Avant de diriger sans partage la Chine, Mao Zedong a parcouru un long et difficile chemin pour accéder au pouvoir. Le politologue Loïc Tassé rappelle les grands moments de cette révolte paysanne tout en la contextualisant dans l'arène géopolitique de l'après-guerre.
« La Chine d’avant Mao est une Chine très pauvre, explique Loïc Tassé. C’est une Chine qui est divisée. » Tchang Kaï-chek et son parti, le Kuomintang, tentent de gouverner tant bien que mal. En 1945, il faut reconstruire le pays, et personne ne croit que les communistes et Mao Zedong en soient capables.
En 1946, Joseph Staline, le dirigeant de l’Union soviétique, ordonne à Mao Zedong de s’allier avec Tchang Kaï-chek pour reconstruire le pays. « Mao se lance, malgré les ordres de Staline, dans une grande guerre civile », raconte Loïc Tassé. Avec son armée et ses miliciens, il reprend les campagnes, surtout au nord.
Mao Zedong obtient le soutien des paysans, persuadé que la révolution est possible avec eux. « Ce qui va surtout soutenir Mao, c’est l’immense incompétence de Tchang Kaï-chek, et la corruption autour de Tchang Kaï-chek », soutient Loïc Tassé.
La guerre fait rage entre des armées nationaliste et communiste peu équipées. En 1948, Mao Zedong conquiert la Mandchourie, et l’année suivante, il traverse le Yangzi Jiang, le fleuve bleu. « Et Tchang Kaï-chek va reculer. […] Il va fuir à travers la Chine. »
Finalement, en 1949, Tchang Kaï-chek est obligé de fuir à Taïwan. L’ambassadeur de l’Union soviétique, qui ne croit toujours pas que les communistes vont prendre le pouvoir, le suit. La République populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949, même si une partie au sud du pays n’est pas conquise.
Également durant cette émission, Loïc Tassé fait le point sur les relations entre Mao Zedong et Joseph Staline, et explique comment le dirigeant chinois a réussi à asseoir son pouvoir dans tout le pays.