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Pêche à la civelle : des Autochtones dénoncent une intervention « inhumaine » du MPO

Deux manifestants ont des pancartes autour du cou qui disent « n'oubliez pas nos droits » et « respectez le traité de 1752 ».

Les manifestants assurent que les pêcheurs autochtones disposent de droits ancestraux qui leurs permettent de pêcher la civelle, malgré l'interdiction fédérale.

Photo : CBC / Robert Short

Radio-Canada

Une cinquantaine d’Autochtones ont manifesté devant les bureaux du ministère des Pêches et Océans (MPO) à Dartmouth en Nouvelle-Écosse, mardi, pour dénoncer une arrestation jugée « inhumaine » dans le dossier de la pêche à la civelle.

Le soir du 26 mars, Blaize Sylliboy, d’Eskasoni, et Kevin Hartling, de Membertou, sont allés pêcher la civelle avec trois autres personnes aux abords d’une rivière dans le comté de Shelburne.

Ils racontent que vers 22 h 30, une camionnette noire sans identification s’est arrêtée sur la rive. Deux personnes en sont sorties en leur ordonnant d’arrêter de pêcher.

Des personnes debout participent à une manifestation. Un homme a un micro à la main.

Une cinquantaine d'Autochtones ont manifesté mardi pour dénoncer une intervention d'agents de Pêches et Océans jugée « inhumaine ».

Photo : CBC / Robert Short

À la manifestation de mardi, Blaize Sylliboy et Kevin Hartling ont raconté avoir pris la fuite dans le bois.

Je ne sais pas qui c’était. Ça aurait pu être des pêcheurs locaux ou des habitants du coin. Je ne savais pas ce qu’ils allaient faire. Nous avons tous eu peur pour notre sécurité et nous sommes partis dans les bois, a justifié Blaize Sylliboy.

Ces deux personnes étaient des agents du MPO qui faisaient respecter l'interdiction, décidée par Ottawa, de pêcher cette minuscule anguille.

Selon certains pêcheurs autochtones, cette interdiction violerait leurs droits issus de traités et leur droit de gagner convenablement leur vie. Ils revendiquent ainsi le droit ancestral de continuer à pêcher la civelle, malgré l'interdiction.

Une réunion d'urgence réclamée

D'après un communiqué publié jeudi par l'Assemblée des chefs Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse, les agents du MPO, qui ont procédé à l'arrestation de deux pêcheurs autochtones, auraient saisi leurs chaussures et leurs téléphones, et les auraient relâchés ainsi à plusieurs heures de chez eux.

La manière dont ces personnes ont été traitées était absolument inacceptable et inhumaine, selon l'Assemblée des chefs, qui dénonce un incident qui n'est pas isolé et le racisme systémique au sein du MPO.

Ils réclament une réunion d'urgence avec la ministre des Pêches.

Cinq femmes alignées qui ont enlevé leurs chaussures.

Des manifestantes autochtones se sont déchaussées pour dénoncer le traitement que deux pêcheurs autochtones auraient subi de la part d'agents du ministère des Pêches et des Océans.

Photo : CBC / Robert Short

Pêches et Océans a confirmé lundi qu'elle avait arrêté puis relâché deux personnes soupçonnées de pêche illégale, le 26 mars dernier dans le comté de Shelburne. Cette affaire faisant l'objet d'une enquête, le ministère n'a pas donné plus de détails.

En visite à Dartmouth, le premier ministre Justin Trudeau a entendu les manifestants. Il a réagi à la situation. Selon lui, une enquête approfondie s'impose sur les actions présumées du MPO à l'encontre des pêcheurs de civelles de Nouvelle-Écosse. Il juge que les faits allégués rapportés par les pêcheurs autochtones sont troublants.

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