est pleine de rires. Elle traite de la douleur, mais elle est parlée librement et c'est une chose merveilleuse, a-t-il déclaré.

L’anishinaabemowin, c’est bien plus que de simples mots. Comme l’explique le député Mamakwa, la langue relie profondément les gens à leurs racines culturelles, à leurs traditions et à leur histoire. L'identité des gens est liée à leur terre à travers les noms de lieux traditionnels.

Si nous perdons notre langue, nous perdons toutes nos histoires, a-t-il déclaré.

Avec les informations de Sarah Law, de CBC

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