Pikogan souhaite plus d’habitations pour ses membres
Des duplex ont été construits ces dernières années à Pikogan, dont celui-ci.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Pikogan se dote d’un service consacré à l’habitation dans sa communauté. Le conseil de la Première Nation Abitibiwinni souhaite ainsi mieux répondre aux besoins croissants de ses membres. Il faudrait 80 nouveaux logements pour faire face à la demande.
Depuis quatre ans, la communauté autochtone située près d’Amos s’est beaucoup développée, avec près de 200 édifices à entretenir, la réfection des infrastructures municipales et la construction de nouvelles maisons. Son service des travaux publics et de l’habitation fait face à une charge de travail importante, avec l’ajout en plus d’une réglementation en urbanisme.
Quand je suis arrivée, en 2006, il y avait 9 employés. Maintenant, avec les nouveaux affichages qu’on va faire bientôt, on va tomber à 24. On avait 4 ou 5 rues, on va bientôt en avoir 11. Il y avait 110 maisons; on est rendus à 183. Si on ajoute les règlements d’urbanisme, la charge de travail était rendue trop grande pour un seul gestionnaire
, fait observer Martine Bruneau, directrice des travaux publics et de l’habitation.
Les travaux sont en cours pour aménager la deuxième voie d'accès à la communauté de Pikogan, qui débouchera devant la rue de l'Harricana, sur la route 109.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Le conseil de la Première Nation Abitibiwinni s’est donc penché sur la situation et a décidé, en mars, de scinder cette direction en deux.
Avec la construction des maisons, la construction de nouvelles rues pour répondre à la demande, puis les travaux qui sont en lien avec le deuxième accès à la communauté, ça fait beaucoup de travail.
En plus d’ajouter une personne à la direction de l’habitation et un deuxième agent d’habitation, la création du nouveau service permettra aussi de maximiser les ressources. Les deux secteurs seront ainsi mieux servis, en particulier celui de l'habitation. Une priorité pour le conseil.
La cheffe de Pikogan, Chantal Kistabish, devant les locaux de la direction des travaux publics et de l'habitation de la communauté.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Comme dans plusieurs communautés, on fait face à la pénurie de logements, ce qui entraîne le surpeuplement des maisons. Parfois, on peut retrouver plus d'une famille dans une maison, et ce n’est nécessairement pas favorable pour ces familles. On veut offrir plus d’autonomie à nos locataires
, précise la cheffe Kistabish.
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Au moins 80 maisons
Cinq maisons sont en construction cette année dans le nouveau projet des rues Louis-McDougall et Jean-Paul-Rankin, où l’on retrouve déjà aussi des duplex et un immeuble multilogement. Mais il en faudra beaucoup plus pour répondre à la demande.
Demain matin, si on avait plusieurs lots de libres, si on avait beaucoup de sous, on aurait besoin de 80 unités d'habitation pour loger tout notre monde en attente. Il ne faut pas oublier que toutes les semaines, on a de nouvelles personnes qui viennent remplir des demandes. J'ai vu des gens attendre de 10 à 12 ans avant d'avoir une maison
, explique Martine Bruneau.
Cinq maisons sont en construction à Pikogan cette année, sur la nouvelle rue Jean-Paul-Rankin.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Dès qu'ils ont 18 ans, la première pensée des jeunes, c'est de venir aux travaux publics pour remplir une demande de services afin d'être sur la liste d'attente pour avoir une maison.
Plus d’aide nécessaire
Le projet de nouvelle rue pour la prochaine année permettra de lotir 30 nouveaux terrains pour y construire des maisons unifamiliales, des duplex et des immeubles multilogements. Mais pour y arriver, Pikogan aura besoin d’un plus grand soutien financier du gouvernement fédéral.
Chaque année, on travaille fort avec Services aux autochtones Canada pour avoir du financement avec la SCHL. Tout ça fait que si on arrive souvent à construire de deux à trois maisons par année, parfois une de plus, ça ne va pas assez vite pour nos besoins
, indique Chantal Kistabish.
Des matériaux de construction pour une nouvelle maison à Pikogan.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Le conseil de la Première Nation Abitibiwinni fait aussi sa part pour les mises de fonds, avec les moyens dont il dispose.
C’est un gros soutien parce que la SCHL et les Services aux autochtones Canada ne couvrent jamais 100 % d’une unité. Je dois demander au conseil de payer le surplus, et chaque fois, c’est toujours oui. J’ai un grand support du conseil
, souligne Martine Bruneau.