Il y a beaucoup de points de vue différents sur le terme « judéo-chrétien ». Comme l'explique la professeure à l'Institut d'études religieuses de l'Université de Montréal Solange Lefebvre, l'expression est née en langue allemande vers la fin du 19e siècle. Les intellectuels européens vont vite s'en emparer, et deux sens vont découler de son utilisation, comme elle l'explique, soit « la culpabilité chrétienne ou ce qui met un frein à notre fureur de vivre [...], et ce qu'elle a de libéral avec les valeurs comme la liberté et la dignité humaine ».
L’origine du terme est bien sûr religieuse. Et l’expression est née à la suite de travaux de recherches qui avaient pour but de revisiter la vie des premiers chrétiens, comme l’explique le professeur au Département de sociologie et d'anthropologie de l'Université Concordia Jean-Philippe Warren.
« Une des révélations, qui va être une provocation, presque, au 19e siècle, c’est que Jésus était juif, et pour le comprendre, il faut le replacer dans la société de son temps. »
Solange Lefebvre explique que l’expression est vraiment passée dans le langage commun et qu’elle est souvent rattachée à deux aspects principaux.
« On rattache ce vieux fond judéo-chrétien à une culpabilité par rapport à l’argent et par rapport à la sexualité. »
Les deux spécialistes abordent également l’histoire de Jésus, de ses critiques des religieux juifs de son époque et des effets de sa mort qui se font sentir encore aujourd’hui, notamment sous forme d’antisémitisme.