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Les survivants des pensionnats sans statut exclus des services de counseling gratuits

Deux personnes assises se font un câlin en regardant les événements liés aux commémorations.

De nombreux survivants des pensionnats pour Autochtones et leurs familles se sont réunis au Tk̓emlúps Powwow Arbour, à Kamloops, un an après la découverte de sépultures non marquées près du pensionnat.

Photo : BEN NELMS/CBC

Radio-Canada

Seuls les Autochtones ayant un statut d’Indien pourront désormais bénéficier des services de counseling gratuits offerts aux survivants des pensionnats pour Autochtones et leur famille par la Régie de la santé autochtone de la Colombie-Britannique (FNHA). Ce changement dans les règles d’admissibilité inquiète les fournisseurs de soins en santé mentale.

Olivia Palomino, qui a cofondé la firme de counselling Metro Vancouver Indigenous Counselling, s’inquiète pour ceux qui n’auront plus accès aux services. Selon elle, cette décision perpétue le stéréotype selon lequel il y a des personnes autochtones qui méritent des services, et d'autres qui n'en méritent pas.

La réalité, c'est que certaines personnes qui accèdent aux services sont déconnectées de leur famille et n'ont pas de statut pour un grand nombre de raisons directement liées aux politiques gouvernementales racistes, au fossé intergénérationnel et au manque de ressources pour les soutenir, constate la thérapeute.

Les personnes qui remplissent les conditions requises peuvent s’inscrire pour obtenir leur statut. Les demandes doivent inclure une preuve de naissance avec les informations parentales, une pièce d'identité valide et des photos pour la carte, au cas où une carte papier serait demandée.

Selon Services aux Autochtones Canada, il faut compter entre six mois et deux ans pour être inscrit, et 8 à 12 semaines supplémentaires pour recevoir une carte de statut.

Le destin tragique des victimes de pensionnats pour Autochtones

Consulter le dossier complet

Une femme autochtone se recueille près de souliers d'enfants déposés sur des marches en ciment.

Une croissance de la demande insoutenable

Le directeur de la FNHA, Richard Jock, qui est membre de la communauté mohawk d'Akwasasne, a indiqué qu’un nombre important de personnes ont eu accès aux services et que le processus d’auto-identification de survivants des pensionnats pour Autochtones ou membre de la famille d’un survivant était devenu insoutenable.

Sur sa page web, la FNHA précise que, depuis le 1er avril 2021, le financement fédéral pour les services offerts aux survivants des pensionnats a changé. Bien que nos partenaires fédéraux aient été en mesure de financer les déficits encourus par la FNHA en raison de l'augmentation de l'utilisation et des dépenses au fil des ans, cette pratique ne sera plus possible , ajoute-t-elle.

Nos services de counselling financés par ce programme ont cru de façon spectaculaire au cours des deux dernières années, précise Richard Jock. Il ajoute que les personnes qui ne peuvent pas accéder aux programmes financés par la FNHA peuvent se tourner vers d’autres services, comme les centres d’amitié, les centres de guérison ou d’autres appuis appropriés sur le plan culturel.

La FNHA précise que les personnes sans statut qui reçoivent des services continueront à les recevoir jusqu’au 30 avril. Aucune nouvelle inscription ne sera acceptée. Les autorités de la FNHA précisent que les Métis ne sont pas admissibles à ces services.

Richard Jock précise que les changements toucheront environ 1500 personnes.

Des réactions d’incrédulité 

Dans un courriel envoyé à nos collègues de CBC, Olivia Palomino dit que ses clients sans statut ne savent plus vers qui se diriger pour recevoir de l’aide.

Nous avons reçu des appels remplis d'incrédulité et de désespoir en raison de la façon dont ces personnes ont été abandonnées après s'être confiées sur leurs traumatismes, certaines pour la première fois, déclare-t-elle.

Nous sommes obligés de mettre fin aux services au milieu d'une crise de santé mentale, sans pouvoir rediriger ces personnes qui en ont un besoin extrême.

Une citation de Olivia Palomino, Metro Vancouver Indigenous Counselling

Olivia Palomino se désole de voir que certains de ses patients qui ont commencé leur travail de guérison, en ouvrant parfois des plaies profondes, ne seront plus accompagnés.

Lundi, le premier ministre David Eby a indiqué qu’il ferait pression auprès du gouvernement fédéral pour qu’il continue à financer l’aide aux survivants.

Le problème de la santé mentale et de la toxicomanie est vraiment grave dans toute la province, et nous le constatons de manière particulièrement aiguë dans les communautés autochtones, tant dans les Premières Nations qu'à l'extérieur de celles-ci, et dans différentes tranches d'âge, a déclaré M. Eby. Nous savons qu'ils doivent faire face à ce traumatisme.

Avec les informations de Courtney Dickson

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