Des chercheurs viennent de montrer que le stress des parents, très tôt dans la vie de bébés malades, joue sur l'anxiété des enfants, plus tard, et potentiellement sur leur développement.
L’équipe de neuropsychologues du CHU Sainte-Justine, à Montréal, a suivi dans le temps des familles d’enfants atteint de cardiopathie congénitale, une malformation du cœur ou des vaisseaux qui peut avoir de graves conséquences sur la santé de l’enfant.
Leur but: identifier les facteurs, au-delà de la maladie, qui peuvent compliquer le développement de l’enfant.
Ils ont mesuré le niveau de stress des parents au moment où leurs enfants avaient quatre mois. À cette étape charnière, la vie de ces familles tourne autour de l’inquiétude suscitée par la malformation cardiaque, les hospitalisations, les chirurgies et les risques que la maladie compromette le développement cognitif, affectif et social de l’enfant. Il faut dire qu’un enfant atteint sur deux peut vivre des problèmes de développement neurocognitif en lien avec sa maladie.
Les scientifiques ont ensuite mesuré divers aspects de la vie des enfants, à l’âge de deux ans, pour constater que le niveau d’anxiété des bambins variait en fonction du stress parental observé à quatre mois.
Le stress parental, au début de la vie, permet donc de prédire le niveau d’anxiété des enfants plus tard, lequel constitue un obstacle potentiel à leur développement.
Ce constat donne un moyen aux intervenants du milieu de la santé d’identifier les enfants les plus à risque pour offrir, le plus tôt possible, soutien et encadrement aux familles.
Des interventions pour aider les parents à réduire leur stress pourraient ainsi favoriser le développement plus harmonieux des enfants.