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Le titre ancestral de la nation Haïda reconnu sans passage devant les tribunaux en C.-B.

Des dignitaires, dont le premier ministre Eby, en train de signer des documents, le 14 avril 2024.

Stephen Grosse, vice-président du Conseil de la nation Haïda, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, Gaagwiis Jason Alsop, président du Conseil de la nation Haïda, et le ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, Murray Rankin, font partie des signataires de l'accord.

Photo : Gouvernement de la Colombie-Britannique

Dimanche, la Colombie-Britannique a signé avec la nation Haïda l’accord intitulé Gaayhllxid Gíihlagalgang Rising Tide, qui reconnaît officiellement et affirme les droits de la nation sur le territoire de Haida Gwaii. La province assure que, pour la première fois au Canada, cette reconnaissance a été faite sans passer par la justice.

C’est une nation endeuillée par le décès de certains de ses membres qui a accueilli sur son territoire ancestral des membres du gouvernement provincial. La cérémonie a débuté par une prière pour les familles et les défunts. Diane Brown (GwaaG̱anad), une aînée haïda, a rendu hommage aux ancêtres et au Créateur.

Avec humilité, le premier ministre provincial, David Eby, a expliqué que c’était sa première visite sur ce territoire et a remercié la nation de son accueil (haawa, merci en langue haïda). Il s’agit aujourd’hui d’une reconnaissance solennelle et importante [...] qui se fait attendre depuis si longtemps, a-t-il déclaré.

David Eby a expliqué que, comme il est avocat, cette journée était importante pour lui : Ce que nous avons fait ici ensemble est quelque chose que les tribunaux ont demandé aux gouvernements du Canada de faire depuis plusieurs générations.

Lorsque nous présenterons cette nouvelle loi à l’Assemblée législative, ce sera la première fois au Canada qu’un titre sera ainsi reconnu.

Une citation de David Eby, premier ministre de la Colombie-Britannique

Gaagwiis Jason Alsop, président du Conseil de la nation Haïda, a dit que c'était une journée historique pour la nation Haïda, les habitants de Haida Gwaii, la Colombie-Britannique et le Canada.

Il s'agit d'une reconnaissance des dénégations et des préjudices passés et d'une pleine adhésion à la vérité selon laquelle nous savons tous que Haida Gwaii est une terre haïda. Cela a toujours été et le sera toujours. Nous n'avons jamais cédé [...] abandonné le titre de notre terre. Notre peuple a continué d'affirmer sa souveraineté contre les menaces contre Haida Gwaii [et] contre l'occupation coloniale depuis le tout début de la Couronne.

Une citation de Gaagwiis Jason Alsop, président du Conseil de la nation Haïda
Des représentants de la nation Haïda jouent sur des tambours traditionnels.

Gaagwiis Jason Alsop, président du Conseil de la nation Haïda, a dit qu'il s'agissait d’une journée historique pour la nation Haïda, les résidents de Haida Gwaii, la Colombie-Britannique et le Canada.

Photo : Gouvernement de la Colombie-Britannique

Des pourparlers depuis des décennies

Le président du Conseil de la nation Haïda a évoqué un chapitre noir avec la Colombie-Britannique qui a été dommageable pour le territoire [et] nuisible à bien des égards, mais qui n’a été qu'une courte période dans l’histoire ancienne de son peuple.

Pour David Eby, cet accord est un exemple de la façon pour les nations, non seulement en Colombie-Britannique, mais partout au Canada, de faire reconnaître leur titre. La reconnaissance du titre ancestral de la nation Haïda sur toutes les îles de l'archipel Haida Gwaii intervient alors que des pourparlers étaient en cours depuis 50 ans.

Les membres de la nation Haïda ont voté à 95 % en faveur de l'accord lors d'une assemblée extraordinaire le 6 avril.

Le premier ministre David Eby et Gaagwiis Jason Alsop, président du Conseil de la nation Haïda, tiennent une couverture aux motifs haïda, le 14 avril 2024.

L’accord précise une nouvelle série de règles sur la gouvernance de Haida Gwaii, ainsi qu'un plan de transition de deux ans qui se concentrera sur la prise de décision en matière de ressources foncières, à commencer par les zones protégées, les camps de pêche et la foresterie.

Photo : Gouvernement de la Colombie-Britannique

Dans un communiqué, la province précise notamment que les intérêts de propriété privée ne sont pas touchés par cet accord, que les gouvernements locaux, les infrastructures publiques, les programmes et les services se poursuivront sous le régime actuel des lois provinciales et que les habitants de Haida Gwaii continueront de bénéficier des services municipaux et de payer leurs impôts fonciers.

Le ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, Murray Rankin, s'est engagé à donner vie à cet accord historique.

Nous aurions pu nous faire face dans une salle d’audience. Nous aurions pu nous battre pendant des années et des années, mais nous avons choisi une voie différente [qui] demande de la créativité et du courage [...] parce que nous essayons de créer un avenir meilleur pour nos enfants.

Une citation de Murray Rankin, ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation de la Colombie-Britannique

La signature de l'accord s'est terminée par des applaudissements. Nous sommes tous témoins de l'histoire, a dit avec fierté un représentant de la nation, Desi Collinson (Xyallaga Daaguuyah).

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